2e tour : positions communistes en France (II)

vendredi 4 mai 2007
popularité : 4%

Ci après deux autres positions communistes :

- celle des Rouges Vifs Ile de France
- celle de la coordination communiste du Nord/ Pas de Calais

LES EXIGENCES POPULAIRES ABSENTES DES OBJECTIFS DES PRESIDENTIABLES

Pas de surprises lors du premier tour des présidentielles. L’intervention de nombreux nouveaux électeurs n’a pas permis de modifier la logique d’un système électoral qui réduit la consultation au choix entre des concurrents porteurs d’une gestion loyale du capitalisme, à l’abri de toute remise en cause. Il importe néanmoins de prendre le temps d’analyser les résultats dans les quartiers et cités populaires. Mieux comprendre, c’est mieux agir.

A l’opposé de la souveraineté populaire

Ce qui est sûr, c’est que nous sommes à l’opposé de l’expression de la souveraineté populaire, telle que conçue lors de la Révolution Française ou de la Commune de Paris. Ces élections confirment la confiscation démocratique que le système génère. Les législatives, désormais réduites à confirmer une majorité au Président fraîchement élu, ne peuvent plus servir à autre chose qu’à témoigner un désaccord sans prise sur la future politique menée. La responsabilité est lourde pour ceux qui, lors du référendum sur le quinquennat, ont négligé l’importance de ce changement institutionnel. C’est précisément à cette époque que des communistes ont initié l’appel « Nous Assumons Nos Responsabilités », dont sont issues les associations « Rouges Vifs ».

Dans ce système institutionnel, les intérêts du Capital sont toujours préservés. Le fait est que la quasi-totalité des candidats étaient tous d’accord pour accepter le transfert de maîtrise de la politique menée dans le cadre national à l’échelle européenne.

La déliquescence de notre système de représentation politique

Ainsi, le (la) future président(e) de la République sera un(e) farouche partisanââ€Å¡¬ du Traité Constitutionnel Européen malgré l’expression majoritaire contraire, à plus de 55 %, du peuple français, (dont 80 % des ouvriers et employés). Cela suffit en soi à démontrer la déliquescence de notre système de représentation politique !

Cependant, les questions posées par les travailleurs, en matière de salaire, d’emploi qualifié là où ils vivent, de protection sociale, d’égalité de traitement par le service public quels que soient leurs moyens, demeurent. Leurs luttes, contre la casse des retraites et de la Sécu, contre les privatisations des entreprises publiques dont EDF/GDF, contre la régression sociale promise par l’Union Européenne, contre le CPE et la précarité, pour l’augmentation des salaires, prouvent qu’il subsiste, dans notre pays, les ferments d’un besoin profond de changement de société.

Ces exigences populaires sont contraires aux intérêts du Capital par essence et les institutions, conçues pour préserver sa domination, jouent leur rôle pour les refreiner.

Se préparer à de grands combats

Il faut donc se préparer à mener très rapidement de grands combats, à l’heure où, quelque soit le résultat, les contradictions entre Capital et Travail s’aiguisent.
Tous les candidats éligibles avaient et conservent leur programme commun : la poursuite de la mise en pièce du modèle social français - ce dont le capital rêve depuis sa défaite à la Libération -, basé sur le statut du salaire avec sa part socialisée (finançant la protection sociale) et le statut des services publics (administrations ou entreprises nationalisées - biens de la Nation).

La sécurité sociale à la française, que les travailleurs de nombreux pays nous envient, doit être défendue sans concessions, par ses dimensions de partie intégrante du salaire (la part socialisée), par le fait que son financement échappe à toute spéculation financière, par le pacte solidaire et intergénérationnel induit par le principe de répartition.

La question de la propriété publique des services publics va être également un enjeu de la confrontation en ces termes ; expropriation des trusts capitalistes, suprématie de la recherche scientifique et technologique débarrassée du diktat de la rentabilité immédiate, égalité d’accès et de traitement pour chaque citoyen, ...

La logique prédatrice de nos institutions est toujours à l’Å“uvre et enferme désormais le débat dans le choix obligatoire à afficher à l’approche du second tour d’une élection anti-démocratique. Là encore, on ne peut passer sous silence la responsabilité des « petits » candidats du 1er tour, qui par leur présence et leur concurrence, ont donné un « label démocratique » à un système qui ne l’est pas.

Se rassembler dans les luttes

Dans la même démarche qui a fait que notre association politique a décidé avant le premier tour qu’elle n’avait pas vocation à donner de consigne de vote dans le contexte, nous réaffirmons ce positionnement. Le droit de vote, celui de l’utiliser ou pas, appartient à chacun. Nous voulons simplement contribuer à clarifier les enjeux de la situation et à créer les conditions pour sortir de l’impasse.

