Liberté pour Hamza !

Lettre ouverte
mercredi 4 avril 2007
par  Charles Hoareau
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M. le préfet de région
M. le président du TGI de Marseille

Messieurs

Depuis près de 4 mois Hamza, jeune sans histoire de La Rouguière, croupit en prison pour des faits qu’il nie avoir commis. Incarcération (préventive de quoi ?) qui repose non sur des éléments établis et indiscutables, mais sur des accusations sans preuves.

En fait tout laisse à penser qu’Hamza paie pour un mouvement collectif, parce que considéré par les autorités comme le meneur, celui qu’il faut faire taire. C’est selon nous la dernière chose à faire si l’on veut que ce quartier connaisse l’harmonie et la cohésion sociales.

Sans revenir sur toute l’affaire que vous connaissez sans doute aussi bien que nous quelques points sur lesquels nous voulons vous donner ici notre sentiment.

- Il faut faire entendre raison à la Phocéenne d’habitation afin que la demande pacifiquement renouvelée depuis 1996 (plus de dix ans !) à de multiples reprises par les habitants de la cité soit enfin entendue. Une salle pour un lieu de culte doit être mise à la disposition du quartier. Nous soutenons d’autant plus cette demande que des engagements avaient été pris en ce sens.
La vraie justice est là.
Toute autre attitude ne peut que nourrir un sentiment d’injustice, de rancÅ“ur et de colère.

- Hamza doit être libéré d’abord parce qu’il doit bénéficier de la présomption d’innocence que la loi garantit en principe à chaque citoyen : le garder en prison c’est le considérer coupable, foutre en l’air sa scolarité et blesser son avenir.

- Hamza doit être libéré parce que selon plusieurs témoins des incidents - témoins qui innocentent tous Hamza - leur audition n’a pas été transmise à temps au juge chargé de statuer sur la mise en liberté et que cet élément rajouté à d’autres fait plus penser à une volonté d’acharnement qu’à un souci de justice.

- Hamza doit être libéré parce qu’il n’y a aucune raison d’ordre public à le garder sous mandat de dépôt.
Il fallait entendre les habitants de la cité, les jeunes en particulier lors de la réunion du comité de soutien.
Il fallait les entendre s’exprimer sur des incidents qui, soulignons le au passage, n’ont jamais eu la gravité qu’a bien voulu retranscrire une certaine presse.
Il fallait les entendre faire le lien entre ces incidents là et l’attitude de la Société HLM, le chômage, les discriminations, la vie dans les cités, le rôle des élus.

Celles et ceux qui parlent de citoyenneté et qui ont en charge la chose publique, s’ils étaient venus, auraient pu entendre parler politique, la vraie. Celle qui s’occupe de la vie de la cité et pas des calculs de pouvoir.

Depuis le début de cette affaire il y a 11 ans les habitant-e-s de La Rouguière se sont comportés comme des citoyens confiants dans le dialogue, dans la justice, dans la capacité d’écoute de ceux qui gouvernent : va-t-on leur donner tort ?
Leur dire que l’Etat de droit lui aussi est à deux vitesses ?

Nous vous demandons instamment de tout faire pour qu’Hamza soit enfin libéré et les demandes des habitants entendus. Le lieu de culte bien sûr mais aussi les autres, toutes les autres, celles qu’ils ont dites avec force jeudi dernier.

Et alors on pourra parler de paix sociale.



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