Sans rentrer dans le débat que les comoriens ont entre eux sur l’avenir de leur nation, Rouges Vifs ne peut se taire sur ce qui se passe aux Comores, l’incidence sur les comoriens vivant en France et les responsabilités de notre pays dans cette situation. Nous devons d’autant plus le faire que parmi les nombreux comoriens vivant dans ce département nombre d’entre eux nous font confiance.

Comme pour beaucoup de pays d’Afrique la décolonisation réclamée par le peuple comorien n’a jamais vraiment eu lieu. D’une part le pouvoir politique a le plus souvent été maintenu par des gouvernants fantoches locaux à la solde de l’ancienne puissance coloniale, d’autre part le pouvoir économique, lui, s’est renforcé. C’est aujourd’hui par le biais de la banque mondiale et du FMI que les pays riches imposent leur volonté aux pays pauvres pour satisfaire les désirs des grandes multinationales. Ainsi le capitalisme international peut-il continuer à piller les richesses des peuples sans avoir à garantir le minimum de droits sociaux que les habitants des pays riches ont réussi à conquérir, cela a un nom : l’impérialisme.

Aux Comores cela est encore aggravé par le partage de la nation comorienne imposé par la France, partage qui a créé une situation inextricable et dont le seul but est de préserver la domination et les intérêts du capitalisme français en Afrique de l’Est. Au temps des colonies il y avait déjà une distinction insupportable entre citoyens et sujets français, il y a aujourd’hui à l’intérieur même de la nation Comorienne une ségrégation entre sujets français et habitants d’un pays pauvre dominé par la Françafrique.

Evidemment cette situation crée des tensions au niveau local et nombre de Comoriens - et d’africains - pour améliorer leur existence ne voient pas d’autres solutions que d’aller vers l’Eldorado des pays riches. Au lieu d’assumer les responsabilités qui sont celles d’un ancien pays colonisateur et qui touchent à un nécessaire partage planétaire des richesses la France a successivement :

 Instauré le visa Balladur

 Organisé la chasse aux « clandestins » au mépris de leur vie

 Spolié des milliers de familles partagées entre Mayotte et les autres îles

 Veut maintenant instaurer à grande échelle l’expulsion de milliers de comoriens (on parle de 15 000) qui sont pourtant chez eux.

Nous nous réjouissons de voir la communauté comorienne mobilisée pour son avenir. Cela ne peut que renforcer le combat de Rouges Vifs pour :

 Le droit des peuples à l’autodétermination

 Le respect par la France des résolutions de l’ONU et de l’OUA

 Le remboursement de la dette que la France a contracté en Afrique en général et aux Comores en particulier, pays qu’elle a déstabilisé pour mieux le dominer.

Le 5 novembre 2005