Une bouillabaisse marseillaise

jeudi 9 avril 2009
par  Charles Hoareau
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Comme chacun le sait un peu la bouillabaisse est bonne quand elle comporte plusieurs sortes de poissons assaisonnés avec de multiples ingrédients. Le mélange des arômes et des goûts lui donnant alors cette saveur inimitable.

La direction d’EABF serait elle inspirée par la recette au point de l’appliquer à la gestion de sa petite entreprise qui connait d’autant moins la crise qu’une fois encore c’est le contribuable qui finance les multiples ingrédients de cette soupe…indigeste ?

La question mérite d’être posée.

EABF, est une « association » à but non lucratif ( ?) qui fait dans le social : aide à domicile en particulier les personnes âgées. Forte de ce noble but elle émarge tout à fait légitimement au Conseil Général et à la CRAM qui la subventionnent pour son œuvre qui relève du caritatif totalement désintéressé…Du moins c’est ce que vous jurera la main sur le cœur le directeur de cette œuvre de bienfaisance, un certain M. CHAUVEL, qui emploie tout de même près de 800 salariés.

Il ne s’agit pas ici de douter de l’engagement des salariés, de leur conscience professionnelle et de leur attention aux personnes dont elles sont un point d’appui précieux, mais de s’interroger sur l’utilisation qui est faite pour partie des fonds attribués.

Partant du vieux principe charité bien ordonnée commence par soi-même le directeur a décidé qu’il pouvait s’octroyer un salaire mensuel de 8000€ ce qui relativise quelque peu le caractère désintéressé de l’engagement professionnel dudit directeur. Mais ce n’est pas tout !

Il y a aussi les frais. Eh oui, quand on dirige on a forcément des frais et M. CHAUVEL n’en manque pas : 80 000€ en un an et demi ! Le salaire annuel de 4 personnes…
Pour arriver à ce total le directeur compte scrupuleusement tous ses frais. Y compris ses aller-retour en avion Marseille/ Paris pour aller voir sa fille…
Comme si ça ne suffisait pas il y a aussi des pratiques douteuses telle que du travail dissimulé et autres tarambouilles qui ne laissent pas d’interroger les salariés et en particulier celles et ceux affectés au tâches administratives.

Mais s’interroger à EABF peut vous poser des problèmes. Ici la parole est libre mais il y a des limites et le directeur a vite fait de « répondre » à celles et ceux qui émettent des doutes sur le gestion. Un, puis deux, puis trois licenciements…et parmi ceux-ci le chef comptable : un hasard sans doute. Des démissions, des arrêts maladie se succèdent, du moment qu’EABF poursuit sa mission humanitaire à la Kouchner tout va bien !

Pour arrêter la cuisson de la bouillabaisse, successivement
-  le CA (où l’on retrouve des proches des élus du CG et eux-mêmes acteurs dans ce si noble et pur secteur de l’action sociale et de l’insertion),
-  les financeurs,
-  puis la chambre régionale des comptes sont alertés.

Si cette dernière réagit par un rapport qui n’est pas tendre avec notre directeur au grand cœur, les financeurs eux, ont d’autres chats à fouetter et la bouillabaisse continue de s’enrichir d’ingrédients variés.

Au CA certains commencent cependant à trouver la soupe un peu aigre alors que d’autres – amis et soutiens du directeur – réclament au contraire que la marmite continue à bouillir.

Après les affaires de La Marguerite et celles d’ADOMA on va finir par se demander si le Conseil Général qui en d’autres temps a embauché 40 contrôleurs de rmistes, ne serait pas bien inspiré d’embaucher un contrôleur de tambouilles en tous genres...A moins que, dans cette boite aux syndicats (FO, CFTC) accommodants, les salariés ne s’organisent et ne mettent eux-mêmes de l’ordre dans la cuisine.



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