Nicolas et Pimprenelle, dormez bien les petits

samedi 22 décembre 2007
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Dans le Franceland politico-médiatique, les questions subsidiaires comme le blocage des salaires des fonctionnaires, la prévisible augmentation en janvier du gaz, ou encore l’expulsion des sans abris, sont occultées par la dernière grande nouvelle : le président Sarkozy a une aventure avec un top model et chanteuse. Et pour aller jusqu’au bout du goût qu’il a pour les aspects les plus tartes de la culture nord-américaine l’annonce du « coup » présidentiel s’est fait à Disney Land devant Mickey et le décor pâtisserie viennoise, chantilly et peluches… Plus kitsch que ça tu meurs, j’allais oublier on a convoqué Match, Closer et Point de vue.

L’exhibitionniste compulsif que nous avons désormais pour chef d’Etat vient nous présenter ses bonnes fortunes, “T’as vu je suis petit mais costaud, je me les fais toutes !” Comme il avait annoncé son divorce le jour de la grève, il annonce qu’il a une nouvelle favorite quand visiblement l’état de grâce est derrière lui, tandis que sa majorité se délite. Comme il n’a toujours pas d’opposition, il se paye le luxe d’aller chercher une « maîtresse d’ouverture ». Carla Bruni en effet a soutenu la campagne de Ségolène Royal, elle a manifesté avec détermination son opposition à l’amendement Mariani et aux tests ADN. Elle a signé la pétition de Charlie Hebdo, son nom est inscrit entre celui de Pascal Brukner et M.G.Buffet, « Touche pas à mon ADN », mais que l’on se rassure le désaccord n’est pas total, elle fait partie des cinquante personnalités qui ont écrit un texte pour Ingrid Betancourt, dans l’édition du magazine Elle : « J’espère que les grands de ce monde viendront vous chercher dans la jungle » écrit-elle. Est-ce qu’elle espère déjà perdre son compagnon président dans la jungle colombienne ?

De toute manière, cette politique d’ouverture est d’autant plus aisée que les fréquentations politico-médiatiques de la belle inconstante relèvent du club d’échangisme entre atlantistes forcenés et pro-israéliens. C’est le raout qui monopolise les plateaux de télévision, les maisons d’édition et les “libre opinions” dans la presse pour défendre “la démocratie occidentale” et les horreurs du “populisme”, pas la démagogie de Sarkozy non c’est la mobilisation populaire qui leur fait peur… Arno Karsfeld, la droite, rejoint BHL, la gauche… Rama Yade ne quitte plus le dit Bernard Henry Levy… Carla Bruni a piqué à la fille de BHL son époux après le père, et juste avant le président… C’est la ronde de Max Ophuls… En moins talentueux… Le Président en est-il arrivé à penser comme Tom Cruse que le plus sûr est d’épouser dans sa secte… Pour l’un l’Eglise de scientologie, pour l’autre les réseaux transversaux entre la droite et la gauche. C’est à se demander par quelle secte Sarkozy a-t-il été promu jusqu’à la présidence de la France ? Pas une secte, un rassemblement celui qui fait un rempart au capital contre “le totalitarisme” des pauvres demandant justice.

Parce que tout ça, c’est le petit personnel de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir, allez ici écouter la vidéo dans laquelle Annie Lacroix-Riz parle de la synarchie qui a choisi la défaite devant l’Allemagne nazie… Tous ces agités, y compris notre petit président, ne sont là que parce que les véritables maîtres le veulent bien. Gramsci disait à propos de Naples qu’un crottin de cheval nourrissait une volée de moineaux, c’est le système de toutes les mafias, de toutes les sectes, les parrains de la banque distribuent de la richesse de la notoriété, des miettes et des morceaux plus substantiels… Au petit peuple il ne reste plus que le fumet du crottin et la loterie, le ticket que l’on gratte… C’est sur cette distribution pyramidale criminelle et corrompue que survit un système qui ne distille plus que l’ennui, l’absence de perspective et de moyens.

