NON aux ROBOTS, OUI au boulot !

samedi 3 juillet 2021
par  Charles Hoareau
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Ce vendredi 2 juillet le personnel de Monoprix Canebière, l’un des plus anciens magasins de la ville, a massivement fait grève avec son syndicat CGT. En cause ? Les conditions de travail pour ce personnel largement sous-payé et peu considéré par une direction qui a les yeux rivés sur les courbes de vente et pas du tout sur les conditions de travail.

Non seulement le personnel, en grande majorité féminin, est largement sous-payé et malmené, mais voilà maintenant qu’on menace de les remplacer par des robots dont la direction espère bien qu’ainsi elle pourra encore plus économiser sur la main d’œuvre au détriment de la vie des employé-e-s du magasin et de la qualité du service rendu au consommateur.

Au-delà de leurs conditions de travail, des menaces sur leur avenir, les grévistes d’aujourd’hui posent une question de société. Si le développement des sciences et des techniques permet aujourd’hui de faire un certain nombre de tâches pourquoi cela devrait-il être au détriment du travail humain ? D’autant qu’il ne manque pas de moyens.

En effet cette chaine de magasins est la propriété du groupe CASINO (tout comme Franprix, Vival, Spar, Sherpa, Naturalia) groupe qui, avec près de 3 milliards de chiffre d’affaires, a les reins assez solides, pour investir aussi dans le football et le cyclisme, à l’international, dans l’immobilier…

On ne parle donc pas là du petit épicier du coin, mais d’un groupe qui pourrait largement profiter du progrès technologique pour améliorer les conditions et diminuer le temps de travail. Là, au nom du taux de profit, c’est tout le contraire que veut faire la direction. Et le progrès technique se traduit alors par un recul social.

Comme leurs collègues de CARREFOUR en lutte contre la location gérance, les grévistes de la grande distribution ne veulent pas être les rejetés de magasins qui seront déshumanisés et dans lesquels les clientes et les clients tourneront en rond sans savoir à qui s’adresser.
Car dans le schéma du groupe CASINO non seulement les personnels sont mis à la porte mais la clientèle est traitée comme de la marchandise qui n’a qu’à s’adapter.

Je la vois déjà cette vieille dame habituée à parler aux caissières, demain se débattre avec une machine qui bien sûr, ni ne la renseignera, ni ne lui demandera des nouvelles de sa santé avec un sourire affectueux.

Je la vois déjà aussi cette mère de famille monoparentale au chômage et cherchant désespérément un emploi en envoyant des CV et en faisant le tour des commerces sans avoir de réponse…

Comme pour l’ensemble de la grande distribution, si on veut une activité commerciale humaine tant pour les personnels que pour la clientèle, il faut lutter comme l’a fait avec force aujourd’hui le personnel du magasin et aussi avoir en perspective que cela n’aboutira vraiment qu’avec la reprise par les personnels de la grande distribution.

Décidément l’ANC a bien raison : nationalisons la grande distribution !

Que les hommes et les femmes de MONOPRIX le sachent bien : on ne les lâchera pas !



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