Certains vont aller voter pour ce qu’ils considèrent comme le moindre mal., D’autres vont refuser de cautionner le piège tendu puisque personne n’ignore que les fondements de la politique menée seront similaires, au regard de la fidélité sans faille des deux candidats au système capitaliste.

Il n’en demeure pas moins que toutes et tous devront se retrouver, s’unir et lutter ensemble dans des actions que la situation impose dès maintenant.

Pour continuer à jeter les bases de ce futur et incontournable rassemblement, nous invitons celles et ceux qui cherchent, comme nous, à créer les bases communes d’une structure efficace porteuse de nos aspirations, à une initiative festive, organisée, le 16 juin 2007, à Paris.

Rouges Vifs Ile de France
3 mai 2007


Le 6 mai, dans les urnes, éliminons le danger principal :

Battons SARKOZY

avec le bulletin de vote Ségolène ROYAL

Le 1er tour a rendu son verdict, pré-fabriqué par les instituts de sondage qui ont aujourd’hui la haute main sur les élections : la bourgeoisie en sort grande gagnante, les deux finalistes (comme le troisième homme), étant des partisans et défenseurs du système capitaliste, européistes convaincus (on a même vu un Eric Besson, ancien secrétaire national du PS, chargé des questions économiques, passer avec armes et bagages dans le soutien à Sarkozy). Ceci dit, sur un autre plan, des différences significatives sont en jeu entre Sarko et Ségo, qui fondent ce choix et cet appel à voter Royal pour ce second tour.

Bilan du 1er tour :

9% de Résistants anti-libéraux

La stratégie de la bourgeoisie, poussée depuis des mois, notamment par médias interposés, était la bipolarisation autour du couple Sarko/Ségo. Elle a mis ensuite un troisième fer au feu, en la personne de Bayrou, qui a précisément surfé sur la volonté de nombre d’électeurs d’échapper au choix Ségo-Sarko... mais pour proposer un autre choix libéral au sein du système. Le bipartisme (ou tripartisme) vise à étouffer toute possibilité de contestation au sein des institutions, organisant l’alternance (et/ou des coalitions) entre libéraux durs ou libéraux mous, ultra-libéraux ou sociaux-libéraux. Le soi-disant « vote utile » signifie que seuls ces faux choix seraient possibles.

Dans ce contexte, les 9% d’électeurs de gauche qui ont refusé d’entrer dans cette logique en votant pour l’une ou l’un des 5 candidats anti-libéraux, à gauche du PS, doivent être félicités. Ils n’ont pas à regretter leur choix ! Nous sommes fiers d’en être, nous qui avons appelé à voter Marie-George Buffet, la candidate du PCF. Nous sommes fiers d’être parmi ces 9% de Résistants au « vote utile » en faveur de la social-démocratie. Ce sera le noyau dur - élargi à nombre de travailleurs et de jeunes qui ont cédé au « vote utile » - d’une future opposition populaire, dans les luttes, aux éventuelles (mais plus que probables) mesures antisociales d’un gouvernement Ségolène Royal.

Sarkozy : le candidat préféré des patrons

Si Ségolène Royal a un programme économique et social qui n’effraie en rien les patrons, si Ségolène Royal par exemple refuse de s’engager sur l’abrogation des mesures antisociales prises par le gouvernement Raffarin/De Villepin (comme la loi sur les retraites de 2003), Sarkozy est lui, directement, le candidat du MEDEF et du CAC 40. S’il était élu, ce serait pour la bourgeoisie un signe très clair pour accélérer les réformes antisociales dont les capitalistes ont besoin. S’il était battu, cela ne voudrait pas dire que de telles réformes antisociales ne verraient pas le jour (on se souvient du grand privatiseur Jospin !), mais la bourgeoisie devrait mettre des gants, réfréner ses envies, procéder plus lentement et par étapes.

Mais la différence n’est pas que dans le rythme. Car Sarkozy en réalité, c’est l’équivalent de la « révolution conservatrice » des années 80 aux Etats-Unis avec Reagan et en Angleterre avec Thatcher. C’est l’idéologie de la « réussite individuelle », du « mérite », contre les solidarités collectives. C’est la libéralisation absolue du marché, la précarisation avec la mise en place d’un nouveau « contrat unique » organisant la précarisation à vie. C’est une société du tous contre tous et du chacun pour soi, une attaque frontale contre tous les restes des conquêtes sociales de la Libération, sous prétexte de lutte contre « l’assistanat » (les chômeurs sont en ligne de mire !). C’est la logique de l’exploitation à outrance des travailleurs sans toucher au sur-profit des capitalistes avec le « travailler plus pour gagner plus ». C’est le sabordage accéléré des services publics et l’attaque ouverte contre les fonctionnaires. C’est la remise en cause, proclamée, du droit de grève, avec pour commencer la mise en place du « service minimum » dans les transports annoncé pour l’été 2007.