Face à cela, il y a dans l’attitude présidentielle des constantes qu’il faut saluer, le choix de la politique spectacle, le Président se met en scène et après avoir été contraint de jouer les utilités silencieuses lors de la visite de Kadhafi, il reprend la main, style les feux de l’amour. Il choisit une fois de plus de dire son enthousiasme pour les Etats-Unis, au ras des pâquerettes, en farandole avec Mickey, Donald et surtout l’oncle Picsou. La politique et le showbiz sont totalement confondus, la réussite c’est paillette et strass sur les podiums.

Bref dans ces temps où les Français n’ont plus les moyens de s’assurer le nécessaire, on les invite à contempler la vitrine illuminé du grand magasin de l’amour, du pouvoir et de la réussite made in USA. Au jeune qui s’ennuie et que l’on vide de tout projet, il est offert cette addiction douce et l’espérance de devenir dealer. Comparez ces destins massacrés avec celui d’une génération de combattants, celle de Niemeyer… Et comprenez que c’est de cela que l’on nous prive en nous expliquant que la révolution est impossible.

Car au-delà de la secte dont nous parlions, le plus fondamental est la base du consensus entre le PS et la droite. Ce consensus permet de nommer sans problème des ministres socialistes, d’envoyer DSK au FMI. Pourquoi les dirigeants du PS et même ceux du PCF ne savent-ils que dénoncer ”les outrances” du style présidentiel ? Sotte question ! Comme le dit ici même Jacques Richaud, cette gauche là est la même que la droite, tout est dit quand on a enfin compris ! Curieux discours de tête à claque à la Montebourg ou à la Bruno Julliard, déjà vieux comme un jeune giscardien !

Rien n’est décisif, c’est creux, ils évacuent le « matériel », le chômage, les difficultés de la vie, l’entreprise qui ferme à la veille de la Noël, rien de ce qui est secondaire ne leur est étranger. Tout tourne autour de leur nombril. Qui peut s’y reconnaître ? Le président en profite pour récupérer l’illumination médiatique, l’univers à la Chantal Goya qui se combine si bien avec l’apologie du père Fouettard. La gauche se contente de trouver cela un peu vulgaire. Comme quand le président se décarcasse pour obtenir des contrats et que ces danseurs de claquette ne parlent que de dictature et de droits de l’homme… En laissant les travailleurs des entreprises que l’on délocalise se battre seuls, en expliquant qu’il est impossible d’augmenter les salaires ou de bloquer les prix, parce que ce serait le socialisme et, comme chacun le sait désormais, le socialisme cela ne marche pas…

Le capitalisme lui ça marche, regardez la belle femme que j’ai à mon bras… dit le président en choisissant soigneusement de poser devant le château de la belle au bois dormant…
Comme pour Berlusconi, pour Bush, il s’agit insidieusement d’approfondir le fossé entre le bon peuple que l’on suppose friand de ce ragoût là et une opposition pisse-vinaigre qui dénonce seulement le mauvais goût, la vulgarité du président.

Voyez-les, dit le président, ils vous méprisent parce que vous aimez Disney land, Gala, moi je suis de votre côté.
Oui je crois en notre président, je l’ai rencontré c’était un lapin bleu avec une grande cape dorée qu’il agitait en répandant du sable doré pour nous endormir…

Ne croyez pas que je ris, je tente de nommer l’innommable, la terrible apparence d’une génération - l’a-t-on appelée génération Mitterrand ? - qui a subi un déséquilibre permanent, une contre-révolution et a abouti à cette conception du politique, atroce et stupide. La vie est un non-sens, il n’y a plus de direction que de tourner autour de soi-même. La démocratie est devenue cette caricature, l’Etat-policier s’est inscrit dans les mentalités entre hédonisme et interdiction de pensée. Enrichissez-vous et jouissez en public de ce que procure réussite et richesse, consommez… Et faites seulement la différence sur le bon et mauvais goût… en fait sur le mépris du petit peuple…




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