Régularisation des sans papiers scolarisés

Un bac avec mention mais impossible d’entrer en fac
dimanche 29 janvier 2006
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Arrivée d’Algérie avec sa famille en 2000, Habiba poursuit un beau parcours scolaire à Marseille jusqu’au bac qu’elle obtient avec mention bien. Mais, alors que toute sa famille est régularisée, la jeune fille n’a toujours pas obtenu ses papiers et se retrouve dans l’impossibilité de poursuivre ses études.

« C’est sans compter toutes les frustrations et les angoisses qu’elle éprouve chaque jour. L’impossibilité de sortir du pays, la peur de l’expulsion, l’obsession de l’interpellation. Elle a honte de dire à ses amis qu’elle n’a pas de papiers », témoigne Mahmoud, le père d’Habiba.

La famille vit à Marseille depuis 2000. Immédiatement déclarée en préfecture, elle se voit une première fois déboutée du droit d’asile. Mais, soutenue par le Collectif sans papiers, elle finit par obtenir des cartes de séjours en 2003 : « à titre humanitaire, précise Mahmoud, pour ma femme et moi, puis Tarik, mon fils qui est alors majeur. A ce moment, Habiba est mineure, donc nous n’intervenons pas encore pour elle ».

Lycéenne sans histoire et bonne écolière, Habiba poursuit sa scolarité à Marseille et décroche un bac économie avec mention bien en juin 2005. Mais c’est lorsqu’elle veut s’inscrire en fac qu’elle voit ses chances de se construire un avenir professionnel bloquées. « Je suis parfaitement intégrée mais administrativement, je n’existe pas », explique la jeune fille. « Je n’ai toujours pas de papiers, pourtant les démarches en ce sens datent de 2004 ».

Et son père atteste : « chaque fois que je me rends à la préfecture, on nous répond favorablement mais nous n’avons toujours pas reçu de convocation ».
Or, une année d’attente, c’est déjà une année scolaire de perdue dans un cursus. « Je prends les cours de mes copines, je me prépare à faire des études supérieures car je sais que c’est en étant diplômée que je m’en sortirai ».

Habiba ne se décourage pas, même si au quotidien cette situation est douloureuse à gérer. Impossible de participer aux voyages scolaires hors du territoire, impossible de passer voir la famille en Algérie, impossible de pratiquer un stage en entreprise, impossible de sortir au ciné entre amies « car c’est risquer de se faire contrôler. Je ne joue pas avec le feu ».

« Changement de préfet ? Nouvelle mission avec la sous-préfète ? Qu’est-ce qui peut encore bloquer le dossier ? », désespère Mahmoud. Pour faire avancer l’affaire afin de ne pas se retrouver avec un nouvel échec lors des inscriptions en faculté à la rentrée prochaine, la jeune fille a reçu le soutien de Rouge Vif jeunes. Conformément au principe du Réseau Education sans frontière, amis, équipe enseignante et association se mobilisent autour d’Habiba. Une pétition est à signer en ligne sur le site de Rouge Midi.


La Marseillaise du 26 01 06



Commentaires

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dimanche 26 février 2006 à 13h36 - par  Linsay

Tout arrive quand on ne s’y attend pas. Ce n’est pas facile pour toi, mais tu vas voir, tu les auras ces papiers.On est avec toi. Linsay

mardi 31 janvier 2006 à 23h19

garde le morale on le gagneras ce combat philippe

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