Le mythe de Sysiphe*

dimanche 1er janvier 2006
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Pour cet article édifiant l’auteur a jugé que les propos recueillis se suffisaient à eux mêmes...nous aussi...

De Grèce en Bulgarie, le textile se délocalise en chaîne.

A Thessalonique, une ouvrière du textile perçoit 30 euros par jour. Dans la Bulgarie voisine, le salaire quotidien s’élève à 3.5 euros, précarité totale, pas de couverture sociale, quelques rares jours de congés. Le calcul a été rapide pour les chefs d’entreprise grecs qui, depuis la chute du Mur de Berlin, envahissent les pays de l’Est. Les sièges sociaux restent en Grèce et les entrepreneurs trouvent la main d’œuvre prête à tout accepter qui leur permet de répondre aux exigences, toujours plus extravagantes des donneurs d’ordre étrangers. Résultat ? Dans le Nord de la Grèce, des milliers d’ouvrières se retrouvent sur le carreau.

Tout commence au début des années 70. L’heure est aux négociations pour intégrer l’Union européenne et la législation grecque s’assouplit afin de promouvoir les mérites d’une main d’œuvre peu chère et bénéficiant d’un savoir faire traditionnel dans le textile. L’Allemagne et dans une moindre mesure l’Italie, la Grande-Bretagne et la France, ne résistent pas au chant des sirènes et délocalisent, d’abord l’assemblage, puis toutes les phases de production du vêtement à l’exception de la conception des modèles et de la promotion. Après la décennie faste des 80’s, le système se heurte à ses limites. « Rapidement les donneurs d’ordre étrangers ont eu de nouvelles exigences en matière de prix. Dans un premier temps, les chefs d’entreprise grecs rognent sur leurs coûts, puis ils se délocalisent vers les campagnes moins gourmandes. Quand il faudra encore réaliser des économies, ils se tournent vers ce qu’il y a de moins cher : le travail à domicile. Pas de contrat, pas de sécurité... » synthétise Loïc Lambrianidis, chercheur à l’université macédonienne d’économie et de sciences sociales.

Mais la machine gargantuesque n’en a jamais assez. La chute du Mur offre une opportunité aux entrepreneurs grecs ayant de plus en plus de mal à répondre aux exigences des étrangers : en délocalisant dans les pays de l’Est, non seulement il déniche une manne de main d’œuvre peu chère et docile mais ont, pour la première fois, l’occasion de devenir eux-mêmes des donneurs d’ordre : « Ces nouveaux pays n’avaient pas de marché intérieur alléchant et étaient bien trop peu stables politiquement pour intéresser les multinationales » commente l’universitaire. D’autant que le gouvernement grec alloue des aides pour garantir une exportation qui prend déjà l’eau de toute part. « C’est une terrible erreur. Au lieu de réorienter le travail sur des activités rentables, on favorisait ces exportations artificiellement. Résultat, l’économie n’a jamais été réorganisée et la Grèce est aujourd’hui un pays dont 17% de l’activité provient de l’agriculture. Un taux qui ne dépasse jamais les 5% dans n’importe quel autre pays européen. Dès lors, notre problème aujourd’hui est structurel, pas seulement politique » analyse Loïc Lambrianidis.

Un temps favorisées par le gouvernement, ces délocalisations font aujourd’hui des ravages dans les familles du Nord de la Grèce. « De 70.000 employées dans les années 80 pour tout le bassin de Thessalonique, nous sommes passés à... 30.000 » hasarde Despina Haralambidou, permanente au Syndicat des travailleurs grecs. « Avancer un chiffre est très compliqué » confirme Loïc Lambrianidis, « Non seulement aucun recensement exhaustif n’existe sur le sujet mais l’histoire fait que les personnes les plus touchées par les délocalisations ne peuvent entrer dans le décompte ». Empiriquement, le chercheur assure que « près de 80% des emplois ont été détruits par les délocalisations ». A Naoussa, petite cité de 25.000 habitants à l’ouest de Thessalonique, les effets de la délocalisation sautent aux yeux. Sur les onze usines qui ont employé plus de 3000 personnes, seul l’établissement Le Textile de Naoussa reste ouvert. Les autres ont fermé progressivement, abandonnant les locaux parfois cédés à la municipalité qui laisse les habitants y improviser des parkings. Sur les murs, des tags crient le désespoir des licenciées dans des rues incroyablement vides dans un pays où vivre dehors est pourtant une institution.

