Les personnels de la recherche manifestent leur mécontentement

lundi 2 juin 2008
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Depuis quelques années, nos organismes de recherche scientifiques ne cessent d’être attaqués par le gouvernement. Déjà, en 2004, il a fallu la mobilisation de toute la communauté scientifique (États Généraux de la Recherche) pour empêcher le gouvernement de mettre à mal le CNRS et les autres EPST [1].

Depuis 2004, le gouvernement a commencé la recomposition du paysage scientifique en France. Il a entre autre mis en place l’ANR [2] qui finance la recherche sur projet décidé par ses administrateurs, une manière peu scrupuleuse de définir la recherche à effectuer en France.

Le gouvernement a aussi fait la part belle aux CDD. A titre d’exemple, il y avait 2 000 fonctionnaires et une quarantaine de CDD en 2005 au CNRS dans la région Provence et Corse. Aujourd’hui, alors que le nombre de fonctionnaires est en baisse le CNRS de la région compte plus de 600 CDD.

Mais le gouvernement n’entend pas en rester là, il désire faire des changements en profondeur dans nos organismes de recherche !

Mardi 27 mai, les syndicats de la recherche publique ont organisé les « Marches des Savoirs » dans toutes les grandes villes. Les personnels se sont mobilisés en masse pour refuser l’éclatement du CNRS en Instituts car de lourdes menaces aux graves conséquences planent sur la recherche :
- Concurrence pour les moyens et les postes entre les Instituts,
- Faiblesse des Instituts séparés devant le Ministère,
- Retour au mandarinat
- La recherche fondamentale mise sous pression d’objectifs très finalisés
- Les Sciences de la vie (près d’1/4 des chercheurs du CNRS) seront pilotées de l’extérieur avec sans doute une grosse pression des lobby privés (pharmacie, cliniques...) et la mise en concurrence avec le secteur public hospitalier et universitaire.
- Que deviendront à terme les personnels ?

Les Marches des Savoirs dénonçaient aussi la précarité et exigeaient la revalorisation des métiers de la recherche par des créations de postes de titulaires et l’amélioration des rémunérations et carrières.

La mobilisation des personnels de la recherche a été la plus importante depuis 2004 !
Ils étaient 5 000 à Paris, 600 à Toulouse, 500 à Marseille, 300 à Bordeaux, 400 à Montpellier, 200 à Lyon...

Le SNTRS CGT estime aujourd’hui « qu’il n’y a pas de compromis possible, contrairement à ce que prétend la direction du CNRS et qu’être raisonnable revient à tout accepter. Le SNTRS CGT considère qu’il faut absolument amplifier le rapport de force pour pouvoir discuter sérieusement avec le gouvernement et les directions. ».

Par leur lutte les salariés de ce secteur posent la question d’un choix de société, celui où la recherche fondamentale ou appliquée doit absolument être dégagée de la sphère marchande. Il en va de l’avenir de notre espèce...


[1Établissement Publique à caractère Scientifique et Technologique

[2Agence Nationale pour la Recherche



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