Appel du Parti communiste libanais

mercredi 31 janvier 2007
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Liban : ensemble face au cauchemar de la guerre civile

Un fois de plus, le Liban vit le cauchemar d’une éventuelle guerre civile qui menace les citoyens, les jeunes et les pauvres, surtout, qui vont en payer le prix de leur sang, de leur avenir et de l’intégrité de leur pays.

Une fois de plus, le régime politique reproduit les circonstances de la guerre civile qui transforme le Liban en pays ouvert aux projets extérieurs, tant internationaux que locaux, dont, en particulier le projet étasunien qui vise, aujourd’hui, l’émiettement de la région arabe en entités confessionnelles et ethniques, dans le but de liquider tous les effets du conflit arabo-israélien et de mettre les peuples arabes face à des luttes intestines qui mettraient les richesses dont leur terre recèlent sous la domination complète des Etats-Unis.

Dans cette conjoncture, les appels à la sagesse et à la pondération lancés par la classe politique ne sont plus suffisants. Parce que ceux qui doivent agir raisonnablement, ce ne sont pas les jeunes qui ont investi les rues de Beyrouth et d’autres localités libanaises, mais ceux des leaders politiques et confessionnels qui ont transformé ces jeunes en instruments de leurs ambitions et qui, pour ce faire, ont mobilisé les instincts confessionnels à tel point qu’il fut presque impossible de les freiner.

Notre appel à la sagesse vise, surtout, le gouvernement qui doit démissionner à l’instant afin d’ouvrir la voie à une solution réelle à la crise que vit le pays.

Notre appel vise le Premier ministre et ce qui reste de son gouvernement qui croient pouvoir profiter de l’aide extérieure contre leur peuple ; et, ceci n’est pas une vaine accusation, parce que le discours de Madame Condoleeza Rice, hier, jeudi, durant la troisième conférence de Paris, en est une preuve tangible et confirme le fait que ce gouvernement est le principal responsable de l’impasse dans laquelle se trouve le pays, sur tous les plans.

Dans le même contexte, les différentes parties de l’opposition ne sont pas exemptes de leur part de responsabilité, parce qu’elles n’ont pas su, jusqu’à ce jour, rédiger un véritable programme de réforme démocratique qui aurait pu, à lui seul, trouver la solution adéquate à la crise originelle du Liban. Et il ne suffit pas de pallier une telle absence par une escalade dans les formes d’action utilisées, parce que cela n’a fait que donner des alibis au gouvernement dans ses tentatives partisanes et confessionnelles.

Le Parti Communiste libanais lance un appel urgent à tous les Libanais de toutes les régions et de toutes les confessions, les jeunes, les ouvriers, les paysans, les fonctionnaires et les intellectuels.

Il les appelle à s’unifier autour de leurs intérêts patriotiques et socio-économiques, contre les tentatives de partition sur des bases confessionnelles.

Il les appelle à faire face aux objectifs du régime confessionnel de classe qui menace l’unité de notre pays et qui tente de nous sacrifier, une fois de plus, sur l’autel des tutelles étrangères.

Il les appelle à faire face aux projets concrets visant à leur appauvrissement, à l’augmentation de la dette publique et de la corruption, à un nouveau mouvement d’émigration des jeunes, mais aussi à les délester de tous les acquis sociaux que leur mouvement revendicatif avait réalisés.

Il les appelle, chacun de la position qu’il occupe, à faire pression afin que le gouvernement actuel démissionne et cède la place à un gouvernement provisoire qui aurait les prérogatives les plus larges lui permettant de superviser de nouvelles élections législatives, sur la base d’une nouvelle loi électorale adoptant la proportionnelle en dehors des quotas confessionnels. Ce qui mettrait en place les assises d’un Etat exprimant les intérêts du peuple libanais tout entier et ferait du Liban le point de départ d’un projet arabe progressiste et démocratique.

Notre parti appelle les jeunes du Liban, les ouvriers et les cadres, les intellectuels et les artistes à participer à toutes sortes d’activités qui feront pression sur le gouvernement de Fouad Siniora, ou ce qui en reste, afin de le pousser à partir, mais aussi sur certaines parties de l’opposition afin de les pousser à corriger leur trajectoire, tant dans le sens de la résistance aux effets du projet américain au Liban et dans la région que dans celui de l’élaboration d’un programme de réforme démocratique, seul capable de sauvegarder le peuple libanais de la crise qui le bloque et des dangers qui le menacent.

Le Bureau Politique
du Parti Communiste Libanais
Beyrouth, le 26/ 01/ 2007



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