Au « Comme en semant » était le mot.

ou « Et faites vite, je perds mon temps à écouter vos CONNERIES » (Jean Genet/ Le Balcon)
lundi 4 décembre 2006
popularité : 4%

Certains scientifiques pensent que c’est le langage qui a permis à l’homo erectus (homme debout) de devenir homo sapiens sapiens (homme intelligent).

Selon la phrase de la genèse : « in principo erat verbum » souvent traduite par : « au commencement était le verbe » (verbum a pourtant le sens de mot dans de nombreux dicos de latin), un verbe étant un mot qui exprime l’action, les mots seraient si puissants que leur énonciation engendrerait les premiers éléments du monde !

Derrière les mots, est la pensée qui projette mentalement dans l’à-venir ! Choisir ses mots est essentiel !

C’est pourquoi je pousse un cri d’alerte à tous les élus, politiques, syndicaux, responsables, personnes publiques, journalistes, qui ont la possibilité de prendre la parole pour défendre la démocratie : ATTENTION, au langage que de nombreux auteurs ont dénoncé sous diverses appellations :

- La langue de bois : (appelée parfois xyloglossie, du grec xylon : bois et glossos : langue). A l’heure où les techniques de communication se développent de plus en plus vite et partout, elles peuvent sécréter, distiller, répandre plus ou moins sciemment l’aberration proprement dite. « La parole a été donnée à l’homme pour cacher sa pensée » Stendhal/Le Rouge et le Noir.

- Le politiquement correct : « contrainte de non-expression généralisée, à base d’un conformisme indistinct réputé « bien pensant », mais qui en réalité annihile tout effort ou désir d’analyse un tant soit peu personnelle, à valeur originale ou pour le moins caractérisante » (Gérald Antoine/Académie des sciences morales et politiques). Selon Vladimir Volkoff (écrivain spécialiste de la désinformation) le politiquement correct naît comme conséquence de la décadence de l’esprit critique de l’identité collective, qu’elle soit sociale, nationale, religieuse ou ethnique.

- La novlangue : Dans son célèbre roman d’anticipation-politique/fiction, 1984, (paru en 1949), George Orwell nous donne à voir combien le pouvoir s’établit et se maintient toujours à travers le contrôle qu’il exerce sur le langage, sur la capacité à imposer l’usage de certains mots ou de certaines expressions tout en en interdisant l’usage d’autres.

- La désinformation : Sun Tzu y fait référence dans "l’art de la guerre" écrit IV siècles avant J.C ; "tout l’art de la guerre est basé sur la duperie. C’est pourquoi lorsque vous en êtes capable, feignez l’incapacité, actif la passivité. Proche faites croire que vous êtes loin, et loin, que vous êtes proche. Appâtez l’ennemi pour le prendre au piège, simulez le désordre et frappez le".

« Nous sommes reconnaissants envers le Washington Post, le New York Times, Times Magazine et d’autres grands journaux, leurs directeurs ayant participé à nos rencontres et ayant respecté la promesse de discrétion pendant près de 40 ans. Il nous aurait été impossible de développer notre Plan pour le monde toutes ces années durant si les projecteurs avaient été braqués sur nos activités. Le monde est maintenant plus sophistiqué et plus préparé à accepter un Gouvernement Mondial. La Souveraineté Supra-Nationale d’une Elite intellectuelle et de banquiers est sûrement préférable au principe d’Autodétermination Nationale des peuples, pratiquée tout au long de ces derniers siècles ». David Rockefeller (Discours à la Commission Trilatérale [1]
en 1991).

-  La LQR : Lingua Quintae Respublicae (langue de la Ve République) ou la propagande du quotidien. Eric Hazan dénonce cette langue omniprésente qui essore les mots jusqu’à ce qu’ils en perdent leur sens. Pour lui c’est ainsi que la LQR substitue aux mots de l’émancipation et de la subversion ceux de la conformité et de la soumission. L’auteur rappelle les écrits publiés sous le titre de :

- La LTI (Lingua Tertii Imperii - langue du IIIe Reich de Victor Klemperer, professeur juif sauvé de l’extermination par son mariage avec une « aryenne »). « Le nazisme s’insinua dans la chair et le sang du grand nombre à travers des expressions isolées, des tournures, des formes syntaxiques qui s’imposaient à des millions d’exemplaires et qui furent adoptées de façon mécanique et inconsciente ».

Créée et diffusée par les publicitaires et les économistes, reprise par les politiciens, cette forme de langage qui cache les maux par des mots s’installe par imprégnation lente et devient l’une des armes les plus efficaces du maintien de l’ordre. L’ordre des "élites" du vrai pouvoir mondial, la caste des seigneurs, qui nous concoctent un nouveau gouvernement, mondial et totalitaire qui fera de nous les serfs du grand capital. À force d’adorer le dieu « fric », on a laissé ses grands prêtres prendre le pouvoir.

