Le gaullisme proarabe, c’est fini !

mercredi 2 mai 2007
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Quel que soit le vainqueur du 6 mai, les pays arabes ne bénéficieront plus du soutien indéfectible de Paris, se réjouit le quotidien israélien de droite Jerusalem Post.

Les deux candidats à l’élection présidentielle française, Nicolas Sarkozy pour le centre droit et Ségolène Royal pour les socialistes, ont promis, s’ils étaient élus, de procéder à une réorientation majeure de la position française sur les questions iranienne, libanaise et israélo-palestinienne.

Ils se démarquent ainsi de la politique du président sortant, Jacques Chirac, qui, depuis douze ans et dans la lignée de tous ses prédécesseurs depuis le général de Gaulle, a aligné la position française sur celle de dictateurs tels que Yasser Arafat et Saddam Hussein.

En faisant de la France l’Etat occidental préféré des Arabes, Chirac et les autres présidents gaullistes avant lui ont tenté de mettre sur pied un ensemble aligné dans le but de contrer la forte suprématie américaine, qui a toujours été extrêmement critiquée en France. Pour beaucoup, cette politique n’a pas été très bénéfique pour le pays, que ce soit de façon directe ou pour accéder au statut de puissance mondiale crédible.

Dans le camp socialiste, Ségolène Royal a adopté un discours très dur vis-à-vis du programme d’armement nucléaire iranien, allant jusqu’à déclarer que l’on devrait empêcher l’Iran de développer un programme nucléaire civil car celui-ci pourrait servir de paravent à la mise au point d’armes nucléaires. La candidate socialiste a également pris ses distances à l’égard de la traditionnelle position propalestinienne de la France.

Exprimant ses craintes pour la sécurité d’Israël, elle a approuvé la construction du mur de sécurité, qui avait été vivement critiquée par les responsables français.
Le candidat gaulliste, Nicolas Sarkozy, a de son côté adopté une position stratégique en opposition totale avec la vision du Moyen-Orient telle que l’avait développée Jacques Chirac. Il préfère une collaboration étroite avec les Etats-Unis à une alliance avec le monde arabe qui, dans une certaine mesure, est dirigée contre l’Amérique. Sarkozy promet d’autre part une politique plus équilibrée à l’égard d’Israël et s’est déclaré prêt à défendre “l’intégrité du Liban”, même si cela doit passer par le désarmement du Hezbollah.

Il est important de souligner que ces déclarations ne sont pas destinées à séduire un électorat juif. En France, les électeurs musulmans sont en effet beaucoup plus nombreux que les électeurs juifs. Il s’agit plutôt d’une conclusion à laquelle les deux candidats sont parvenus, selon laquelle la politique passée et actuelle a non seulement échoué, mais a affaibli à la fois les intérêts et les ambitions de la France. Il est donc fort possible que le Moyen-Orient soit l’enjeu d’une véritable “révolution française”.

Article de Stephanie Levy dans le Jerusalem Post du 03/05/2007

Transmis par Linsay



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