Israël-Palestine : les mots peuvent tuer

samedi 14 février 2009
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UN COUP DE COLERE DE L’HISTORIEN FRANCIS ARZALIER CONTRE UNE CERTAINE COMPLAISANCE COUPABLE DE LA PRESSE DANS LE TRAITEMENT DE L’AGRESSION ISRAELIENNE CONTRE LA POPULATION DE GAZA. ON Y SOUSCRIT VOLONTIERS TOUT EN SACHANT QUIL EXISTE ENCORE DE VRAIS JOURNALISTES, QUI PARTAGENT EUX AUSSI CETTE SAINE COLERE...

Nous avons depuis longtemps saisi les mécanismes de manipulation qui permettent de contrôler l’opinion, par les médias, par l’argent, par les drogues les plus diverses, en poudre ou en génuflexions. Mais il faut avouer que la France de 2009 bat des records en la matière, sous l’égide du vibrion télévisuel qui nous sert de monarque. On nomme liberté le droit des possesseurs du capital de traiter les hommes en bétail qu’on exploite, qu’on licencie, qu’on méprise. On baptise démocratie le droit pour l’électeur désinformé de choisir de temps en temps des dirigeants qui feront généralement le contraire de leurs promesses électorales…

Le truquage atteint à l’odieux quand les colonialistes israéliens massacrent allègrement le peuple palestinien de Gaza, bombardent de phosphore écoles, hôpitaux et immeubles, tuent et blessent sans distinction des centaines d’enfants et de vieillards, en même temps que des combattants : cela dans le silence assourdissant des chefs d’état occidentaux (où était l’humaniste Obama ?) et des chefs d’état arabes à leur dévotion. Pendant ce temps, le Tribunal Pénal International juge quelques soudards africains qui ont déplu à Washington, et ignore les crimes de guerre avérés commis par l’armée israélienne à Ramallah. Et on parle sans rire de « justice internationale », de « tribunal des Droits de l’Homme » !

Mieux, certains journalistes français de nos télévisions se déshonorent en persistant à présenter l’occupant israélien comme menacé par les Palestiniens affamés, en laissant paraître à chaque phrase leur admiration pour l’armée de l’Etat d’Israël, la seule dans le monde à avoir droit au petit nom affectueux de « Tsahal » [1]. . Les mêmes, d’ailleurs, ont réussi à force de le répéter, à faire croire que cet état, né de la colonisation au 20e siècle, était « l’Etat hébreu », successeur direct du royaume de Salomon il y a des millénaires. Thèse sioniste absurde, comme le prouvent toutes les études historiques sérieuses, y compris celles des historiens israéliens. La majorité des Israéliens actuels sont des juifs ashkénaze d’Europe centrale, descendants des Khazars, qui formaient un royaume converti au judaïsme, durant le haut Moyen Age, près de la Volga.

Faut-il le rappeler aux propagandistes français de la politique israélienne, être juif n’est pas une race, une ethnie, mais une religion, et les cultures (askhénaze, sépharade) qui en découlent. C’est d’ailleurs pourquoi il est absurde de qualifier d’antisémites les seules persécutions antijuives : les peuples arabes sont indéniablement sémites, et la haine contre eux est de l’antisémitisme. C’est pourquoi aussi, il est criminel dans un pays comme la France, qui compte parmi ses citoyens des millions de juifs, dont beaucoup sont non pratiquants, de taxer d’antisémitisme tous ceux qui, à juste titre, dénoncent la politique coloniale des dirigeants israéliens. Tout comme est malhonnête et criminelle la prétention des dirigeants du CRIJF, organisateurs de maigres manifestations en faveur des envahisseurs israéliens de Gaza, de se prétendre représentatifs de l’opinion des juifs français. Escroquerie sanglante, et on veut espérer que les politiciens en quête de voix, y compris du PCF, y regarderont dorénavant à deux fois avant d’aller cautionner par leur présence les repas annuels du CRIJF.

Francis Arzalier pour "Parlons Clair", journal en ligne du Collectif Communiste Polex


[1Tsahal : abréviation de l’hébreu « Tsva Haganah Le-Israel » (Armée de défense d’Israël) créée le 28 mai 1948, par une ordonnance de David Ben Gourion, qui officialise la création de « Tsahal », laquelle absorbe immédiatement la Haganah, le Lehi et l’Irgoun, trois organisations sionistes armées clandestines, créées avant la naissance de l’Etat d’Israël dans le but de permettre et de protéger l’immigration des Juifs en Palestine sous mandat britannique. Le Lehi se déclarait ouvertement « terroriste », visant la création d’un Etat juif sur toute la Palestine et l’actuelle Jordanie



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