Les petits rivaux alternatifs de l’euro

dimanche 11 février 2007
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Trois cent seize millions et demi de personnes en Europe utilisent la devise européenne dans leur vie de tous les jours. Mais, cinq ans après son instauration, l’euro triomphant dans les 13 nations de l’eurozone rencontre toujours certaines résistances

« Un petit nombre de personnes, mais de plus en plus croissant, concentré dans le monde germanophone, utilise des espèces de monnaies en prolifération dénommées chiemgauer, urstromtaler, landmark, kirschblüte et kann was », note l’International Herald Tribune.

Des organisations privées émettent ces monnaies de papier pour effectuer toutes sortes de paiements à une échelle régionale bien délimitée, comme c’est le cas avec le chiemgauer dans la région de Munich. Ces monnaies sont vendues en euros avec un petit bénéfice par des organisations caritatives afin d’inciter les gens à les utiliser. Mais elles ont une autre caractéristique bien spécifique qui poussent les gens à les employer rapidement. « Dans le cas du chiemgauer, les billets perdent 2 % de leur valeur à chaque trimestre si les personnes ne s’en servent pas dans les délais. » Il est possible de les convertir en euros moyennant 5 % de commission.

« Regiogeld, une association allemande favorable à des devises alternatives, suit régulièrement 21 sortes de monnaies en circulation en Allemagne, Autriche et Suisse avec 31 autres en préparation. Gerhard Rösl, un économiste de l’université des Sciences appliquées de Regensburg, a également repéré des expériences similaires au Danemark, en Italie, en Ecosse et en Espagne », note l’International Herald Tribune. D’après Rösl, le montant de ces monnaies alternatives en circulation en Allemagne s’élève à 200 000 euros, une goutte d’eau par rapport aux milliers de milliards d’euros en circulation.

Des monnaies alternatives par excellence, puisqu’elles sont inspirées d’un théoricien allemand décédé en 1930, Silvio Gesell, initiateur de la monnaie franche ou fondante, c’est-à-dire qui se déprécie à intervalles fixes. Gesell s’inscrit dans le débat économique consistant à savoir « si la monnaie de papier est un moyen d’échange neutre dont le pouvoir d’achat doit être scrupuleusement garanti, ou si elle est un instrument qui peut être manipulé pour réaliser le potentiel inexploité du capitalisme », explique l’IHT. Pour le quotidien américain publié à Paris, ces monnaies alternatives sont aux antipodes des pratiques concernant l’euro.

Source : l’International Herald Tribune.

Transmis par Linsay



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