Un combat à poursuivre...

vendredi 9 décembre 2005
par  Charles Hoareau
popularité : 4%

...et amplifier.

Evidemment la réunion du 2 décembre était trop courte ! Quand des militants syndicaux de services publics aussi divers que la poste, les hôpitaux, EDF, les finances, la SNCF, la SNCM, les territoriaux....se rencontrent pour prendre du recul et tirer les leçons de leur combat quotidien et qu’en plus il faut compter avec le nécessaire temps d’information sur chaque situation particulière, un peu plus de deux heures de débat ne peuvent suffire...

Cela laisse même un sentiment de frustration à ceux et celles qui n’ont pas eu le temps de s’exprimer ou qui auraient voulu en entendre davantage de la part d’intervenants qui ont tous témoigné d’une expérience riche, d’une connaissance approfondie de leur secteur et des questions en débat pour l’avenir.
Frustration mais satisfaction de ce qui ne peut s’arrêter à cette soirée là comme l’a dit l’un des intervenants à la tribune.

Satisfaction d’échanger sur le processus de casse que chacun rencontre et les similitudes de celui-ci tant dans les méthodes employées que dans les buts que se donnent les partisans de la marchandisation à tous crins. Satisfaction aussi de partager les mêmes refus et les mêmes combats pour un même idéal : une société qui garantisse l’accès aux droits fondamentaux et mette la réponse aux besoins des hommes au centre de ses choix.

Quelques lignes de force ont été affirmées : la notion de service public est indissociable de celle de changement de la société, la nécessité de rupture avec des logiques comptables qui vont jusqu’à s’attaquer au droit à la vie, la nécessité d’élargir le regard - au delà des seuls services publics - à l’ensemble de l’économie et donc de poser la question de l’appropriation des moyens de production, le rôle de la nation et de l’état, la nécessité de nouveaux tous ensemble tant politiques que syndicaux...

A cet égard si les participants, ne confondant pas les genres, se sont bien gardés d’intervenir dans le nécessaire débat interne aux organisations syndicales sur cet automne de lutte exceptionnel qu’a connu le département des Bouches du Rhône, est venue avec force l’idée que si, dans la foulée du 4 octobre, le mouvement s’était généralisé au moins dans les services publics, il y a fort à parier que les conflits de la SNCM et de la RTM - pour ne citer qu’eux - auraient connu une autre issue.

Satisfaction enfin de réaffirmer qu’il n’est pas fatal que la gauche déçoive à chaque fois qu’elle vient au pouvoir, mais qu’au contraire une vraie gauche peut redonner espoir pour peu que le politique redécouvre qu’il doit en permanence se nourrir du social. C’est de ce va et vient permanent entre luttes et éclairages des enjeux que peut s’amplifier le mouvement conscient et organisé de contestation de ce système et s’ouvrir ainsi la perspective politique. C’est ce va et vient qui doit être le ciment du rassemblement à gauche comme l’a été le 29 mai.

Les luttes de cet automne se sont non seulement aidées entre elles - même si cela aurait pu être encore plus fort - mais en plus elles ont mis sur le devant de la scène la question du service public et des enjeux de société inhérentes à celui-ci. Ce faisant elles aident à la reconstruction de repères que l’offensive idéologique de la droite avait détruits jusque dans les rangs de toute la gauche. Luttes de résistance elles sont aussi de fait des luttes de reconquête et cela s’est particulièrement senti ce soir là dans les propos de syndicalistes expliquant comment pied à pied ils se battent en ne lâchant pas sur leurs objectifs d’activités au service des populations.

Et maintenant comment continuer ?

-  Il y a bien sûr notre campagne « Vive les services publics » matérialisée essentiellement par la série d’interviews dans Rouge Midi. Il a d’ailleurs été évoqué d’en faire au final un recueil avec des éléments d’analyse et les questions communes qui se dégagent à la lecture des entretiens.

-  Il a été aussi évoqué la nécessité de renouveler cette rencontre sur une journée dans un cadre plus large et en se donnant le temps de la préparation

-  D’autres pistes sont à creuser et le collectif de militant-e-s de Rouges Vifs ne devrait pas tarder à s’exprimer dans ce sens.

-  Dans l’immédiat, et ce n’est pas qu’une mise en pratique des discussions en cours, une pétition exigeant un référendum local sur la privatisation du tramway a été rendue publique. Elle est un acte politique fort non seulement en terme de soutien à la lutte des traminots, mais parce qu’elle peut permettre de rendre les marseillais acteurs afin de peser sur des choix politiques qui les concernent. Elle est une réponse sur comment rendre concret la politique et la mettre au service des gens.


La pétition peut être signée en ligne à la rubrique Pétition et reproduite à partir du fichier PDF.



Documents joints

Word - 79 ko

Commentaires