Sarkozy, l’homme passerelle entre la droite et l’extrême-droite

Sarkozy, c’est la fascisation de la droite. Le Pen est retombé à 10,5% mais cette baisse s’explique essentiellement par un transfert en direction de Sarkozy, qui a racolé ouvertement les électeurs frontistes. Pour une fois, les électeurs ont préféré la photocopie à l’original, Sarkozy étant lui en position de gouverner. Sarkozy, c’est l’homme qui voulait « nettoyer » les banlieues au Karchër, c’est l’homme du « Ministère de l’Identité Nationale », celui qui veut traquer les prémisses de la délinquance chez les enfants de 2 ans, celui qui a osé déclarer que la pédophilie et le suicide des adolescents étaient d’origine génétique ! Sarkozy, c’est l’homme du concept esclavagiste de « l’immigration choisie », c’est l’homme de la « chasse à l’enfant » sans-papier. La Coordination Nationale des Sans-Papiers note au lendemain du 1er tour : « la lutte sera encore plus ardue, plus dure pour les sans papiers et soutiens face à Sarkozy que face à Ségolène. Les travailleurs citoyens qui votent doivent en tenir compte pour voter le 6 mai ».

Sarkozy ou l’autoritarisme incarné

Sarkozy aime à répéter qu’il « gouvernera dans la transparence », mais pour lui, toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Par exemple, juste avant les élections, il a fait bloquer la parution d’un livre de Serge Portelli (membre du Syndicat de la Magistrature) concernant son bilan au Ministère de l’Intérieur !

Sa volonté de « mettre au pas » les médias qui lui résistent est connue : le 18 mars, vexé d’attendre dans les couloirs de France 3 pour être maquillé avant de participer à une émission, il pique une colère et menace de « virer la direction » s’il est élu. La Société des Journalistes de la Chaîne a dû protester défendant leur indépendance. Cet homme marche sur les traces de Berlusconi... et de celles de Gianfranco Fini, le dirigeant du parti italien Alliance Nationale (issu du parti fasciste MSI) qui a préfacé la version italienne du livre programme de Sarkozy.

Sarkozy n’hésite pas à employer les grands moyens. Ministre de l’Intérieur, il n’hésitait déjà pas à utiliser la police pour réduire ses opposants au silence. On se souvient que déjà en 2004, il avait organisé sur l’autoroute A22 le « détournement » de militants du CSP 59 se rendant à un meeting de l’UMP dans le Nord. Le 13 avril dernier, ce sont deux cars de salariés d’entreprises menacées de licenciements massifs qui sont littéralement capturés par la police alors qu’ils se rendaient au meeting de Sarkozy à Meaux en Seine et Marne ! Un « contrôle routier » qui a duré 2h30... le temps du meeting.

Sarkozy l’Américain

Sarkozy, comme simple ministre, a tenu à se rendre à New York afin de rencontrer un autre de ses mentors : Bush. Il a critiqué la politique de non-alignement de la France lors du conflit irakien de 2003. Il est certain que s’il avait été Président à l’époque, la France se serait alignée sur les Etats-Unis.

En politique internationale, Sarkozy est également un fidèle soutien de l’Etat sioniste israélien, contre le peuple palestinien. La très nombreuse communauté française vivant en Israël a d’ailleurs voté à 85% pour lui.

Nouveau traité européen:la volonté de passer en force

Le prochain président sera confronté au dossier de la constitution européenne, les bourgeoisies européennes voulant nous la resservir (sous une version « light » tout aussi nocive). Sarkozy, là aussi, sera l’homme du passage en force : il montre son profond mépris anti-démocratique pour le peuple en refusant par avance l’idée d’un nouveau référendum. Contrairement à Ségolène Royal, tout aussi européiste par ailleurs, mais qui s’est prononcée pour un nouveau référendum (qu’elle espère positif bien sûr, mais ça, c’est un autre débat).

Nous ne ferons pas la politique du pire !

Voilà pourquoi nous ne ferons pas la politique du pire et appelons à voter Ségolène Royal, en dépit du programme de cette dernière, en dépit de ses appels du pied au libéral-« centriste » Bayrou. Nous n’avons pas le choix. Ce second tour prend la forme d’une sorte de référendum pour ou contre Sarko. Avec Ségolène Royal, il nous faudra de toutes façons lutter, seul moyen pour imposer nos revendications et reconquérir tous nos droits sociaux et démocratiques. Mais avec Sarkozy, l’homme de choc du MEDEF, les travailleurs seront en plus grande difficulté pour combattre. Sauvegarder l’avenir, y compris l’avenir de l’alternative révolutionnaire anti-capitaliste, passe aujourd’hui par battre Sarkozy dans les urnes !

S’abstenir, c’est voter Sarko !
Pas une voix ne doit manquer à Ségolène Royal !



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur