LRU : Logique de Répression Ump

mercredi 5 décembre 2007
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Une fac en grève, des manifs, la répression, la routine quoi ! Sauf en plus que dans le cas présent des jeunes risquent gros pour simplement avoir refusé la logique du fric qui envahit les facs sous les coups de la droite. Des jeunes à soutenir en commençant par la pétition au bas de l’article. rencontre avec l’un des accusés Julien, 16 ans et son père...

RM : En quelques mots que s’est il passé lors de la manifestation d’Aix ?

Jérome : Le mardi 27 novembre je me trouvais,avec d’autres camarades de mon lycée,a une manifestation étudiante a Aix en Provence. Nous avons rejoint le cortège d’étudiants a la faculté de lettres et nous sommes partis en direction de l’hôtel de ville.

Après avoir stationné devant le cortège est partie dans la rue des Cordeliers. A ce moment là je me trouvais en fin de cortège,j’ai vu des gens s’avancer plus vite j’ai fait de même et j’ai donc vu des manifestants envahir un local UMP et jeter tracts,affiches et autres éléments par les fenêtres.

Trois agents de police ont tenté d’interpeller un des manifestants qui sortait de l’immeuble cette interpellation fut empêchée par les autres manifestants. Ensuite un grand nombre de manifestants ont commencé a jeter les tracts sur les trois policiers stationnés devant le local. J’ai ramassé un carnet à souches par terre que j’ai jeté au hasard.

Un agent s’est avancé vers moi, je pensais que c’était pour m’interpeller je suis donc parti en courant au bout de la rue. Je suis remonté cinq minutes plus tard ne voyant personne venir. J’ai stationné devant le magasin Patrice Bréal et j’ai entendu « c’est lui là avec la crête »,j’ai vu les trois agents s’avancer vers moi,je me suis retourné pour essayer de fuir mais le passage était bloqué par une voiture et des manifestants.

On m’a attrapé par le col et le sac, un camarade a tenté de s’interposer et nous nous sommes retrouvés projetés à travers l’entrée du magasin. J’ai atterri contre le mur et l’un des deux agents en civil ma mis un coup de poing au ventre et ensuite un coup de genou au visage. Mon camarade a reçu un coup de poing au visage. L’agent qui m’a frappé m’a ensuite passé les menottes derrière le dos. Le magasin a été fermé et nous avons passé une heure trente dans le magasin avant que les CRS ne dispersent les manifestants restés devant par solidarité.

J’ai été choqué par l’attitude des policiers a l’intérieur du magasin. Ils nous parlaient mal en particulier ceux en civil qui insultaient mon camarade. Un des agents lui a tiré les cheveux, ils refusaient de desserrer les menottes et cela a duré de longues minutes. Si on bougeait on nous criait dessus « qu’est-ce que tu branles ? ».

En plus de cela on nous menaçait de nous apprendre le respect « avec les mains » et si on bougeait « ça allait mal se passer ».
Nous avons passé 24 heures au commissariat ,j’ai été entendu deux fois on me demandait à chaque fois si j’étais rentré dans le local, si j’avais jeté autre chose, les mêmes questions étaient posées plusieurs fois. La patronne du magasin a porté plainte contre moi et mon camarade pour une borne anti-vol cassée. C’est d’autant plus injuste que je n’ai rien cassé de mon fait mais ce sont les coups et les poussées des policiers qui nous ont précipités à travers le magasin. les seuls dégâts qu’il y a eu ce sont ceux dus à la violence de leur intervention, nous on pensait qu’à se protéger des coups.

Les chefs d’accusation contre moi sont:agression d’agent de la force publique, rébellion au moment de l’interpellation et destruction de matériel. [1]

Et toi qui est son père comment as tu vécu les évènements ?

Marc : Le mardi 27 novembre vers 18h j’ai reçu un appel du commissariat d’Aix m’informant que mon fils était en garde a vue. J’ai demandé a lui parler on m’a informé que ce n’était pas possible durant sa garde a vue. Je suis allé tout de suite au commissariat demander des explications sur place j’ai pu seulement apprendre qu’il avait eté interpellé avec un des camarades de son lycée a la manifestation étudiante.

Après avoir beaucoup insisté j’ai appris qu’ils avaient vu l’avocat commis d’office. Je contacte celui-ci qui m’informe qu’il est sous serment de ne rien divulguer de l’affaire. Il me dit simplement « votre fils va bien et sera vraisemblablement relâché demain matin « . Je suis rentré chez moi à minuit. Le lendemain matin a 7h30 je suis revenu au commissariat, toujours le même discours de la part des policiers. C’est seulement plus tard dans la matinée lorsque des étudiants de la fac et des camarades de lycée de Julien viennent au commissariat que j’apprends ce qui s’est passé concernant l’arrestation des deux jeunes.

Il parait clair que les officiers se sont acharnés durement sur les deux jeunes et que cela rejoint un contexte national où la police se montre particulièrement violente à l’encontre des manifestants étudiants(facs évacués par les CRS, lycéens dégages devant leur établissement scolaire etc ,etc ) et que cette violence est tolérée et encouragée par le pouvoir en place(discours en réponse au évènements de la banlieue parisienne).

Ce discours du pouvoir ,cynique et hypocrite qui transforme les victimes en coupables. Par exemple les cheminots se battant pour défendre leurs acquis sont transformés en preneurs d’otage,les habitants de cité/ghetto frappés par la misère sont une « voyoucratie ».

Nous nous sommes adressés à un avocat qui avait défendu les étudiants poursuivis a la suite du mouvement anti-CPE) et envisageons de porter plainte contre les policiers qui ont frappé mon fils et son camarade.

De nombreux personnes se présentent pour témoigner en faveur des deux jeunes.
Il va clairement falloir monter une campagne de soutien (lettres, pétitions, manifestations) pour faire tomber les actes d’accusation et faire valoir la justice dans cette affaire.


[1... et de ce fait les peines encourues sont de fortes amendes et des mois de prison



Signatures :  47

Date Nom Sites Web Message
Décembre 2007 Patrick Hertout
Décembre 2007 Linsay
Décembre 2007 claire Dutrey
Décembre 2007 Pascal DE WEVER J'exprime ma sympathie envers ces jeunes qui font la triste expérience d'un état de plus en plus répressif et d'une police violente, plus zélée avec les faibles que les puissants, qui trouvera le moyen de s'étonner d'être si mal aimée ...
Décembre 2007 Dominique Gerin Je suis choquée de la brutalité des policiers à l'encontre des étudiants, et exige leur relaxe. Fonctionnaire à quelques années de la retraite, j'ai pris le parti de devenir permanente syndicale pour oeuvrer, à la mesure de mes moyens, à une prise de conscience populaire des méfaits inacceptables et à contrecarrer de l'idéologie du tout-fric.

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