« Cette boite nous l’aimions, certainement plus que le patron que nous n’avons jamais vu ici et qui l’a fermée sans état d’âme »

Sur les hauteurs de la petite cité, le fronton du bâtiment de l’usine Lanara rappelle que la maison mère Tricolan est l’héritière de la Compagnie greco-française de textile fondée en 1928. Derrière ces murs historiques, 600 personnes ont travaillé pour les marques les plus prestigieuses : « Eminence, Adidas, Reebok... Le personnel avait été formé en France et notre savoir-faire connaissait une notoriété sans égal qui nous faisait travailler pour de gros clients venus du monde entier ». Olga et Héléna ont passé leur plus belles années dans cette usine fermée le 6 octobre 2004 : « cette boite nous l’aimions, certainement plus que le patron que nous n’avons jamais vu ici et qui l’a fermée sans état d’âme ».

Les deux anciennes ouvrières sont désormais cantonnées derrière la grille. A l’intérieur, l’ancien directeur a été improvisé gardien d’une structure désormais vide. Loin d’une caricature cynique, l’homme semble, au contraire, désabusé. Il souligne que « en France aussi les délocalisations font des ravages. Qui peut croire qu’il n’y a que 15% de chômage ? C’est comme partout ». « Lui a toujours son salaire et surtout, il est parti avec des milliers d’euros de prime, comme tous les membres de l’administration, tandis que nous... » lâche Héléna qui a du mal à supporter sa compassion. Après 29 années de bons et loyaux services, sa prime s’élève à 5650 euros. Ridicule pactole sur lequel elle doit compter pour assurer le quotidien, sachant que l’allocation chômage est de 320 euros mensuels et ne dure qu’un an tandis que les perspectives de trouver un nouvel emploi à cinquante ans sont quasi nulles.

Si l’avenir est sombre, son passé est riche et son œil s’éclaire quand elle raconte son histoire qui se confond avec celle de l’industrie textile en Grèce. Héléna a 18 ans quand elle pousse la porte de ce qui deviendra en 1985 l’usine Lanara. Les premières années, elle touche « 12 euros par mois, en travaillant 6 jours par semaines et en ayant droit à 15 jours de vacances annuelles au maximum ». Sans compter les difficiles conditions de travail dans des établissements vétustes, accusant « 40 degrés en été, des hivers glaciaux » et « des cadences infernales imposées aux rythmes des commandes supposant que l’on devait parfois travailler des dizaines d’heures d’affilée ». Elle sera de celles qui, en 1985, imposeront un syndicat contre une « structure maison » noyautée par l’administration. « C’était dur. Celles qui faisaient grève se faisaient virer. Mais la législation grecque a fini par évoluer, on était protégé et on a pu gagner ». En 2004, Hélèna gagne 650 euros par mois pour 5 jours de travail hebdomadaire dans une usine rénovée et avec un mois de vacances chaque année.

C’est en 1997 que les ouvrières entendent pour la première fois parler de délocalisation. « Nous sommes allées voir la direction qui nous a assuré que payer moins cher une partie de la production leur permettrait de nous garder, que c’était une bonne chose. Aujourd’hui on sait que c’était un mensonge » se rappelle Olga. 2003 sonne effectivement les premiers licenciements, « une dizaine, mais le syndicat était suffisamment fort pour imposer leur réintégration » souligne la militante. Le syndicat et les primes gouvernementales. Cette année là, le groupe perçoit une subvention de 9 millions d’euros pour garantir l’emploi sur le site grec, complété par 23 nouveaux millions l’année suivante. « Que sont devenus ces 32 millions ? A quoi ont-ils servi ? » tempêtent les deux femmes qui ne se contentent pas des interrogations. Les syndicalistes de Naoussa ont en effet rédigé un mémoire sur ce point à destination de l’Union européenne.

