ADOMA de plus en plus sociale

mardi 20 novembre 2007
par  Charles Hoareau
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La défenestration de ce jeune résident qui a pris peur lors du contrôle a soulevé au foyer Félix Pyat et au-delà une émotion légitime. Emotion d’autant plus forte chez les résidents du foyer qu’ils en ont marre de voir le foyer se dégrader d’année en année – les premiers sont là depuis les années soixante et ont donc vu en détail la lente et inexorable détérioration de leur habitat – alors que le montant des loyers, lui, ne cesse d’augmenter. Plus de 300€ pour une chambre d’une dizaine de m² dans un immeuble de neuf étages aux ascenseurs régulièrement en panne, aux communs insuffisamment entretenus, à la construction vétuste et inadaptée, trop c’est trop ! Et quand en plus une gérante parle de « nettoyer le foyer » faisant ainsi allusion non aux parties communes mais aux résidents, c’est une humiliation supplémentaire que le contrôle de police ne fait qu’aggraver et qu’ils ne peuvent tolérer.

Le soir de l’opération policière, deux voitures celle de la gérante et celle d’un résident, ont brûlé. Accident ? Acte de vengeance suite à l’opération montée par ADOMA et aux propos particulièrement agressifs de la gérante ? Nul ne sait. En tous cas le lendemain, un envoyé zélé du directeur régional, un certain M. MOUTON –ça ne s’invente pas ! – est venu à Félix Pyat pour rencontrer les délégués. Ses premiers mots furent pour les accuser eux ou leurs mandants d’être à l’origine de l’incendie.

La réponse a fusé net ! « Vos premiers mots sont pour nous accuser sans preuve et vous n’avez même pas une parole pour notre collègue qui est à l’hôpital ? Pour vous une voiture c’est plus important qu’un être humain ? ». La réunion a tourné court…et cela ne ressemblait pas à une querelle d’amoureux.

Du côté des salariés ex SONACOTRA, ex ADOMA, ce n’est pas mieux. Lundi 12 et les jours suivants, forts de la lettre de leur ex-employeur les y invitant, les salariés du nettoyage se sont présentés à leur poste de travail. Quand, accompagnés d’un huissier, les salariés de la régie de quartier se présentent ils se font signifier leur interdiction de travailler…et repartent. Cela se passe sans heurts car tous ont compris que l’on ne va pas se battre entre ouvriers pour des emplois stables qu’ADOMA voudraient enlever aux uns pour donner précairement aux autres. De plus, venant souvent des mêmes quartiers beaucoup se connaissent et connaissent la régie qui a aidé un de leurs voisins, voire quelqu’un de leur famille. Avec d’autres entreprises cela aurait pu se passer beaucoup plus mal.

Cette rébellion tranquille n’est évidemment pas du goût d’ADOMA qui cherche en permanence à mettre de l’huile sur le feu et à provoquer des incidents. Dès le troisième jour une société de gardiennage, la mal nommée WSG, Welcome Sécurité Gardiennage, est mise à contribution pour signifier aux salariés, au besoin par des coups, qu’ils ne sont pas « welcome » du tout. Là encore le fait d’en connaître quelques uns a, au sens propre comme au sens figuré, limité la casse.

Lundi 12 la réunion en préfecture, en l’absence des employeurs et de leur donneur d’ordres n’avait pas donné grand-chose si ce n’est la promesse de se revoir. Il a fallu près d’une semaine pour que soit organisée vendredi 16 novembre à 16h 30, une rencontre réunissant direction du travail, ADOMA, entreprises de nettoyage et régies de quartiers.

Au moins ADOMA a été contrainte de s’asseoir à une table de discussion. Ils ne doivent vraiment pas avoir l’habitude de discuter car le directeur régional M. Roumagère est venu accompagné d’un avocat qui répondait à sa place aux questions posées. Cette réunion a été l’occasion de mettre le doigt sur les conceptions particulières du dialogue de l’équipe ADOMA Provence. Ainsi les salariés ont pu expliquer que la veille alors qu’ils attendaient une rencontre pourtant acceptée avec la direction celle-ci a voulu s’éclipser en douce et c’est dans la rue que la réunion a eu lieu. A l’une des questions posées ils se sont entendus répondre : « 50 chômeurs de plus ? Et alors ! Mais vous ne serez pas les seuls, il y en a des millions de chômeurs ! » : L’amour, toujours l’amour !

