De nouvelles associations détronent celles de la mairie

mardi 17 mai 2005
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Intéressant article du Monde (11 05 2005) même si comme l’autre du même jour il fait la part belle au PS. Le choix des propos rapportés est d’une sélectivité calculée et les habitants ne sont pas dupes.
De plus ne pas faire de distinction ni d’analyse sur le rôle du politique en mettant tout dans le même panier et ne présenter celui-ci que sous l’aspect « séduction » est pour le moins tendancieux.

A force de ne présenter l’intervention politique que sous l’angle récupération et ignorer l’aspect outil au service des gens on risque à son corps défendant de nourrir le trop célèbre « tous pareils, tous pourris ».

Lors du conseil municipal du 9 mai, Philippe Sanmarco (divers gauche) a relayé le reproche fait par certains
Marseillais à la municipalité de mener « des concertations en trompe l’oeil » .

Jean-Claude Gaudin, le maire (UMP), a répondu qu’il écoutait en permanence les comités d’intérêt de quartiers
(CIQ) et leur confédération. Ces associations centenaires, qui quadrillent la ville, étaient déjà l’oreille de Gaston Defferre (maire de Marseille à la Libération puis de 1953 à 1986). Mais elles ont vieilli et ne représentent plus
toujours les nouveaux habitants. Il y a par exemple sept CIQ dans le 7e arrondissement, mais les habitants du
secteur, hostiles aux horodateurs, ont toutefois décidé de créer un Mouvement du 4-Septembre, du nom de la place où ils se rassemblent tous les soirs.

L’association Un centre ville pour tous lutte aux côtés des locataires menacés d’expulsion par des projets de
réhabilitation de certains quartiers. Elle bataillait déjà au Panier, coeur historique de Marseille, et dans le
quartier Belsunce, elle a, depuis, étendu son périmètre d’action à la rue de la République. Ses membres ont
apporté leur savoir-faire juridique et politique aux habitants qui cherchaient à s’organiser et ont remporté
plusieurs succès contre les marchands de sommeil et contre Marseille Aménagement, la société d’économie mixte de la municipalité.

Dans le quartier cosmopolite de Noailles, un collectif Ombres et lumières est entré en concurrence avec un CIQ
tenu par des commerçants qui n’habitaient plus sur les lieux. Partant des nuisances du chantier du tramway,
Coqlico développe désormais une argumentation contre son tracé. Plus au sud, le Rouet à coeur ouvert se bat,
avec plus ou moins de succès, contre l’expulsion de travailleurs pauvres induite par la réhabilitation du
quartier.

signaletique travaux du Tramway

« CUPÉRATION »

Evidemment, l’opposition de gauche tente de séduire ces nouvelles associations. Patrick Mennucci, tenor de
l’opposition socialiste à la mairie, qui vise le siège de député dans le 7e arrondissement, est très présent dans la
bataille des horodateurs. Les communistes aussi, ainsi que le mouvement Rouges vifs, qu’anime Charles Hoareau, responsable de la CGT-Chômeurs.

Mais quoi qu’il en soit de la « récupération politicienne » dénoncée par l’UMP, ces associations représentent mieux que les CIQ les populations récentes du centre-ville que la
municipalité se réjouit d’avoir fait revenir. On y trouve des anciens militants de partis, mais surtout des
étudiants, des chercheurs, des artistes, des travailleurs sociaux, des employés des collectivités locales, des
cadres en activité ou au chômage.

Bref cette population des centres-villes dynamise les secteurs en cours de réhabilitation dans lesquels elle
s’installe. Ces nouveaux arrivants acceptent d’en prendre le risque mais, après quelques années, ils veulent
aussi se faire entendre. Leur jeunesse et leur composition sociale les conduisent à des comportements
politiques très différents de ceux des adhérents des CIQ.

En outre, les nouvelles populations sont plus souvent
des locataires que des propriétaires. Pour peu que leurs aspirations rencontrent les colères d’habitants plus
anciennement installés dans le quartier, la situation devient explosive pour les élus.




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