La France entre déclin et modèle social (VIII et fin)

mardi 19 juin 2007
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CRISE DE NOTRE MODELE SOCIAL OU DE LA MONDIALISATION ?

Quand le G7 se réunit est ce pour parler de la crise de notre modèle social ? De l’excès de nos « dépenses de santé » ? Du coût de nos retraites et de nos services publics ? De nos déficits publics et de notre dette insupportable ? Non ce qui inquiète vraiment les gouvernements des 7 Pays les plus riches du monde s’exprime de la manière suivante : « Le G7 s’inquiète des menaces que font peser les fonds spéculatifs ».

Et l’on mesure que ceux-ci sont passés de 490 Milliards de dollars à plus de 1.336 milliards de dollars en 6 ans, soit une progression de 66 %.

Or les fonds spéculatifs sont avant tout assis sur des dettes qui deviennent, par jeux d’écriture (création monétaire) [1] des nouveaux prêts. On est devant un volume financier énorme qui n’est plus connecté à l’économie réelle. La menace vient de là, pas des services publics, qui eux sont connectés aux besoins.

Une partie de ces dettes viennent de l’énorme déficit américain, qui fait dire à une économiste américaine (Hélène RAY) : « le déficit courant américain est le plus grand déséquilibre de l’histoire ». C’est-à-dire qu’on est à un point de déficits cumulés qui n’a encore jamais été atteints dans l’Histoire. Et au-delà de cette limite, c’est l’inconnu... Un possible trou noir qui absorbe toute l’énergie est possible. Le prochain Krach est déjà programmé (« Aux Etats-Unis, la crainte d’une entrée en récession grandit ») [2] et il risque de ne pas pouvoir être géré par les instances internationales, du fait même de l’ampleur des déséquilibres : « Les déséquilibres internationaux économiques se creusent ». [3]

Le krach Américain : A ceux qui doutent de cette possibilité, il faut à la fois regarder le graphique, où l’on mesure bien le niveau de déficit des Etats-Unis et lire ce qu’en dit Alan GREENSPAN [4], aspect confirmé par Joseph STIGLITZ [5] : « Le barrage cédera t-il en 2007 ? ». Poser la question c’est...

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HALTE A LA COMPETITIVITE (et au libre échange) : Voilà la seule vraie proposition, qui en rupture avec tout le passé, permettrait de reconstruire une dynamique fondée sur le développement durable et qui mette l’homme au centre. En 1957, paraissait un rapport intitulé : « halte à la croissance » [6] Ce rapport alertait sur la fin prochaine des ressources, notamment pétrolières. Il n’en n’a rien été, mais il a permis de mettre la croissance au seul service des marchés financiers (c’est l’histoire de la boite d’allumettes). La recherche de la seule compétitivité a déjà indirectement tué des hommes (fièvre aphteuse), mais elle en tue aujourd’hui directement (suicides chez Renault et à E.D.F). Combiné au libre échange, ce système (la mondialisation économique libérale) détruit la planète (pollution au CO2, dont les Etats-Unis sont les premiers émetteurs). Décidément l’avenir de la planète ne peut passer aujourd’hui par des mesurettes. Il faut une vraie rupture. L’Humanité, pour se sauver, a besoin d’une Révolution.

MANAGEMENT DES MASSES [7] OU LUTTE DES CLASSES A VOUS DE CHOISIR

Cela fait désormais une vingtaine d’années que l’idéologie dominante, sous prétexte, de modernité justifie les concepts de compétitivité, de concurrence et de libre échange à l’échelle mondiale (mondialisation), Les résultats réels de cette politique (chômage, précarité, violence, et destruction de la planète programmée) sont niés jusqu’à l’absurde (refus du protocole de Kyoto par Georges BUSH).

La République et la démocratie conquises par les peuples, souvent lors de révolutions, ont vu le produit de leur lutte souvent détourné de leurs objectifs initiaux (confusion entre « libéralisme politique » et « libéralisme économique »).

Les élections, derrière un habillage d’apparat démocratique, cachent des enjeux de pouvoir d’un système économique qui vise à enfermer les choix (contraire à la liberté). De fait, la démocratie (pouvoir du peuple) a laissé la place à la « démocratie de marché », dans laquelle le marché est au dessus des lois. En d’autres termes, la question de 1789 qui posait la question de la séparation des pouvoirs, revient aujourd’hui avec la même acuité, peut-on laisser, au nom de la compétitivité, le pouvoir au marché ?

Si le lecteur a suivi le parcours de ce document, il a pu constater que ce qu’on lui montrait comme une vérité absolue, pouvait très largement être relativisé, voire contredit par les faits eux-mêmes. Le concept de « lutte des classe » est bien plus opératoire pour expliquer les évolutions économiques, que les explications amenées concernant à mettre en avant la fin de notre modèle social (présenté comme épuisé).

Si ce document vous a apporté une plus grande compréhension des liens entre économie, idéologie et politique, j’aurais alors atteint mon objectif.


[1Ils appellent cela des « dérivés de crédit ».

[2Le Monde 2 Mars 2007

[3Les Echos 13 Février 2007.

[4Ancien Président de la F.E.D (banque centrale Américaine).

[5Ancien Président de la banque Mondiale, prix Nobel d’économie.

[6Limits to growth

[7Tel est à mes yeux la manière dont se présente l’actuelle élection présidentielle qui enferme le citoyen dans le choix d’un homme et de son programme dont l’objectif essentiel est de manager le peuple, dans le cadre des contraintes définies par les marchés...



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