Se battre pour le droit de vivre, pas de survivre

En espérant une illusoire réaction de Bruxelles, les deux femmes ne peuvent que regarder leur ville péricliter. Car la petite cité avait su mettre à profit cette manne financière arrivant du textile et n’était plus la paisible bourgade agricole d’antan comme le rappelle encore les nombreux vergers environnants. Des deniers ont même été investi pour mettre en scène un somptueux cadre naturel et créer une station prestigieuse où un restaurant sophistiqué reçoit même les régulières visites de l’équipe de foot nationale. Destinées à une « carrière » d’ouvrières agricoles, Héléna et Olga ont aussi pu profiter de l’embellie et être dans la promotion sociale. Leur pourtant maigre salaire ajouté à celui de leur maçon ou agriculteur de mari leur a permis tous les espoirs pour des enfants qui ont été correctement formés. Mais dans la foulée des délocalisations, des commerces se sont fermés, les restaurants se vident et les enfants n’aspirent qu’à quitter une ville où l’avenir se refuse au rose. « Mon fils est parti travailler à Chypre tandis que ma fille, diplômée en psychologie, cherche un emploi à Thessalonique » soupire Olga. Le fils aîné d’Héléna a, lui, fait le choix de Corfou tandis que le cadet termine ses études à la maison. Dans ce contexte, les craintes principales des deux femmes suite à leur nouvelle situation vont bien au-delà du chômage. Les maisons étant payées et les époux travaillant, le problème ne sera pas d’assurer le quotidien le plus basique mais bien de retourner à une vie faite d’économies permanentes. « Il ne s’agit pas que de nourriture ou de logement. Il est question de qualité de vie, de vacances, de loisirs. Pourquoi n’aurions nous pas le droit de nous reposer ? D’aller au théâtre ? Pourquoi devrions nous battre pour une seule survie économique ? » s’insurge Olga.

La logique du mensonge

paraliaki kafe

A Thessalonique, si les logiques à l’œuvre sont similaires, les ravages économiques sont moins criants. Nulle usine à l’abandon puisque les entreprises se logeaient dans de banals appartements. Une fois délocalisées, aucune trace ne rappellent l’activité perdue dans une ville qui, au contraire, fait l’apologie du bien vêtu dans des rues où se succèdent les cafés branchés qui ne désemplissent pas. Pourtant, ici comme ailleurs, des milliers de personnes ont perdu leur emploi. Telle Barbara Galani, licenciée en juin dernier de chez « Thomas ». Après 12 années de travail dans cette usine allemande située dans le sous-sol d’un immeuble de Thermi, bourgade à la périphérie de Thessalonique, elle avait cru aux « réponses du patron quand, dans les années 90, on avait entendu parler des délocalisations : la coupe du tissu continuerait à être réalisée en Grèce. C’était faux ». Et en juin 2005, les trente « rescapées » des 88 employées initiales sont licenciées. Pourtant, Barbara aurait du être échaudée : dans son entreprise précédente, en 1993, elle est rentrée de vacances pour trouver portes closes, machines déménagées et salaires impayés. Mais l’heure était encore à l’optimisme et il ne lui faut pas vingt jours pour retrouver un emploi. Le secteur n’est pas trop sinistré et elle a du métier. Elle entre en effet en confection à l’âge de 26 ans. Elle arrive de Larissa, petite ville d’une région agricole où elle travaillait aux champs. Mais avec un fils, son mari et elle décident d’aller à Thessalonique pour trouver un meilleur emploi. « J’ai appris sur le tas, le soir, après la journée, avec d’autres filles qui m’expliquait comment faire ».