La réunion a aussi permis d’en apprendre de belles :

-  Une représentante des entreprises de nettoyage : « En août vous nous avez attribué le marché en nous faisant miroiter la possibilité de l’avoir pour trois ans mais en nous disant qu’il fallait se débarrasser des salariés ! Au bout de trois mois je constate qu’ils font très bien un travail fastidieux, alors pourquoi vouloir les mettre au chômage ? » Malgré son statut elle ne doit pas avoir entendu les propos de sa présidente du MEDEF expliquant que puisque l’amour (encore lui !) est précaire il est normal que le travail le soit aussi.
-  Des salariés expliquent qu’ils se sont faits agresser et interdire l’accès à leur local de travail par la société de gardiennage et que d’ailleurs depuis ADOMA a changé les clefs. Comment vont-ils faire pour « travailler plus » ?
-  Mieux un document interne nous apprend qu’ADOMA a créé sa propre entreprise d’insertion, ADOMA INSERTION. Si l’expérience de Marseille « réussit », elle pourra demain être étendue à toute la France. Ce sont alors des milliers de licenciements qui auront lieu au « profit » de rmistes obligés de travailler gratuitement pour ne pas perdre leur allocation mensuelle ou de chômeurs de longue durée, payés au SMIC sur des emplois financés à 50% par l’Etat et en transit vers un emploi stable [1]…devenu introuvable dans une profession sinistrée à force d’être insérée. Toujours l’amour !
-  Un représentant syndical fait observer que de telles dispositions sont en cours d’être prises ou déjà prises dans d’autres secteurs tels les transports. Par extension on peut imaginer, si on laisse faire, que demain des grandes entreprises sous traitent ainsi à très bas prix à leur petite entreprise personnelle de charité des secteurs d’activité entiers qu’ils ne peuvent délocaliser : nettoyage, entretien, comptabilité…Des milliers de salariés enfin débarrassés de leur CDI ringard, des centaines d’entreprises délivrées de ces dispositions législatives qui pénalisent leur compétitivité et tout cela au nom de l’insertion : là on en voir du social amoureux !!

Ce lundi 19 alors que les poubelles s’entassent, les vigiles encore plus nombreux interdisent tout accès aux sites à des salariés qui se gèlent sur le trottoir pour défendre leur emploi. Cette attitude lumineuse d’humanité a sans doute un double avantage :
-  Permettre à la direction d’ADOMA qui s’est engagée à trouver une solution, de travailler dans le calme et la sérénité que troubleraient à coup sûr les coups de serpillières.
-  Permettre aux résidents de profiter des parfums odorants des poubelles. A moins que ce ne soit par souci de nourrir les mouettes dont les visites se multiplient ces temps-ci du côté du foyer Pierre Lecat, siège de la direction …écologique d’ADOMA.

Ce matin à la manif les salariés du nettoyage comptent bien se faire entendre. En particulier du ministère des affaires sociales, (il en reste un !) et il siège au conseil d’administration d’ADOMA. Ils vont certainement lui demander de résoudre dans les meilleurs délais les problèmes de cœur d’ADOMA,


[1En vertu de la législation spécifique qui les réglemente, la durée de ces emplois est de six mois à un maximum de deux ans



Commentaires

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mardi 29 juillet 2008 à 13h52 - par  sylla

ma voisine demenage alors jemerai bien prendre son apartement a la place du mien veiller medais jai 8 enfant jabit 140 rue de sartrouville 92000 nanterre tel 0156055551 merc de bien vouloir me repondre vite elle a 5 piec et 4 edai nous moi et mes enfant

Site web : ma voisine demenage

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