Boualem GUENNAD : « Pour la fête de l’ANC, il y aura prudence mais ni psychose ni laisser faire le séisme social en cours »

jeudi 10 septembre 2020
par  Rouge Midi
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A quelques jours de la fête de l’ANC à SCOP-TI à Gémenos entretien avec le coordinateur de cet événement

RM Boualem GUENNAD l’ANC a décidé de faire sa fête nationale le 12 septembre à SCOP-TI et ce malgré le fait que notre pays n’est pas sorti de la pandémie certains médias annonçant même une 2e vague.

BG  : Tout d’abord je veux dire que ni nous ne nions la pandémie ni ne voulons sombrer dans le catastrophisme voulu par ce gouvernement pour que nous soyons masqués et surtout muselés ce qui l’arrangerait pour essayer d’empêcher l’expression de la contestation de sa politique.
En ce qui concerne la prudence que nous ne confondons pas avec la psychose organisée, pour notre fête qui se déroule totalement en plein air, les gestes barrières seront respectés, les masques seront obligatoires et du gel sera disponible dès l’entrée sur le site.
Tu sais dans cette histoire je sais bien qu’il y a des gens qui, exaspérés par les incohérences du gouvernement depuis le début de cette crise sanitaire, seraient tentés d’adopter une attitude niant de fait la pandémie. Ce n’est pas notre cas et nous ne sommes pas médecins. D’ailleurs à titre personnel j’ai eu le COVID 19 en mars dernier au plus fort de l’épidémie. Comme j’habite dans ma famille on a pris des mesures d’isolement strictes y compris pour les repas et chez moi personne d’autre n’a été contaminé. Par contre ma sœur elle, a été contaminée il y a quelques jours sur son lieu de travail...Cela illustre ce que les syndicats dénoncent sur le manque de protection…
Comme nous l’avons écritdès le début de la crise, nous tenons dans cette période à faire preuve de lucidité et de détermination. Lucidité quand le gouvernement par exemple, après avoir autorisé des rassemblements de plus de 10 000 personnes pour certains, autorise la tenue de la foire de Marseille qui va démarrer le 25 septembre prochain et qui accueille bon an mal an 300 000 personnes en lieu clos mais veut continuer à interdire les manifestations de plus de 5000 personnes au moment où même le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy déclare : "les mesures de type fermeture des bars" ou interdiction "des grandes manifestations, ce n’est pas ça qui résoudra le problème"….
Donc prudence mais ni psychose ni laisser faire le séisme social en cours.

RM : Séisme social ?

BG  : il n’y a qu’à lire la presse ou l’écouter pour s’en convaincre. Chaque jour qui passe annonce son cortège de milliers de licenciements et souvent dans des boites qui ont reçu des aides financières considérables financées par nos impôts. C’est le cas d’Air France par exemple qui a reçu près de 5 fois la valeur de l’entreprise en cadeau, c’est le cas de Renault et tant d’autres et dans le 13 c’est le cas d’entreprises qui utilisent la crise sanitaire pour refaire leur taux de profit. C’est la SAD où les salariés sont licenciés à peine le confinement fini. C’est la centrale où hier est annoncé un PSE, ce que nous traduisons depuis FRALIB par plan de sabotage de l’emploi et cette fois-ci au nom de l’environnement par un gouvernement qui chaque jour casse un peu plus le transport ferroviaire du fret pour mettre sur la route des milliers de camions qui ne roulent pas à l’eau claire en libérant de l’oxygène vivifiant…
A ce propos, quand on entend notre gouvernement donner des leçons à tout le monde on se dit qu’il devrait faire preuve de modestie et prendre en matière ferroviaire exemple sur les chinois (dont il est de bon ton de se moquer) qui annoncent la mise en service d’un train Chine Europe arrivant à Dourges (Pas de Calais) avec un chargement de congélateurs et de réfrigérateurs pour une valeur de plus d’un demi-million d’euros…Le train met 16 jours mais évidemment son bilan carbone mais aussi social est sans commune mesure avec les avions qu’il aurait fallu mobiliser pour un tel transport. Donc dans le contexte qui est le nôtre avec la flambée de suppressions d’emplois en cours, notre initiative est un lieu de résistance plus que jamais nécessaire. Et elle se tient à SCOP-TI haut lieu de lutte et exemple très fort de reconquête par les travailleurs et travailleuses à tel point que même les Echos ont été obligés de reconnaître récemment la réussite de cette réappropriation sociale gagnée au bout de 1336 jours.

RM : quelle forme cela va prendre ?

BG  : L’ANC a décidé de s’engager pleinement dans la bataille pour l’emploi et dans la marche pour l’emploi et la dignité initiée par la CGT 13, rejointe aujourd’hui par d’autres organisations de la CGT et dont le point culminant sera le 17 octobre avec l’arrivée à Paris. Il y aura donc le 12 à SCOP-TI des interventions des secteurs en lutte pour l’emploi et seront également présentes avec des stands, des organisations qui comme nous remettent en cause le capitalisme. Il y aura échange sur les luttes à mener et les formes de celles-ci.

RM : il y aura aussi un espace international ?

BG : Oui. Quand on est révolutionnaire on ne peut limiter son regard au pas de sa porte et le slogan de Marx « Prolétaires de tous les pays unissez-vous » est plus que jamais d’actualité dans ce moment de mondialisation capitaliste. Plusieurs pays seront représentés et en particulier les pays africains car le 12 septembre est le point de départ de notre campagne « Plus un soldat français en Afrique » . Cela est particulièrement d’actualité avec l’attitude de la France au Mali, au Liban, en Côte d’Ivoire….Il y aura bien sûr la Palestine au cœur et une nouvelle fois sera disputé le trophée Georges Ibrahim Abdallah et nous mobiliserons pour la manif du 24 octobre où nous espérons cette année être bien plus nombreux que les autres années afin d’arracher sa libération.
Bien sûr l’Amérique latine sera présente ainsi que la Corée du sud.

Enfin il y aura de présentes ou représentées des associations de quartiers populaires. La question de la lutte contre le racisme, toutes les discriminations et les violences policières sera aussi bien présente avec tout ce que nous connaissons aujourd’hui dans le pays.

RM : et sur le plan culturel ?

BG  : tout ce que je viens de te dire fait partie de la culture !!
Il y aura en plus le stand du Cercle Manouchian, notre association d’éducation politique populaire avec sa librairie et la présentation des cours et soirées à venir, des animations enfants avec en particulier un spectacle de la BADJ et puis bien sûr les concerts comme cela est mentionné sur notre programme…
C’est une initiative totalement résistante pour l’emploi et la solidarité internationale.



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