L’esclavage n’est pas aboli en France

dimanche 13 mai 2007
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Vous le côtoyez quotidiennement, vous y participez sans même le voir.

Sous couvert d’un accueil chaleureux donné à vos propres enfants qui vous rassure et vous permet d’aller travailler afin de construire votre propre avenir, se cache une exploitation sociale, un asservissement.
Ce sont de simples mots qui pourtant accusent la réalité actuelle d’un emploi en crèche familiale dans l’association « Marseille-Enfance » celui d’assistante maternelle.

(Vous savez, la personne qui accueille vos enfants comme les siens, qui ne se considère pas du tout comme une esclave ! ni comme « une bonne d’enfants ! » mais qui aime travailler de cette façon et arrive à concilier cet emploi avec le bien être de son propre foyer et pour le bonheur des tout-petits !)

Savez-vous qu’avec toute la responsabilité qu’incombe la garde de deux ou trois jeunes enfants, l’assistante maternelle gagne 2,36 euros/heure pour 9 h de travail effectif par jour et par enfant, ce qui constitue son salaire de base, lequel peut-être amputé, si l’enfant est absent pour maladie avec certificat médical à l’appui ?

A cela s’ajoute une indemnité d’entretien de 7,79 euros (cette indemnité n’est en aucun cas, prise en compte pour le calcul de la retraite)

Elle correspond au remboursement des repas, eau, électricité , sans compter toutes les fournitures indispensables pour travailler convenablement, telles que peinture, feutres, renouvellements de jouets etc.
En ce qui concerne les déplacements pour emmener les enfants aux regroupements obligatoires à la crèche, aucune dédommagement pour l’essence n’est accordé, aucun ticket de bus non plus !

Ces femmes qui sont vos mères, vos épouses, vos voisines sont bel et bien victimes d’un tel régime, car « Marseille-Enfance » veut régenter les crèches familiales à moindre frais, aux dépens de ses employées.

Le temps est identique pour tout le monde ! Pourquoi celui de ces femmes qui apportent toutes leurs qualités
(il est difficile de faire moins, lorsqu’il s’agit d’enfant !)

Pourquoi leur temps de travail continuerait-il d’être considéré et payé comme un simple emploi de complément, devront-elles en faire les frais encore longtemps ?

Nous ne demandons pas la charité, mais la reconnaissance de notre fonction

Cette situation devient honteuse pour « Marseille-Enfance » et pour la ville qui plus est, lui accorde des subventions et donc cautionne cet état de fait.
Depuis quelques années (changement de direction) l’association va très mal (mauvaise gestion) cette situation devient prétexte à reprendre à ses employées, le « très peu » d’avantages qu’elles ont difficilement obtenus.

Donc : Baisse de salaire - Jours d’ancienneté supprimés (5 jours pour 20 ans de service !)
Congés annuels raccourcis, ainsi que les jours fériés, les ponts, plus de congés sans solde etc.

Les temps partiels [1] sont pratiquement refusés, malgré la grosse demande de parents, conscients du bien fondé de consacrer une journée par semaine à leur progéniture et qui le plus souvent, ont d’autres enfants en bas âge qui ne vont pas à l’école le mercredi et pour lesquels, il faudra trouver un autre moyen de garde, sans parler du corps enseignant qui lui, est totalement exclu.
Toutes les familles désirant adopter ou conserver ce mode d’accueil qui leur convient parfaitement sont peu à peu, tenues d’accepter un temps complet, afin d’avoir une place en crèche familiale.

Le métier d’assistante maternelle est le même que celui d’une auxiliaire de puériculture travaillant en groupe dans une crèche collective.

La différence en est que la responsabilité de cette dernière et ses tâches sont partagées, car elle se trouve entourée au minimum, par une directrice, une puéricultrice et d’autres auxiliaires présentes tout au long de la journée.

Ce qui n’est pas le cas pour une assistante maternelle de crèche familiale qui travaille à son domicile, sa responsabilité est seule engagée. Il lui est demandé d’être une vraie professionnelle, pour cela des stages ont été mis en place durant ces dernières années.

Bien qu’il soit agréable quelquefois de travailler chez soi, s’occuper de jeunes enfants est très astreignant. Il faut faire preuve d’une attention décuplée, d’une présence créative et permanente tout au long de la journée, tout en répondant aux divers besoins des deux ou trois enfants.
Il faut bien comprendre que ceux-ci demandent énormément et qu’il est impossible de les laisser dans un coin, sans plus s’en occuper !

Les parents lucides en sont conscients, mais ils attendent et à juste raison, le meilleur, c’est à dire que leurs enfants retrouvent loin du stress, le cocon qu’ils sont obligés de quitter le matin et pour obtenir ce résultat, un travail ininterrompu est nécessaire de l’arrivée de l’enfant jusqu’à son départ.

Ce travail réclame une reconnaissance tant morale que financière, ainsi qu’une retraite convenable pour ces femmes qui assument de grandes responsabilités auprès des enfants et donnent leur amour sans compter. Malgré tout, il semble que ce métier reste dans le déni le plus complet. Pourquoi ?

Sachez que dans de nombreux cas, il s’agit d’un choix, pour une meilleure qualité de vie et une présence à sa propre famille, ce qui est tout à fait possible, tout est question d’organisation

Mais voilà, le fait est que les femmes de ménage sont mieux payées pour nettoyer les sols que les assistantes maternelles, qui offrent une prise en charge digne de la meilleure des pensions, en apportant un accueil équilibré au bien le plus précieux qu’est l’enfant !

L’association « Marseille-enfance » voudrait conserver la main mise sur ce marché, mais à ses propres conditions et avec l’aide de la mairie qui dénie son engagement premier, au détriment de femmes qui apportent tout leur savoir-faire et surtout un temps de travail important qui mérite d’être rétribué au même titre que n’importe quel métier, ce qui n’est absolument pas le cas aujourd’hui, alors qu’il touche à la qualité de la vie.

L’enfant n’est-il pas l’adulte de demain ? Cela ne pèse t-il pas dans la balance ?

Ce qu’il peut en résulter :
Que les assistantes maternelles deviennent indépendantes, ce qui suppose un prix à la journée bien plus élevé pour les parents, est-ce la solution ?
Ou bien qu’elles se mettent à travailler « au noir » alors, plus d’aide financière pour les parents et aucune retraite pour les assistantes.
Une solution équitable doit être mise en place !

Sus à l’esclavage ! Quelqu’un aura t-il enfin le courage de nous aider vraiment ?


[1la garde des enfants à temps partiel NDLR



Commentaires

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vendredi 27 juillet 2007 à 11h55 - par  vieille dame
jeudi 12 juillet 2007 à 16h39

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