Soljenitsyne est mort

vendredi 8 août 2008
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Une erreur impardonnable !

Nous avons failli oublier de vous parler de ce grand disparu, cet « écrivain immense » comme ils disent, celles et ceux qui, sur toute la planète, de Bush à Poutine ont salué sa disparition. Cet homme qui a eu le grand mérite d’avoir applaudi Pinochet pour avoir « sauvé le Chili du communisme, qui a déclaré « La révolution est une maladie contre laquelle il faut vacciner les enfants. Un révolutionnaire est quelqu’un de malade », cet homme donc fait l’unanimité…ou presque.

4 réactions…

- "Je considère qu’il a été extrêmement tendancieux et partial dans son appréciation de l’époque soviétique" (Guennadi Ziouganov, dirigeant du Parti communiste russe).

- "Soljenitsyne est une des plus grandes figures du XXe siècle et l’importance morale de son exploit ne disparaîtra jamais (...) Je ne partage pas son idéologie nationaliste et monarchiste et Andreï Dimitrievitch (Sakharov) ne la partageait pas non plus et la considérait même dangereuse" (Elena Bonner, veuve de Sakharov).

- Le PCF, par l’intermédiaire du membre de son comité exécutif Gilles Garnier, a qualifié Soljenitsyne de « grand dénonciateur » qui a raté le rôle de « grand réconciliateur ». Le parti évoque un personnage « fasciné par une logique grand-russienne et slavophile, pouvant friser avec un antisémitisme redevenu de saison ».

- Et pour presque finir celle de Mélanchon

L’inepte rebouteux.

Bernard Henri Levy fait sur France info l’apologie de cet inepte rebouteux d’Alexandre Soljenitsyne qui vient de décéder. Il affirme que trois causes sont à l’origine de l’effondrement du communisme : « les USA, le pape, et Soljenitsyne ». Pitoyabl e résumé ! Et l’ancien maoïste militant, ancien "nouveau philosophe", de conclure « un homme qui fait jeu égal avec les deux plus grandes puissances matérielles et spirituelles de notre époque, cela mérite bla bla bla… ». Je coupe la phrase car je crois bien qu’on connaît l’écœurante logorrhée des repentis.

Certes, pour bon nombre de personnes qui réfléchissent, l’avis de BHL n’a aucune espèce d’importance. J’en suis conscient. Je sais parfaitement aussi que le dernier épisode de son « engagement intellectuel » contre le dessinateur Sine a fini de le situer du côté où finit la pensée et commencent les aboiements des serre files de tous les temps et tous les camps. Mais comme il a parlé, tout le monde sait donc de quel côté est la « bonne pensée »qui va tourner en boucle.

Je n’y suis pas, cette fois ci encore. J’ai de la mémoire. Soljenitsyne en visite en France, à l’occasion d’une cérémonie de circonstance à l’invitation de monsieur De Villiers, déclara dans son discours que la devise de notre république, « liberté-égalité-fraternité », était « intrinsèquement perverse ». Après quoi il s’était lancé dans une apologie de la chouannerie aussi ridicule que peut l’être une transposition entre la situation de la Russie tsariste arriérée face aux bolcheviks avec la grande révolution française résistant à l’invasion anglaise qu’appuyaient les chouans. Minable.

Le préfet du coin, une potiche administrative sans consistance, resta planté sur place à sourire comme un benêt au lieu de s’en aller séance tenante. Interrogé par mes soins à propos de ce comportement le gouvernement de l’époque me fit répondre qu’il ne fallait pas « raviver les cicatrices du passé ». C’est la formule consacrée pour dire que les ennemis de la République sont libres de parler au nom de la liberté d’expression des idées modernes et ses amis priés de se taire au nom de la paix des cicatrices. On connaît. Mais rien ne nous oblige à ces révérences.

Devant le flot de pieuses pensées émues que le décès de l’inepte griot de l’anti communisme officiel va déclencher il faut rester de marbre. Il faut maintenir un coin d’insolence. Je dis que le départ de Soljenitsyne ne manquera pas à la pensée de notre temps. Soljenitsyne était une baderne passéiste absurde et pontifiante, machiste, homophobe, et confis en bigoteries nostalgiques de la grande Russie féodale et croyante. Je n’oublie pas. Je ne pardonne pas.

C’était un perroquet utile de la propagande « occidentale ». Utile car au contraire de tous ceux qui avaient dénoncé avant lui le goulag et les camps staliniens, Soljenitsyne était une voix de droite parmi les plus réactionnaire. Les textes de Christian Rakovski et combien d’autres (oserais je mentionner Léon Trotski ?) ne reçurent ni prix Nobel, ni grasses subventions, ni hébergement fastueux, ni aucun des colifichets dorés dont Soljenitsyne fut gorgé comme une bête de commémorations anti progressiste mise à l’engrais.
Ces lignes sont dédiées à leur mémoire.

Allez une petite dernière pour la route : quand Georges marchais parlait de Soljénitsyne :cliquer ici



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