En fin de carrière, elle gagne 750 euros : « ce n’était pas mirobolant mais avec le salaire de mon mari, conducteur de camions, on s’en sortait ». La maison est achetée, les études du fils sont financées et celui-ci est désormais informaticien. « Il vient de commencer à travailler » affirme la mère avec fierté, avant de regretter cependant « il vit dans une île, très loin et ne peut pas nous aider ». Car à 52 ans et en 2005, on ne retrouve plus une place en vingt jours : « quand on entend mon âge, on me raccroche presque au nez. Comme si à 50 ans, on n’avait plus besoin de manger ». La situation est d’autant plus compliquée que Barbara est loin de son village natal et que, en Grèce, la solidarité familiale pallie activement au peu de prestations sociales en cas de chômage. « Souvent, ces ouvrières n’ont d’autres solutions que de retourner dans leur village. Là, elles acceptent n’importe quel boulot, vont faire le ménage chez les voisins, mais au moins, elles peuvent compter sur la famille » confirme la syndicaliste Despina Haralambidou.

Le harcèlement syndical

Le Mouvement de jeunes communistes

Outre des revendications sur l’augmentation des années d’indemnisation en cas de chômage, le syndicat harcèle le gouvernement pour « qu’il comprenne qu’il y a un savoir-faire grec dans ce secteur et qu’il est possible de garder quelques usines spécialisées. Mais il faut une réelle volonté politique qui empêche les employeurs de pouvoir faire n’importe quoi comme partir sans préavis et sans s’acquitter des salaires et des congés » développe celle qui a d’ailleurs passé des dizaines d’années dans l’industrie textile avant d’intégrer le syndicat à temps plein. Mais les batailles ne se résument pas à ces deux questions car, comme partout ailleurs, le droit du travail est attaqué de toutes parts : « notre couverture sociale est remise en cause, ainsi que l’âge et le montant des retraites, sans oublier le taux des heures supplémentaires... » liste Despina Haralambidou qui prépare d’ailleurs activement une manifestation en plein mois de juillet. Est-ce les vacances, mais la mobilisation peinent à rassembler plus de 200 personnes ; pire le cortège se dédouble pour ne pas défiler avec un syndicat anarchiste dont les troupes, certes plus jeunes, ne sont guère plus nombreuses.

Les hasards d’une rencontre vont permettre au Syndicat des travailleurs de Thessalonique de tenter une action transfrontalière : « nous connaissions une ouvrière chef dans l’usine Ioana de Sadanski, en Bulgarie. Nous l’avons aidée et soutenue dans un combat qui a permis d’obtenir que le salaire passe de 3.5 à 5 euros par jour ». Pour la syndicaliste, le fait est cependant anecdotique : « c’est impossible de lutter contre les délocalisations. Si par miracle on arrivait à augmenter tous les salaires bulgares, ils continueraient de délocaliser. Il leur suffirait de chercher des pays où la main d’œuvre est encore moins chère comme on peut le voir avec la Chine. Non, la solution ne peut être que politique ».

L’éternel recommencement

Il n’en reste pas moins que, comme dans la Grèce des années 80, la Bulgarie de l’an 2000 voit ses ouvrières s’organiser et tenter de réguler un droit au travail qui souffre difficilement la moindre contrainte. « Regardez... L’usine est surveillée par une milice. Même le recrutement a lieu dans un bureau situé ailleurs. Une cloche rythme le travail des ouvrières. Elles ont une heure pour le repas mais le temps de toutes se rendre à l’unique toilette, cela sonne à nouveau pour reprendre son poste » : Rosalina déborde « d’anecdotes » sur le travail à Ergo Textil, une usine sur la route de Sofia. Mais « l’absence de contrat, de préavis, des horaires fonction des commandes avec des pics où il faut parfois enchaîner des vingtaine d’heures » sont le lot commun des usines qui ont proliféré à Petrich, district de 65.000 habitants à 10 minutes de la frontière avec la Grèce. Avec quelques autres Rosalina n’a pas baissé les bras. Son premier problème : la structure. « A la chute du mur, nous avions un syndicat historique, Podkrepa, et un nouveau, KNCB, a été financé par les Etats-Unis. Le problème est qu’aucun d’entre eux ne défendait les ouvriers des toutes petites usines, ce qui est le cas du textile. Sur les 85 usines du coin, une soixantaine compte entre 5 et 15 employés » explique celle qui participe en 2003 à la création de Koloian, du nom d’un roi bulgare.

