Lettre à Azzouz Begag

mercredi 18 janvier 2006
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Depuis plusieurs mois à Marseille, de vieux immigrés, ceux qu’on appelle les chibanis, se battent pour obtenir un avis de non imposition. Sans ce papier ils ne peuvent obtenir leurs droits sociaux et pour certains risquent de ne pouvoir rester en France.

L’administration fiscale, en vertu d’une note de M. Sarkozy du temps où il était ministre du budget et au nom une fois de plus de la chasse aux abus, le leur refuse.

Ils sont depuis des mois soutenus dans leur combat une association marseillaise « Le Rouet à coeur ouvert », la CGT et d’autres associations locales. C’est dans ce contexte que Dominique a décidé d’écrire la lettre que nous reproduisons ci-dessous.

Le 17 janvier 2006 à Marseille

A monsieur AZOUG Begag

Monsieur,

Je tiens à vous informer de la situation dramatique de nombreux retraités de pays du Maghreb en particulier Algériens.

En effet, on ne leur a pas délivré leur avis de non imposition, et vous imaginez les suites pour eux au niveau administratif.

Ce sont des anciens qui n’ont pas fait le regroupement familial pour des raisons qui les concernent, ils font l’aller-retour ce qui me semble tout à fait normal et ont besoin des deux pays. Comme ils me l’ont dit : ils n’ont jamais été traités aussi mal en interne et en externe.

Ils vivent avec très peu d’argent, se privent pour leur famille et leurs conditions de logement sont aussi très précaires.

On dirait qu’ils n’existent pas et qu’on veut les faire partir car on n’a plus besoin d’eux.

Ce sont les relents du colonialisme très présent à Marseille et sans doute ailleurs en France.

Je vous prie de penser à eux, et surtout à la justice pour eux.

On ne peut pas traiter les êtres humains comme des marchandises.

A l’école on m’avait enseigné autre chose, hélas dans ce pays il y a une différence entre la théorie et la pratique et la réalité du terrain, à laquelle nous sommes confrontés tous les jours.

Pour moi, quand je vois comment on les traite, c’est comme si je vivais un cauchemar et que j’allais me réveiller....

J’espère que pour votre rôle de ministre et surtout en faisant respecter la loi vous voulez redonner de la force et l’espoir à ces anciens qui sont souvent très malades et vieillis avant l’âge par les conditions de vie et de travail qu’ils ont connues depuis leur enfance.

Très petits, ils travaillaient dans les fermes des colons pour à peine de quoi manger....
Qu’au moins ils puissent être tranquilles au moment de la retraite.

Veuillez, agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations distinguées.

Dominique IDIR.



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