Réfléchir ensemble pour agir

lundi 5 novembre 2007
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Une nouvelle pensée magique tend à nous faire croire qu’avec plus de « transparence » nous serions mieux protégés.
Mais protégés de qui, de quoi ?

Peu importe, ce qui compte, c’est d’avoir peur, de se méfier de tout le monde. De tout le monde ? Pas tout à fait tout de même, il ne faut rien exagérer.

Certaines et certains sont dispensés de rendre des comptes sur leurs actes, leurs négociations, leurs déclarations : elles et ils bénéficient d’immunités et, lorsque ce n’est pas suffisant, certaines catégories se voient rassurées par des projets de loi comme la dépénalisation de la vie économique.

L’ancienne juge d’instruction Eva Joly a d’ailleurs critiqué violemment les projets de Nicolas Sarkozy de "dépénaliser" la vie économique :"Je ne comprends pas un pays qui responsabilise ses enfants et ses fous et irresponsabilise ses élites ; cela me paraît une grave erreur et surtout une absence de compréhension de ce que veut dire la criminalité organisée et économique", allant même jusqu’à comparer sa méthode à celle de M. Berlusconi.

C’est dans ce contexte, celui des dépistages précoces, des tests ADN et autres peines plancher, que le collectif « Pasde0deconduite », organise un 2e colloque Samedi 10 Novembre sur le thème : « Enfants turbulents : l’enfer est-il pavé de bonnes préventions ? »

Outre un programme passionnant que je vous invite à lire en détail sur le site de « Pasde0deconduite », il y a de très bonnes raisons de participer à cette journée de réflexion. En effet, il n’est pas si fréquent que l’action citoyenne modifie aussi rapidement des décisions politiques.

Rappelez-vous, au printemps 2006, avec ses 200 000 signatures, l’appel « Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans » avait contraint le gouvernement à renoncer à inscrire le dépistage, dès 36 mois, d’enfants turbulents dans sa loi de prévention de la délinquance.
Le mouvement avait également conduit l’INSERM à annoncer, en novembre 2006, de nouvelles méthodes pour ses expertises en santé psychique et prévention, associant chercheurs de toutes disciplines et acteurs de terrain.

Mais, aujourd’hui, les questions de politique et de recherche en prévention psychologique, soin et éducation, restent des enjeux majeurs et les engagements pris sont en passe d’être reniés :
- par des actions de terrain, lors de bilans de santé en école maternelle par exemple, ou par des projets de recherche intrusifs sur des difficultés de certains enfants
- par des responsables politiques qui veulent instrumentaliser la recherche dans une approche exclusivement neurobiologique des difficultés en lecture ou par la promotion de thèses favorables à l’origine biologique des comportements humains
- sans oublier, bien sûr, la loi récemment votée sur la prévention de la délinquance qui stigmatise toujours plus les enfants et les familles en difficulté psychologique ou sociale et remet en question le secret professionnel, outil essentiel des professionnels dans la santé et l’action sociale. Bref, rien n’est jamais acquis en matière de liberté et nous sommes condamnés à lutter et à rester vigilants.
Vous êtes donc invités à réfléchir le 10 novembre avec des biologistes, des psychiatres, des généticiens, des philosophes, des psychanalystes, des professeurs etc...

Réfléchir avec eux permettra sans aucun doute de faire le point sur les apports des neurosciences, de la génétique, des sciences humaines et des pratiques de terrain dans la recherche sur la prévention psychologique chez les enfants, de préciser la place de l’éducation, de la santé et de la société face aux appels des enfants en difficulté ou en souffrance.



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