Je suis actuellement une « sans papier ».
En bonne et honnête citoyenne que je pense être, je suis allée à la mairie de M.. demander un dossier de renouvellement de ma CNI, celle-ci étant périmée depuis début janvier ;

J’ai donc docilement rempli ce dossier tel que l’on me l’avait demandé.

Puis...environ 3 semaines plus tard...surprise... un charmant appel téléphonique d’une non-moins charmante employée de la Mairie m’annonçant que ma demande a été rejetée par la préfecture. La charmante voix me demandant d’aller au TGI de M... avec un deuxième extrait de naissance (que ma méfiance naturelle vis-à-vis des autorités m’avait sagement conseillée de demander auprès de Nantes) afin que ce dernier mentionne ma NATIONALITE FRANCAISE.

Voilà donc la belle affaire !!!
Confiante... heu...non !!! pas tant que ça..., me voilà rendue aussitôt au TGI avec mon 2^e extrait de naissance sous le bras qui plus est... accompagné de la CNI de mon pauvre père... espérant que ce précieux document trouverait grâce à leurs yeux !!!!

ET BIEN NON !!! PAS DU TOUT !!!

Pauvre petite fille naÏve d’un résistant FTP (ah ! oui d’accord ! ceci explique peut-être cela ! mais non ! allons...pure divagation de ma part... comment pourraient-ils le savoir ? et puis il paraît que notre pays est démocratique !!! n’est-il pas vrai ?) bon je disais donc pauvre petite fille naïve de résistant et arrière petite-fille toujours aussi naïve d’un soldat mort à Verdun.
BON, non tout ça, ça ne compte pas d’abord c’est du côté de ma mère alors on laisse tomber, intéressons-nous à votre père... Madame « je ne sais pas comment votre père a obtenu sa CNI » c’est que vous savez, pour être français, quand on est né à l’étranger, il faut 2 générations alors :

 il va me falloir copie intégrale de naissance de votre père, et puis une copie intégrale ... tiens donc... du côté de votre mère.... et puis Pérano... (des fois qu’elle aurait obtenu la nationalité française par son mari... enquêtons, enquêtons ... donc... et bien aussi une copie intérale de votre mari) ah ! aussi Madame il me faudra un justificatif de domicile (mais j’ai déjà remis ce justificatif à la mairie... ah ! c’est possible mais la Mairie, ce n’est pas le TGI et puis Madame, je ne sais pas du tout quand sera traité votre dossier car ici il n’y a pas de greffier en chef depuis 1 an et demi et puis moi vous savez ici je fais même le standard de la cour d’appel

(AU SECOURS !!!! STOP !!! ne me racontez pas votre vie, je suis au chômage, je pourrais peut-être postuler... alors la dame m’écrabouille d’un méprisant regard et me dis : ah ! ça, ça ne me regarde pas !)

Bref, je fais une demande en ligne à Nantes de toutes ces copies intégrales exigées. Bravo et merci internet, je reçois très vite lesdits documents. Mais quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que mes grands-parents paternels sont italiens... Ah ben ça alors...en voilà une nouvelle, je l’ignorais.

Allo maman au secours ! savais-tu ce que j’apprends par Nantes ?

Démenti formel de ma mère. Le problème : plus de grands-parents, plus de père, plus aucune nouvelle de cette chère branche familiale... comment faire pour prouver ?

Maman, aurions-nous gardé des documents de la famille Dupont, et ô miracle, nous retrouvons des papiers qui prouvent que....

Alors ? heureuse... Géneviève ?
Je repars donc direction le TGI pleine de certitude et d’apaisement MAIS décidément le TGI me réserve encore une petite surprise car... le dossier restera en instance tant qu’un greffier en chef ne sera pas nommé. Je reste donc en « grande instance » de CNI. (hi !hi !hi ! il faut bien rire mon bon Monsieur car la chose est comique n’est-ce pas ?)
Il fait décidément très froid à M..., je savais bien que c’était une bêtise de venir ici quoique finalement l’air de M... qui ressemble étrangement à celui de Vichy (d’avant) pourrait bien être celui que l’on respire partout en France depuis un certain temps. Ne pensez-vous pas chers amis ?

Géneviève pas contente du tout