La traque

jeudi 8 février 2007
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Il y a des anniversaires qu’on ne voudrait pas fêter.
Pourtant, il est des dates qu’il ne faut pas oublier.
Il est de notre responsabilité de ne pas laisser tomber dans l’oubli, donc de ne pas laisser faire.

C’est si facile d’oublier, si facile de se dire que c’est trop difficile d’agir, que ce n’est pas à nous, qu’il est trop tard.

Pourtant, cela se passe en France, en 2007, depuis le 21 février 2006.

Oui, cela se passe à Paris, à Toulouse ou à Marseille, dans notre quartier, notre rue, la poste d’à côté, à la préfecture ou à la mairie peut-être.

Pourtant, on avait alerté alors, certains avaient manifesté, protesté, mais la circulaire du 21 février 2006 relative « aux conditions de l’interpellation d’un étranger en situation irrégulière » s’applique !
Un petit rappel ? Il le faut bien car un tel cynisme, on est tenté de l’oublier bien vite pour ne pas avoir peur, pour ne pas avoir honte. Voici donc quelques extraits de cette circulaire :

« Les procureurs doivent » organiser des opérations de contrôles ciblées, par exemple à proximité des logements foyers et des centres d’hébergement ou dans des quartiers connus pour abriter des personnes en situation irrégulière « ; les préfectures, avec le soutien des agents, doivent envisager des interpellations au guichet sur la base de convocations décrites comme » loyales « (modèles à l’appui) ; la police est invitée à se rendre au domicile des personnes et opérer différemment selon que celui ou celle qui ouvre la porte »n’est pas à l’évidence la personne recherchée « ou » est susceptible d’être concernée « ; les directeurs et gestionnaires de foyers ou de centres d’hébergement sont fortement incités à collaborer avec les préfectures et la police pour dénoncer les occupants sans papiers ».

Plusieurs organisations, dont le Syndicat de la Magistrature et le GISTI, ont saisi en mars 2006 la haute juridiction administrative d’un recours aux fins d’annulation de cette circulaire. Le Conseil d’Etat peut mettre en échec ce texte et ces pratiques discriminatoires qui mettent à mal l’Etat de droit.

Il a écouté le commissaire du gouvernement qui a fait part d’un « malaise » à la lecture de la circulaire concernant « les interpellations au guichet ». Le Conseil d’Etat rendra ses conclusions d’ici deux à trois semaines.
D’ici là, certains auront peut-être envie d’exprimer au Conseil d’Etat leur refus de la traque de personnes, qu’elles soient étrangères, en situation irrégulière ou présumées l’être.

D’autres auront peut-être envie d’écrire au Conseil d’Etat (1 place du Palais Royal 75001 Paris) leur attachement aux droits fondamentaux, leur refus de la violation de ces droits par les représentants de l’Etat, par son administration ou par qui que ce soit.



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