L’introuvable tactique du gendarme de l’Afrique.

mercredi 29 novembre 2006
popularité : 4%

Le passage en coup de vent que doit faire Villepin au Tchad, le 30 novembre, exprime bien l’embarras de la France quand au désordre qui gagne la région.

- Il s’agit d’être présent mais, pas trop acteur...

Ce n’est qu’en cas d’urgence ou de légitime défense que les soldats français sont autorisés à ouvrir le feu, comme le 27 novembre à Birao (Centrafrique) face à une colonne de rebelle.

- Car la situation est partout explosive.

Au Tchad, le pouvoir de notre allié Idriss Déby est menacé par une rebellion bien armée et partie du Soudan.

- Un Soudan lui-même ravagé, à l’ouest, par la guerre du Darfour, qui a déjà causé la mort de 300 000 personnes depuis 2003.

Dans ce conflit, des compagnons d’armes de Déby se sont parfois illustrés à l’insu de la France.

- Le 27 novembre, la rebellion tchadienne a franchi une étape en conquérant et pillant la ville d’Abéché.

- Après quoi elle s’en est retirée, non sans avoir ironiquement remercié l’armée française « pour sa neutralité ».

Paris dispose au Tchad d’un contingent militaire de 1 200 hommes qui jouent pour l’instant un rôle dissuasif.
Ce qui n’empêche pas nos Mirage et Breguet-Atlantique de renseigner le régime sur la position des rebelles.

Quand au Centrafrique, il est lui aussi, depuis quelques semaines, gagné par un soulèvement armé qui entend renverser le général Bozizé, autre protégé de la France.

- Paris a dépêché près de 150 bidasses supplémentaires, mais le Tchadien Déby en a envoyé plusieurs centaines.

- Entre démocrates, il faut s’épauler.

La poudrière est telle que Paris réfléchit à un allègement du dispositif « Licorne » de Côte d’Ivoire pour transférer des hommes vers la zone tchadienne.

Et en profiter pour réduire durablement notre présence au pays de Gbagbo.

- Les 3 500 hommes présents auront coûté :

- 200 millions d’euros en 2006

- et plus de 750 millions depuis 2003...

Il serait temps de s’en aviser : jouer - seul - les gendarmes de l’Afrique ne rapporte guère politiquement et coûte cher.
Car ni le Tchad ni le Centrafrique ne font beaucoup d’affaires avec la France.

- Mais le très pétrolier Soudan ?

La chambre de commerce de Paris organise le 29 novembre un séminaire intitulé :

- « Le Soudan, un marché à découvrir », avec le soutien de Total.

- Un colloque titré « Business au Darfour » aurait sans doute moins fait recette.

D’après : Le Canard enchaîné.

Transmis par : Linsay



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur