Valérie Létard : Inconnue à cette maladresse.

dimanche 14 décembre 2008
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La très peu remarquée secrétaire d’Etat à la Solidarité a tendance à confondre visites de terrain et travail en souterrain...

Un des ses anciens amis politiques l’assène séchement : « Sa vie ministérielle se résume à trois brèves dans »Le Figaro".

Pas faux, mais d’autant plus méchant que l’intéréssée, Valérie Létard, la plus inconnue, la plus mutique aussi des membres de l’équipe Fillon, n’est pas totalement responsable de ce bilan rikiki.

Secrétaire d’Etat à la Solidarité (handicapés, personnes âgées, femmes battues et autres sujets très guillerets), notre amie, assistante sociale de profession mais novice dans le gouvernement des hommes (comme des femmes), n’a pas hérité du plus partageux des ministres de tutelle en la personne de Xavier Bertrand.

Petite consolation : elle n ’aura plus à le subir trop longtemps.

D’abord, Bertand quittera ses fonctions le 24 janvier pour diriger à plein temps l’UMP.

Ensuite, selon d’insistantes rumeurs, Valérie ferait aussi les frais du prochain remaniement.

Sur décision de Sarko, qui ne veut pas d’autre concession au Niveau Centre dans cette élection, elle prendrait la tête de liste de la majorité aux européennes de juin 2009 dans son Nord natal.

Une chance encore pour elle que « Bienvenue chez les Ch’tis » ait été un phénomènal succès.

Régionale de l’étape, elle a ainsi été amenée à se fendre - enfin - de quelques interviws qui n’ont pas ajouté à sa minime aura.

« Elle est très connue et très appréciée dans son pays », assure une haute figure de l’UMP.

Ca ne peut pas être pire qu’à l’échelon national.

Ce n’est pas machisme de l’écrire, entrée au Sénat en 2001, c’est-à-dire à la veille de la quarantaine,notre amie, aujourd’hui vice-présidente du Nouveau Centre, doit l’essentiel de sa carrière à deux hommes : Borloo, qui fut son mentor à la mairie de Valenciennes, et son industriel de père, Francis Decourrière, toujours président d’un club sportif de la ville et ex-figure locale de l’UDF.

Ex grand pote de Bayrou aussi : Francis et François ont naguère possédé des chevaux en commun.

La dernière présidentielle a fait voler en éclats cette chaude fraternité.

Au sein de l’UDF, papa appartenait déjç au PSD, le groupuscule de l’actuel secrétaire d’Etat Santini rallié à Sarko dès le premier tour.

Valérie a suivi au second.

Une surprise en un sens.

Les années précédentes, au conseil régional Nord-Pas-de-Calais, elle n’avait cessé de joindre sa voix à celle des socialistes.

« Cette femme est l’honneur de la politique », clamait même - en 2004 - le président de cette digne assemblée, l’aubryste Daniel Percheron, lequel avait aussi confié à cet esprit « social, humaniste et européen » (elle tient aux trois adjectifs) les rênes de la commission « Ville ».

Détail, cette même année 2004, Raffarin tentait en vain de la faire entrer dans son gouvernement avec quelques autres UDF - histoire de contrer Bayrou.

Valérie n’est peut-être pas la plus bavarde des femmes politiques, mais elle est apparemment la plus courtisée.

Dans l’immédiat, et à suivre ses rares déclarations sur le sujet, à se demander aussi si elle n’est pas la plus rabrouée des éminences.

Au début de cette année, elle se lamente ainsi devant ses collaborateurs :« Il (Bertrand) m’a refilé les trois quarts du boulot pour avoir les mains libres sur les retraites, sans jamais me renvoyer l’ascenseur ».

Une histoire mal engagée, « de façon chaotique », dit-elle.

Au départ, Bertrand fait savoir qu’il ne s’accommodera que d’ « un » secrétaire d’Etat, UMP de préférence.

Sarko coupe court à ses états d’âme en lui tenant à peu près ce langage : « Ce sera »une« secrétaire d’Etat. C’est convenu avec Morin et ses amis. Il va falloir que tu fasses avec ».

Depuis, Bertrand donne surtout l’impression de faire « sans ».

Recorwoman des discretissimes visites de terrain (ces jours-ci aux Antilles) et du lancement de numéros d’urgence, Valérie a assorti sa prise de tête (de liste européenne) d’une condition qu’on juge délicate à l’UMP : la première place aussi sur la liste majoritaire aux prochaines élections régionales.

Un comble !

Les invisibles météores de la politique, les sous-ministres raseurs de murs, les non-communicants de la Sarkozye ont des exigences, maintenant !

Par Patrice Lestrohan dans Le Canard enchaîné du 10/12/2008

Transmis par Linsay



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