Pour la suspension de l’accord d’association entre l’UE et Israël

lundi 12 février 2007
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Il y a 50 ans, le 29 janvier 1957, "Le Monde" publiait, sous la signature d’Edouard Sablier, un article sur "les réfugiés palestiniens" montrant que, 9 ans après leur expulsion de leur territoire, leur sort ne faisait qu’empirer :

"Depuis neuf ans, près d’un million de réfugiés palestiniens campent sans espoir sur le pourtour d’Israël. Loin de s’améliorer, le sort de ces derniers n’a cessé d’empirer année après année (...).
Effet direct du conflit de Palestine, le problème des réfugiés est aujourd’hui responsable de sa prolongation. Cette masse de plusieurs centaines de milliers d’êtres humains, dont l’existence a été bouleversée par la guerre de 1948, constitue huit ans après l’une des causes principales de l’instabilité permanente au Proche-Orient.
L’existence de réfugiés sur les frontières d’Israël entretient un foyer permanent de haine, un prétexte perpétuel de discordes. L’Occident croit-il que le problème se résoudra tout seul et qu’il suffit de verser 10.000 francs par an et par tête ?"

Cinquante ans après, les réfugiés palestiniens sont encore plus nombreux, notamment à cause des politiques israéliennes d’implantation de colonies dans les territoires palestiniens accompagnées d’expulsions des Palestiniens. Les résolutions des Nations-Unies sur le conflit israélo-palestinien, et plus spécifiquement sur la question des réfugiés, sont restées lettre morte car les gouvernements israéliens successifs ont toujours refusé de les mettre en Å“uvre. Avec la complaisance ou la complicité des Etats-Unis et des gouvernements européens !

Cinquante après, la situation des réfugiés (souvent expulsés plusieurs fois depuis 1948) s’est considérablement dégradée : augmentation du chômage, forte baisse du niveau de vie, répression des forces d’occupation israéliennes. Pour reprendre en l’actualisant la conclusion du "Monde " de 1957, l’Union européenne croit-elle que "le problème se résoudra tout seul" par des aides qu’elle n’attribue en plus...qu’en imposant ses conditions.

Le retour des réfugiés, qui est un droit inaliénable et imprescriptible, ne pourra être assuré que par la solution du conflit israélo-palestinien qui passe par l’arrêt de la colonisation et de la répression, la libération des prisonniers politiques, le démantèlement du mur d’annexion et la reconnaissance des droits du peuple palestinien à un Etat souverain et viable dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Premier partenaire commercial d’Israël, l’Union européenne dispose d’un moyen de pression efficace sur le gouvernement israélien pour l’amener à respecter ses engagements : la suspension de l’accord d’association comme l’a demandé le Parlement européen en 2002 (rejetée à l’époque par le Conseil et la Commission). Cette proposition a été reprise récemment par une délégation de parlementaires européens conduite par Luisa Morgantini (GUE/NGL, Italie) et Hélène Flautre (Verts, France). De retour de Palestine, la délégation a demandé à l’Union européenne de réexaminer l’Accord d’association et d’envisager des sanctions contre Israël conformément à l’article 2 de l’accord d’association sur le respect des libertés et des droits de l’homme.

Ces prises de position constituent des points d’appui pour le développement des actions du mouvement de soutien à la cause palestinienne auprès des gouvernements européens afin qu’ils prennent des initiatives et des mesures pour la solution du conflit, sans attendre le feu vert d’Israël ou des Etats-Unis. 59 ans d’occupation et de domination étrangères, ça suffit !



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mercredi 21 février 2007 à 10h34

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