Quand les syndicats de salariés (deux racines grecques : Syn, qui veut dire avec et qui évoque une idée d’union, d’ensemble et diké qui signifie la justice, que l’on pourrait traduire : ensemble pour la justice, union pour la justice) acceptent de devenir les « partenaires sociaux » d’un gouvernement et d’un syndicat patronal (medef) dont l’un des objectifs est la casse du Code du Travail, je crie ATTENTION ! Car ce n’est pas pour accompagner un système qui permet aux employeurs de transformer les salariés en esclaves que les syndiqués militent, paient des cotisations et se mobilisent !

Quand les élus politiques acceptent le concept du « seuil de pauvreté », je crie ATTENTION ! Mettre des statistiques sur la souffrance humaine est une façon de faire accepter des choses inacceptables par le plus grand nombre. Crever de faim, être mal logé, ne pas pouvoir se soigner correctement, manquer d’eau ; ne pas avoir un salaire suffisant pour vivre décemment, élever ses enfants, se cultiver, pendant qu’une minorité dirigeante (gouvernants, PDG de multinationales, gros actionnaires) a des revenus dont elle ne sait plus que faire, ne peut que révolter les consciences ! Quand cette pauvreté est concentrée dans des ghettos dans lesquels la peur des rafles et de l’expulsion annihile tout espoir comment peut-on oser écrire ou dire
« quartiers sensibles » ?

Quand médias,
élus politiques et syndicaux, associations diverses se positionnant comme défenseurs des droits de l’Homme parlent de « démocratie participative », alors que le peuple tente de survivre dans un système ploutocratique (le pouvoir appartient aux riches), je hurle ATTENTION ! Si le peuple n’exerce pas sa souveraineté, la démocratie n’existe pas !

Pléonasmes, acronymes, euphémismes, sont utilisés pour estomper le litige, anesthésier la population, Il n’y a plus de grèves mais des « mouvements sociaux » discréditées parce que comparées à des prises d’otages, plus de chômeurs mais des « demandeurs d’emploi » stigmatisés. Les pauvres deviennent « des gens de conditions modeste » voire des « défavorisés » (avec un demi-smic ou un rmi ils étaient favorisés auparavant ? ) et les opprimés des « exclus ».

Il n’y a plus de peuple mais un ensemble comptabilisable de consommateurs, sondés, électeurs, contribuables. Il n’y a plus de citoyens, mais une « France d’en bas » et les usagers des services publics sont devenus des clients qui n’ont plus le droit vital à l’eau, à l’énergie, à la santé s’ils ne sont pas en mesure de payer.

Les langues de pouvoir cherchent à s’imposer à tous pour unifier les cerveaux. Elles sont le principal vecteur d’une contagion néo-libérale qui ne résistera pas une énergique application de l’esprit critique et de la résistance au mimétisme de parler comme les autres !

Manipuler le langage dans sa fonction symbolique aboutit à modifier le tissu social, les comportements sociaux, mais aussi en même temps le système de valeurs auquel toute société se réfère.

Il est urgent de redonner du sens au langage pour faire exploser la langue de bois sous le choc du réel ! Il est urgent d’utiliser le pouvoir des mots pour rassembler et encourager celles et ceux qui sont toujours convaincus que « l’oubli et le mépris des droits naturels de l’homme, sont les seules causes des malheurs du monde » et que « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est, pour le peuple et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »(déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen- Constitution de l’An I - Première République - France, 24 juin 1793).

Car il est grand temps de rallumer les étoiles de l’Humanité !


[1La Commission Trilatérale (parfois abrégée en Trilatérale) est une organisation privée qui fut créée en 1973 à l’initiative des principaux dirigeants du groupe Bilderberg et du Council on Foreign Relations, parmi lesquels David Rockefeller, Henry Kissinger et Zbigniew Brzezinski. Regroupant 300 à 400 hommes d’affaires, politiciens et « décideurs intellectuels » (sic !) - de l’Europe occidentale, de l’Amérique du Nord et de l’Asie Pacifique (États dont la plupart sont également membres de l’OCDE), son but est de « promouvoir et construire une coopération politique et économique » entre ces trois « zones clés » du monde, pôles de la Triade.

Parmi ses membres on trouve nombre de PDG et de milliardaires du monde entier, plusieurs anciens présidents des USA et au plan français en font ou en ont fait partie des gens comme Patrick Devedjian et Pierre Lellouche (UMP), Hubert Védrine et Laurent Fabius (PS)... Plus largement on y trouve beaucoup de ceux qui ont créé Confrontation Europe. Comme le dit la fiche de présentation de Wikipedia : « à l’instar du groupe Bilderberg, certains lui attribuent l’orchestration de la mondialisation économique ». Bref ils s’occupent de nous !

On peut trouver sur le site du Monde Diplomatique un article intéressant sur la nature et le rôle de cette officine mondiale



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur