Anne Méaux : blonde à part.

samedi 19 décembre 2009
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La dame de com’ des hommes du CAC a fait ses premières armes chez Giscard et oeuvre aujourd’hui pour Wade et Ben Ali.

Conseillère en com’ préférée du CAC 40 mais aussi d’hommes politiques, voire de présidents étrangers, Anne Méaux, 55 ans, est libérale à en perdre le souffle.

Son mentor idéologique n’est autre qu’Alain Madelin, l’ex-ministre des Finances qui avait poussé l’anti-étatisme jusqu’à s’abstenir de payer ses impôts.

Son ferme discours n’est pas pour déplaire à ses clients si souvent écrasés par l’abus d’ingérences politiques.

Ainsi la direction d’EADS, bafouée dans son droit au libre-échange d’actions et vilainement accusée par Bercy de délit d’initié.

Ou AREVA, en proie aux manoeuvres de l’omnipatron d’EDF, imposé par l’omniprésident Sarkosy.

Les Etats, ces entreprises imparfaites, ont aussi besoin de chefs, et Anne Méaux en assiste deux, pas des plus consensuels.

Le Sénégalais Abdoulaye Wade et surtout le Tunisien Ben Ali.

Dans son inclination pour ce dernier, autocrate à tendance maniaco-dépressive, certains malveillants ont vu un retour aux premières amours d’Anne avec l’extrême-droite.

Bien née, puisque fille d’un médecin de Neuilly, cette pasionaria antigauchiste à 14 ans, monteuse de comité anti-grèves dans les lycées, se retrouve naturellement groupie du GUD et des groupuscules facho Ordre Nouveau et PFN (Parti des forces nouvelles) à 19 à Sciences Po. Là elle rencontre son premier mentor en la personne d’Alain Robert, un militant d’extrême-droite chargé de rallier la jeunesse anti-gaulliste à la candidature de Giscard aux présidentielles. A 21 ans elle peut donc se ranger, lorsque Bernard Rideau, sondologue de Giscard, l’embauche, en 1976, au service de presse de l’Elysée.

"Elle y a développé son réseau à grande vitesse, se rappelle-t-il.
A la fin, c’est elle qui me présentait des gens connus, Louis Pauwels par exemple".

Pendant le septennat suivant, elle devient communicante de l’UDF puis de Madelin qu’elle a connu lors de la fondation d’Occident, autre groupuscule de l’ultra-droite étudiante. Et c’est tout à la joie de ces retrouvailles qu’elle accepte de rentrer au bureau politique du Parti républicain.

Alors que ses amis ont quelques soucis judiciaires, Méaux se tourne résolument vers les patrons en créant Image Sept.

François Pinault, son premier gros client, est sa bonne fée.

Les confrères pédégés accourent, rassurés par cette police d’assurance chiraquienne : David-Weill (Lazard), Naouri (Casino), Bailly (La Poste), Lauvergeon (Areva), etc.
Sans oublier Arnault (LVMH), qu’elle perdra lorsque ce dernier s’opposera à Pinault pour Gucci.

Prospère, Image Sept compte aujourd’hui une soixantaine de salariés, ce qui la place loin devant ses concurrents marchands d’image, tels que DMG, de son rival (et ex ami) Michel Calzaroni, ou Euro RSCG de Stephane Fouks.

Détail : les « consultants » de Méaux sont presque tous des femmes.

« Les plus à même d’exploiter, indique un proche, ce qu’Anne considère -outre leur éternelle lâcheté- comme le point faible des hommes élus ou patrons : leur vanité. »

Est ce cette conception qui la pousse à vouloir, comme dirait Bakchich.fr, « nous faire passer le ministre des Affaires étrangères et du Gabon - Bernard Kouchner - pour un honnête diplomate désintéressé et François Pérol pour un grand banquier indépendant » ?

Vraie solidarité féminine aussi, qui la fait participer à Terrafemina (aide à l’emploi des salariées quinquas), et fonder, avec Lauvergeon le forum de Deauville, surnommé « le Davos des femmes ».
Ou conseiller « à titre gracieux » - mais sans faire de miracle- Christine Boutin ou Rachida Dati que lui a présentée Proglio, leur ami commun d’alors.

Paradoxe : cette artiste de la propagande règne plus sur les journalistes que sur les chefs d’entreprise qui la sollicitent.

« Il est impossible de se brouiller avec elle lorsqu’on travaille en presse éco, glisse un confrère. Elle peut alors vous »blacklister« , fire pression sur vos contacts et vous couper de tout réseau d’entreprises ».

Anne Méaux peut aussi jouer la séduction et vous inviter chez elle, pour un dîner entre amis où bien sûr « on ne parlera pas business ».

« Le Nouvel Observateur » a ainsi raconté l’une de ces soirées « à la bonne franquette » où Philippe Bourguignon (Club Med) et Catherine Nay (Europe1), pas fiers, se relayaient pour faire la vaisselle.

Il y a aussi la promesse d’embauche du journaliste remuant mais financièrement frustré : en rejoignant Image Sept, l’un deux a vu son salaire arrondi de 50%.

Autant de raisons qui expliquent la discrétion des médias sur les faux pas de cette belle maison de cosmétique.

- La calamiteuse défense de Daniel Bouton (Société générale) au moment de l’affaire Kerviel.

- La fuite d’Henri Proglio, client de poids, suite au soutien de Méaux à la candidature de Pierre Gadonneix à la présidence d’EDF (2005).
Lequel, une fois désigné, s’empressera de signer avec elle un contrat de 300 000 euros annuels. D’où la transmission -sans suite- d’une note au procureur sur la curieuse utilisation de cet argent public.

- Les erreurs de jugement, comme sur la banque Lazard (Paris), où Méaux mise sur le vétéran Georges Ralli, coiffé sur le fil par le jeune loup Matthieu Pigasse.

- Et les exploits de Rentabiliweb [1], récemment narrés par « Le Canard »

Cette boîte spécialisée dans le développement de sites payants compte pour actionnaires Arnault, Messier, Axa, Natixis ou Stéphane Courbit, le très sarkozyste roi du jeu en ligne. Et elle dispose d’un secteur de sites fort rentable. Image Sept, qui la conseille, a juré que ces activités avaient été bannies, car elles « ne correspondaient pas aux critères éthiques du groupe ». [2].

Du pipeau.

De là à braquer Anne et d’aussi puissants patrons pour quelques vidéos oubliées par Image sexe...

Rouge Midi d’après Jean-François Julliard dans Le Canard enchaîné du 02/12/2009

Transmis par Linsay.


[1la boite qui avait annoncé vouloir distribuer des billets de banques en plein Paris et y a renoncé de peur que cela ne tourne à l’émeute...émeutes qui ont quand même eu lieu quand les 7000 personnes venues pour la circonstance ont su que l’opération avait été annulée NDR



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