Mobilisations

jeudi 28 juin 2007
par  Charles Hoareau
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La page électorale s’étant provisoirement refermée le gouvernement le plus présidentiel de la 5e république est passé à l’offensive sous l’Å“il bienveillant et quasi unanime des médias nous serinant à longueur de journée sur l’hyper activité du chef.

France Télécom, universités, droit de grève (faussement appelé service minimum)... les attaques se succèdent...

Arrêtons nous un instant sur cette dernière qui risque d’être la première dans le temps car elle conditionne nos capacités à nous défendre. Sous l’argument qu’il faut un service minimum [1] pour que la France qui se lève tôt puisse aller travailler tranquille même si l’autre France, celle des privilégiés a décidé de faire grève pour le plaisir, argument qui est vieux comme la droite quand elle parlait des fonctionnaires nantis ou de la chienlit des grèves, que veut notre « medefgouvernement » ?

Non seulement limiter dans le temps le droit de grève dans les transports et pas seulement à la RATP mais tous les transports y compris privés, mais il va bien plus loin.

Pour ne prendre qu’un exemple quand il prévoit que la liste nominative des grévistes devra être fournie 48h à l’avance à l’employeur il n’est pas besoin d’être voyant pour imaginer les pressions que subiront les grévistes déclarés !! Sous couvert de l’accueil des enfants à l’école ou de faire circuler le métro aux heures de pointe c’est en fait le droit de grève des salariés du pays tout entier qui est menacé. Les patrons si on recule d’un millimètre là-dessus vont s’engouffrer dans la brèche. Ainsi dans la chimie [2] le patronat espère avec la loi, mettre en place un « service minimum », pour les raffineries qui travaillent à feu continu !!

Demain c’est Renault qui nous expliquera qu’il faut un service minimum pour les gens qui doivent absolument acheter une voiture ou Carrefour qui, la larme à l’Å“il, nous parlera de cette pauvre vieille qui ne peut acheter ses courses à cause de quelques excités grévistes ...sans parler de la santé où nous sommes déjà dans le cadre du service...maximum !

La réforme prévue est tellement importante que l’on parle de la modification de la constitution...modification pour laquelle il faut une majorité des 3 cinquièmes au parlement.

C’est d’ailleurs la même chose pour la constitution européenne qui a pris un nouveau nom en ce mois de juin : mini traité c’est déjà plus facile à avaler non ?

Comme le souligne l’Humanité les « différences entre la constitution et le « traité simplifié » sont surtout cosmétiques. Les dispositions économiques, sociales et militaires de la partie III sont maintenues : cette dernière était une refonte des précédents traités qui, du fait de l’abandon de la constitution, restent tous valides. Pour ne prendre que quelques exemples, l’encadrement des dépenses publiques, imposé en 1992 à Maastricht, ou l’indépendance de la Banque centrale européenne vis-à-vis du pouvoir politique, entérinée en 1997 à Amsterdam, ne sont pas remises en cause, ni le dogme libre-échangiste qui pilote la stratégie commerciale de l’UE. Et ce alors que le candidat Sarkozy proposait au contraire un contrôle de la politique monétaire par les gouvernements et réfléchissait au retour d’une dose de protectionnisme.
De même, les accords de défense de 2003 restent en vigueur, et avec eux l’augmentation programmée des moyens militaires des pays européens dans le cadre de l’OTAN sous domination américaine. »

Or le résultat des législatives prive Sarkozy de cette majorité des 3 cinquièmes pour la seule UMP. Il va donc avoir besoin d’une partie des voix de l’opposition. Opposition qui s’est engagée par ailleurs à ce que toute nouvelle version de la constitution européenne soit soumise à référendum. On sait ce que valent ces engagements et on a vu le peu de cas que faisait la gauche au pouvoir du respect du droit ultime que les salariés ont pour se défendre.

Pour autant nous n’avons pas oublié que lorsqu’il a fallu que la France se prononce sur la 2e guerre en Irak, alors que la première avait vu le PS et la droite unie pour la guerre, la campagne nationale et internationale avait poussé pour la 2e le PS à demander à Chirac d’opposer son droit de veto à l’ONU, ce qu’il a fait.

De nos mobilisations va dépendre que toute la gauche utilise ou non les armes parlementaires dont elle dispose. Le débauchage par la droite de députés de l’opposition tant sur la question du droit de grève que sur celle de la constitution européenne n’est pas gagné d’avance.

Dans un contexte où le clivage droite gauche ne veut plus dire grand-chose dans les faits il est d’autant plus important que celles et ceux qui refusent cette société capitaliste se rassemblent. Deux éléments peuvent y aider.

-  A la fête des Rouges Vifs Ile de France nous avons retenu ensemble l’idée de lancer une pétition nationale pour exiger un nouveau référendum s’il y a un nouveau traité. Celle-ci est à lancer sans tarder comme nous l’avons fait dès juillet 2003 pour le précédent texte.

-  Plusieurs textes dans la rubrique unir et reconstruire parlent de la nécessité d’une rencontre nationale des communistes. La forme, le contenu sont à préciser et il ne nous appartient pas ici de tout décider. La date des 1er et 2 septembre à Vénissieux est avancée. Cela pourrait être une étape importante pour mobiliser les énergies et donner une dimension véritablement nationale à la bataille.

Nous comme d’autres, nous y travaillons et bienvenue à celles et ceux qui veulent s’associer à ces tâches.

Comme nous souhaitons la bienvenue à celles et ceux qui, en vue de la nécessaire amplification prochaine des mobilisations ont décidé, depuis le 6 mai, d’adhérer par dizaines à Rouges Vifs.


[1argument d’autant plus curieux de la part d’un gouvernement qui s’attache par ailleurs à casser toutes notions de service et d’usager au profit de celles de clients et de marché

[2où les profits atteignent des sommets, 12 milliards pour le seul TOTAL



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samedi 21 juillet 2007 à 14h15 - par  vieille dame