Le déclic se fait à Parvomai, un village voisin de Petrich où une compagnie italienne ne paye ses ouvrières que... tous les trois mois. « Officiellement, c’était les donneurs d’ordre qui empêchaient de régulariser la situation. Officieusement, cela permettait de tenir les femmes qui étaient obligées de venir et de tout accepter pour escompter recevoir leur argent » se souvient Rosalina. « Jusqu’à ce jour de mars 2004 où, en une nuit, toutes les machines ont été déménagées et le patron est parti s’installer dans des villages du nord du pays où les femmes sont plus dociles. Evidemment, les salaires n’ont jamais été payés ». Mais l’exemple a été utile aux ouvrières d’un autre village, Starchevo. Même scénario, même dénouement, « sauf que, prévenues, nous avons surveillé les lieux et quand ils ont tenté d’emmener les machines, les ouvrières ont encerclé l’usine et ont appelé la télé locale ».

Comme en Grèce en d’autres temps, les syndicats s’organisent et la législation évolue « pour garantir enfin un salaire de 7 levs (3,5 euros) par jours : c’est un petit pas mais c’est déjà un progrès » estime Rosalina. Comme en Grèce, des entrepreneurs locaux se lancent dans l’aventure pour répondre aux exigences des Grecs. Ainsi Veselin Bogoev. Cet ancien membre de la police financière quitte le fonctionnariat à la chute du Mur et se lance dans le textile, piloté par un frère travaillant dans une des deux usines de l’époque socialiste Bella Style. Il s’installe dans un ancien hôpital que lui loue la mairie et, machine après machine, il construit une usine qui au bout de 10 ans emploie 150 personnes et assure la production de 40 à 50.000 pièces par semaines pour des marques comme Zara, la Redoute, Adidas... via des Grecs, évidemment. « Le problème est que notre pays ne favorise pas du tout le business. Je ne peux pas acheter ces murs et ne peux donc pas investir pour les rénover. De plus, les banques n’accordent pas de prêt. Bref, si notre travail reste de qualité comme le prouve des clients comme Zara qui ont un temps tenté l’expérience chinoise avant de nous revenir, notre usine n’est absolument pas compétitive au niveau européen ».

Comme en Grèce, dans l’ombre des usines, le travail à domicile s’est déjà développé. Depuis 6 ans, Marisa fait des sacs chez elle : « il faut 40 opérations différentes pour le réaliser. Je dois en faire 600 pour gagner 7 levs. Au début, je mettais trois jours pour les faire, aujourd’hui, cela me prend 8 heures ». Elles seraient 7000 dans la région à fabriquer ainsi dans l’intimité de leur salon des sacs ou des chaussures assure Rosalina, malgré les récents propos de l’ex-ministre des Affaires sociales, Cristina Cristova qui a publiquement réfuté l’existence du travail à domicile en Bulgarie. Pour faire face à ce déni d’information, Rosalina s’est engagée dans le réseau « Home worker wild » : « nous tentons de créer un bureau couvrant une dizaine de pays de la Macédoine à l’Espagne pour protéger ces femmes qui ne connaissent aucune garantie et pour pister les entreprises ayant recours à ce genre de pratiques ». Malgré leur maigre salaire et les conditions de travail extrêmement précaires, les Bulgares craignent cependant pour leur avenir. « On nous annonce l’Europe mais cela va provoquer de nouvelles vagues de délocalisations pour aller vers des pays moins chers comme l’Albanie, la Macédoine ou même la Turquie » craint Rosalina, « Que nous restera-t-il ? ».

Ayant découvert ce que pouvait produire l’ouverture au capitalisme et compris ce que réserve le libéralisme, Rosalina verse forcément dans la nostalgie : « Le communisme, c’était la sécurité. On travaillait 8 heures par jour, on pouvait s’occuper des enfants, on allait en vacances, on pouvait même mettre un peu d’argent de côté. Aujourd’hui, on se dit que, finalement, ce n’était pas si mauvais... »

Mythe de Sisyphe

 : dans la mythologie grecque Sysiphe avait été condamné par les dieux à grimper éternellement une montagne, les yeux bandés, en poussant une pierre qui redescendait sans cesse.



Commentaires

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jeudi 31 mai 2012 à 16h37 - par  Alex

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