« Liberté, Egalité, Fraternité » : le viol permanent de la démocratie et des droits humains.

jeudi 25 juin 2009
popularité : 3%

Comme l’indique l’auteure de l’article différentes affaires en cours mettent en lumière l’urgente nécessité d’agir ensemble sur la question des libertés. Dans la lignée de cet article, Rouges Vifs va s’adresser à plusieurs forces politiques en ce sens.

Les désastres du libéralisme sont souvent uniquement reconnus sur le plan économique où ses ravages sont évidents ; cependant, pour maintenir un système d’exploitation aussi violent et continuer contre vents et marées à maintenir ou augmenter les avantages et privilèges d’une minuscule minorité au détriment de la vie des milliards restants, le système agit : un système de contrôle, de répression, de maintien dans l’ignorance des populations ainsi que la génération de la peur et de l’arbitraire sont employés quotidiennement.

Qu’en est-il en France ?

Deux buts grossièrement sont poursuivis : le premier est de maintenir le peuple dans l’ignorance des affaires vraiment importantes par détournement permanent du fonds sur la forme, par l’aspect parcellaire et biaisé de l’information, par le matraquage permanent et tournant de l’information (crash d’avions alternent avec les tournois de tennis ou les réceptions du chef de l’état, entrecoupés de flash sur les luttes par exemple).
Le deuxième consiste, vieille lune machiavélique, à diviser pour régner, partout et en tout lieu, particulièrement quand la situation économique s’aggrave comme c’est le cas actuellement avec la crise actuelle et qu’on a peur que le peuple se réveille.
Si certaines méthodes sont utilisées depuis longtemps, d’autres sont nouvelles ou remises au goût du jour.

Après avoir instillé pendant des années la « pensée unique », à savoir que le capitalisme était la seule économie viable, après avoir terrorisé les populations par les « menaces terroristes islamistes », le pouvoir est confronté à la crise sans précédent de son système soi-disant auto-régulé et au désastre total de la lutte contre l’évanescent « terrorisme mondial ».
Il a cependant gagné beaucoup sur le plan idéologique en utilisant cette menace pour restreindre et bafouer les libertés

Le « tout répressif » reste alors l’arme de choix pour éviter que les prises de conscience inévitables des peuples conduisent à des actions de grande ampleur et qui gagnent de place en place (comme cela a été en Guadeloupe) ; il reste aussi une méthode d’intimidation quand la défense des plus précaires et des plus défavorisés est soutenue par ceux qui ont plus de droits…

Si l’objet premier de ce texte est en réaction à la mise en garde à vue de Charles Hoareau, une façon éhontée de bafouer les droits des travailleurs d’ADOMA a être défendus contre leur employeur et à exiger la juste application des droits qui leur ont été reconnus par la justice, bien d’autres exemples émaillent quotidiennement la vie et la lutte au quotidien…
Dans une pseudo-monarchie où crier « Sarkozy je te vois » est passible d’amende, qu’en est-il du système dans lequel on nous fait vivre aujourd’hui ?

Grâce à Sarkozy et son système, c’est le démantèlement de la justice au travers de la disparition programmée des procureurs qui est en jeu ; c’est l’incarcération sans preuve et maintenue au-delà de tout ce que prévoit la loi de militants tels que Julien Coupat pour présomption de sabotage, sans l’ombre d’une preuve : où est passé l’habeas corpus et la présomption d’innocence ? Après 6 mois sous les verrous, un contrôle judiciaire humiliant lui est encore infligé.

C’est l’instauration des peines planchers, c’est aussi et surtout la loi de rétention de sûreté qui assimile des personnes à des délinquants potentiels une fois leur peine purgée et peut les maintenir en détention arbitrairement pour un temps indéfini, instituant une véritable peine préventive pour crimes possiblement à venir ! Une régression totale dans l’idée même de justice démocratique qui considère que la personne a payé sa dette à la société une fois la peine prononcée à son encontre purgée…

C’est le retour en prison puis le maintien en détention aussi de Jean-Marc Rouillan, le rejet de sa demande de liberté conditionnelle alors qu’il est gravement malade et qu’on bafoue ainsi la loi sur la suspension de peine pour raisons médicales qui semble n’avoir été votée que pour Maurice Papon (un des rares bénéficiaires de la dite loi)

Grâce à Sarkozy et à son système, la solidarité est devenue un délit passible de peines réelles (et non imaginaires comme le prétendait récemment François Fillon à France Inter [1]) et d’humiliations et de menaces ; militants associatifs, personnes pourvues d’une éthique personnelle et travailleurs sociaux sont donc sommés au mieux de ne rien faire, au pire de devenir des collabos…. Le succès de « Réseau Education Sans Frontières » a en effet de quoi inquiéter les autorités de plus en plus concernées par l’expulsion d’enfants, voire leur arrestation intempestive même pour les « français ». L’aide pour leur minimum vital aux immigrés sans papiers étant donc assimilée au trafic commercial des humains ! Le monde à l’envers… Où est la fraternité ?

Grâce à Sarkozy et son système, nous aurions bien pu être encore bien plus fichés que les militants ne le sont déjà, grâce à « Edvige » ce prénom charmant…. Soit disant pour renforcer la lutte anti-terroriste et malgré la condamnation de l’ONU [2]des informations personnelles et connectées entre elles auraient pu être utilisées contre les individus (il s’agit bien sûr d’un vieux rêve qui reprend corps régulièrement) ; sans la mobilisation du collectif « non à Edvige »et des associations et organisations signataires, nous aurions eu ce fichier digne de la Stasi dans notre beau pays des droits humains…. Où est la liberté ?

Des cibles sont choisies pour secouer les populations et les menacer (Charles Hoareau, Julien Coupat….) ; les actions solidaires sont dénoncées comme des crimes (apologie de l’individualisme à l’état pur) ; le fichage insinue insidieusement la peur d’agir au cœur des citoyens. L’arbitraire permanent est utilisé dans des dossiers de régularisation de sans papiers par exemple, au « cas par cas » comme ils disent pour dresser les demandeurs les uns contre les autres, où est l’égalité ?

Ces atteintes aux droits individuels, combinées à des attaques permanentes du droit du travail et des salariés et aussi des droits sociaux acquis de haute lutte ont pour but de créer une société apeurée, divisée et désarmée.

Contre ces attaques répétées contre la démocratie et le droit, plus que jamais il faut s’unir, plus que jamais il faut dénoncer et agir en vue de renverser ce système inique tant sur le plan économique que social, politique et démocratique.


[1Actuellement, toute personne qui aurait, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d’un étranger en France risque cinq ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende (article L. 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile).

[2l’ONU a souligné dans un rapport rendu public le 22 juillet 2008 que ce fichier contrevenait au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, entré en vigueur en 1976



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur