Racisme ordinaire à ST-GELY DE CORNILLON

vendredi 11 juin 2010
par  Charles Hoareau
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Les fêtes votives sont une tradition dans nombre de nos villages. Elles peuvent parfois tourner au cauchemar quand racisme et alcool s’en mèlent...

St Gely de Cornillon, charmant village du Gard perché sur un rocher, son église, ses remparts....

Au départ, en 2004, c’est une banale histoire de fête un peu trop bruyante et un peu trop tardive, une "aubade" comme on dit ici, qui a nécessité l’intervention de la gendarmerie sur appel de Djamila dont les fenètres donnaient juste au dessus du vacarme. Les gendarmes ayant ramené le calme chacun aurait pu rentrer tranquillement chez soi et se dire le lendemain, une fois les esprits refroidis, que la veille on avait un peu trop "chargé".
Et l’affaire en serait restée là.

Mais voilà ce n’est pas ça qui s’est passé.
A peine les gendarmes ont-ils eu le dos tourné que les fêtards sont revenus sur leurs pas pour s’en prendre à Djamila et à sa fille de 7 ans en employant selon elle des termes aussi délicats que :

« Sale bougnoule
On va casser de l’arabe
On va te crever toi et ta fille »

Parmi les délicats figure un certain Joël Couderc, qui, toujours selon Djamila, tentera même une agression physique.

évidemment le lendemain, Djamila porte plainte.

Les gendarmes prennent sa déposition, aucune suite ne semble être donnée.

Ce qui interroge Djamila :« Joël COUDERC est mon ancien employeur. Je suis en litige avec lui car je n’acceptais plus d’être traitée comme une moins que rien et de subir le racisme de cet individu, qui me disait souvent : "c’est quoi ce travail d’arabe ?"
Joël COUDERC entretient de trés bonnes relations avec le maire de la commune M. CASTOR [1]. Je ne veux pas croire que c’est pour cela que les plaintes n’ont jamais abouti et qu’à ce jour M. Joël COUDERC n’a jamais été convoqué par la gendarmerie. »

L’année qui a suivi c’est-à-dire en juillet 2005 lors (encore une fois) des préparatifs de la fête votive, le même scénario s’est produit mais en plus grave.

Djamila explique : « J’ai entendu ma fille hurler. Je suis sorti précipitamment. Joël COUDERC manifestement alcoolisé venait de foncer droit sur un gros pot de fleurs m’appartenant et derrière lequel se trouvait ma fille. Joël COUDERC ne voulait pas en rester là, un ami lui a alors retiré les clefs en lui disant :"Tu as assez fait de conneries pour aujourd’hui ". Une femme du village a pris ma fille à l’abri chez elle de peur qu’il lui arrive quelque chose.

Ensuite le ton est à nouveau monté avec plusieurs membres du comité des "fêtes" (dont certains avaient participé à l’altercation de l’année précédente sans être convoqués bien que nommément cités) qui se sont montrés menaçants et tenant des propos insultants au racisme omniprésent. Finalement l’un d’eux a empéché que cela ne dégénère en expliquant qu’il fallait éviter une bagarre avant la fête votive, sinon elle risquait d’être annulée. »

Les gendarmes ne s’étant pas déplacés malgré son appel, le lendemain Djamila se présente à nouveau chez eux. Nouvelle plainte. Une seule dame est convoquée, mais curieusement pas Joël Couderc (auteur de l’acte le plus grave) et une médiation est alors mise en place qui propose à Djamila...de faire partie du comité des fêtes...dur à accepter !

La médiation n’ayant pas abouti, Djamila écrit au procureur ainsi qu’au préfet : classé sans suite pour manque d’éléments.

Et depuis chaque été, à l’approche de la fête votive qu’elle voit venir avec une angoisse grandissante, Djamila subit menaces et provocations qui vont crescendo, incidents auxquels d’ailleurs Couderc ou son entourage sont toujours mélés...

Elle raconte : « En 2009 les incidents se sont multipliés tant envers moi qui suis devenue la pestiférée, qu’envers ma famille ou celles et ceux qui viennent me rendre visite. Une nièce venue passer quelques jours et victime elle aussi de ces mêmes faits en témoigne d’ailleurs.

Une fois une voisine (bien isolée) a courageusement voulu prendre ma défense. La réponse n’a pas tardé : "Rentre chez toi connasse, ça te regarde pas, c’est comme ça qu’on fait avec les arabes". »

Suite à ce dernier incident, surprise : c’est Djamila qui est convoquée...pour agression et blessure ?!

Et là, la plainte est suivie d’effet car Djamila est convoquée au tribunal...Le procureur estime-t-il avoir assez d’éléments sur une agression... faite par une femme seule à l’encontre d’un groupe tout entier ?

En attendant son procés Djamila voit arriver la fête votive de cet été qui en plus fête ses 30 ans en se demandant :" que vont ils me faire encore ?"

Récemment un fil de nylon tendu tout autour de la maison et qu’elle a vu parce qu’il a piégé son chat aurait pu faire chuter elle ou sa fille...

Tous les hommes (et les femmes) naissent libres et égaux en droit, parait-il : la justice le rappellera-t-elle ?

Depuis 2005 Djamila avait renoncé à porter plainte

En novembre 2009 elle a écrit au nouveau préfet. Ce dernier a demandé un complément d’enquéte. Les nouveaux gendarmes nommés se sont rendus chez Djamila pour avoir la copie des plaintes faites en 2004 et 2005 et qui apparemment avaient disparu...

Les fêtes votives qui sont une tradition dans la région sont malheureusement souvent le théàtre d’incidents et de bagarres dont l’alcool est la cause principale. Cela est au point que dans nombre de villages elles sont maintenant interdites.

[1Interrogé par Rouge Midi le maire n’a pas voulu répondre



Commentaires

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lundi 28 juin 2010 à 11h48 - par  Delphine
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lundi 28 juin 2010 à 11h43 - par  Delphine
lundi 28 juin 2010 à 11h23

Il faut en parler de cette fameuse marquisette
Pourquoi pas un controle sur le degres d’alcool dans cette marquisette.

lundi 28 juin 2010 à 11h19
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dimanche 27 juin 2010 à 22h43 - par  lox

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