Du grésil et des hommes

jeudi 20 août 2009
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Nous roulons au pas, pare-choc contre pare-choc sur la bretelle qui permet de sortir du périphérique pour rentrer dans Paris.

Paris capitale, Paris ville de lumière, Mais aussi Paris ville de la Commune et symbole de la Révolution française, paris engagée dans la défense des droits de l’homme partout dans le monde comme l’affiche Place de l’Hôtel de Ville la mairie de Paris ! Paris, Paris… Mais suis-je bien à Paris ?

Mon regard s’est posé, distrait sur un petit bout de terre vague entre les bretelles du périph.
Des enfants jouent et courent après un ballon dégonflé, flasque.
Trois petites filles cherchent dans l’herbe de quoi remplir leur dînette, un peu d’herbe, quelques cailloux.
Mais non, ce n’est pas une dînette, il y a bien une marmite qui fume sur un trépied et les fillettes ramassent des brindilles pour alimenter le feu. Mes yeux accommodent, sortent du flou rêveur où le bouchon les avait emportés.
Qu’est-ce qui court là, entre les pieds des enfants ?

Un rat, un gros rat affolé qui disparaît sous le baraquement de carton et de tôles.

Les enfants continuent de jouer, les fillettes de glaner.
Quelques semaines plus tard, il n’y aura plus de traces de ce campement sauvage en bordure du boulevard des Maréchaux de Paris. Mais les enfants, leur famille, où sont-ils maintenant ? Les enfants ne disparaissent pas, ne se nettoient pas comme une langue de terre, désormais plantée de quelques arbres et de verdure.

Hier soir, rentrant à la nuit tombée, une tente de fortune était installée à quelques centaines de mètres de là, entre Paris et Aubervilliers, de loin je vois des ombres. Un adulte, un père ou une mère enlacer un enfant qui se pend à son cou et que le parent fait virevolter. À quelques mètres, les aînés, deux enfants, jouent à s’envoyer des coussins à la tête, joyeux, courant autour de la tente. On se souvient alors de nos vacances au camping lorsque l’on rendait fous les parents qui tentaient de finir le couchage difficile à monter au milieu de nos cris et de nos rondes endiablées. Que d’amour dans ces ombres !

Mais demain où seront ces enfants et leurs parents ?
Peut-être chassés dans un bois ou au pied d’un immeuble en construction, chassés par des riverains qui, comme à Toulouse, en ce début juin, pulvérisaient du grésil sur des Manouches.
Le grésil, dans mon enfance, on le pulvérisait dans les lapinières pour chasser la myxomatose !

Paris, ville lumière, Toulouse ville rose, l’Europe union pour la paix, l’ONU et ses conventions de l’enfant, des droits de l’homme et autres résolutions… géographie imaginaire ?



Commentaires

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jeudi 20 août 2009 à 22h13 - par  Linsay

ET OUI, VOUS POURREZ APPRENDRE EGALEMENT EN LISANT NOTRE SITE, QUE PAR EXEMPLE LES PETITS ETHIOPIENS VIVENT DANS LES EGOUTS.C’EST DUR LA VIE QUAND ON COMMENCE SEULEMENT A S’EN APPERCEVOIR

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