« La démocratie, c’est bien plus qu’un vote » : (Evo Morales)

dimanche 7 octobre 2007
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Le terrorisme peut-il détruire la démocratie ?
EM : Le terrorisme ne détruira jamais la démocratie, du moins pas en Amérique du Sud. La démocratie est très profondément ancrée chez nous. En Bolivie, beaucoup de gens sont morts avant que nous obtenions le suffrage universel en 1952, et maintenant, les gens sont en train de mourir à cause de l’Assemblée constituante. Rendez-vous compte qu’avant 2003 le référendum, procédure très démocratique, n’existait pas en Bolivie. Pourtant, c’est ça, la démocratie, c’est bien plus qu’un vote.

Quel est le problème majeur de la démocratie ?
EM : Les majorités et les minorités, parce que souvent les minorités ne peuvent pas accepter ce que veut la majorité. Ces règles n’existent pas dans la tradition indienne. Elles ont été inventées par l’Occident. Dans notre culture, les décisions se font par consensus, et quand on commence à s’intéresser aux petits groupes, le consensus est détruit.

Est-ce que les élections suffisent à créer la démocratie ?
EM : C’est important,mais pas suffisant. Ce qui est vraiment important, c’est de donner le pouvoir au peuple. Avant, le pouvoir était concentré dans les mains d’un seul homme, le roi, puis il est passé à la noblesse, à l’église, et finalement à l’oligarchie.Maintenant que le peuple est souverain, les élections sont importantes,mais ne sont pas la seule solution.

Les femmes sont-elles plus démocrates que les hommes ?
EM : Les deux sont complémentaires. Dans les faits, les femmes sont mises de côté, ce qui est un vrai désastre pour l’humanité.

La démocratie est-elle un bon système ?
EM:Oui, parce qu’une dictature ne peut jamais être bonne.

Comment la démocratie peut-elle profiter à tout le monde ?
EM : Par la distribution d’argent et d’autres ressources. Elle peut servir à tous si les droits et les devoirs sont les mêmes pour tous. La discrimination doit être éliminée, ainsi que lemépris et la haine. En Bolivie, cela implique d’arrêter de discriminer les Indiens.

Qu’est-ce qui vous pousserait à faire la révolution ?
EM : Nous avons déjà commencé en Bolivie,mais notre révolution est une transformation pacifique et démocratique. L’important, c’est que le peuple ait le droit de décider de sa situation économique, sociale, politique et culturelle. Et ce changement doit être réalisé rapidement.

La démocratie peut-elle résoudre la question du changement climatique ?
EM : Tout à fait. Les Indiens vivent en paix non seulement avec les autres êtres humains, mais aussi avec la mère nature, la Pachamama. La démocratie ajoutée au mode de vie des Indiens peut résoudre le changement climatique. Nous devons apprendre à vivre en communauté, ensemble et d’une manière décente. Vivre bien, ce n’est pas la même chose que vivre mieux, parce que vivre mieux implique que d’autres vivent moins bien. Ici, en Amérique du Sud, les personnes illettrées sont considérées comme des ignorants, et personne ne s’intéresse aux traditions orales. Si nous nous attachons à vivre bien plutôt que de vivre mieux, peut être pourrons-nous résoudre le problème de notre écosystème. Pour cela, il faut changer les politiques économiques. Le capitalisme est le pire ennemi de la vie, donc de l’humanité.

Evo Morales Paris, 2 octobre 2007 repris sur le site de Michel Collon

Transmis par Linsay


Evo Morales : “Le capitalisme est le pire ennemi de l’humanité”
Source : http://www.readmetro.com/show/fr/Paris/20071002/1/9/



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