NI DIEU, NI CESAR, NI TRIBUN

mercredi 3 mars 2010
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La liberté de penser est l’objet de luttes, comme d’ailleurs les autres libertés.
« Rien n »est jamais acquis à l’homme..., comme le constate Aragon, et souvent je pense qu’il conviendrait de faire revenir « le bon roi Henri » pour assurer dans un nouvel Edit de Nantes le droit de penser, de croire, et même de s’habiller, pour éviter de nouvelles guerres de religion.

Michel Peyret
29 janvier 2010

A défaut de roi, comme en d’autres domaines, il nous faut repartir de Marx : « La production des idées, des représentations et de la conscience, est d’abord directement et intimement mêlée à l’activité matérielle et au commerce matériel des hommes : elle est le langage de la vie réelle », dit-il dans « L’Idéologie allemande ».

Il n’y a donc pas de « Créateur » des idées, « ni Dieu, ni César, ni Tribun », ainsi que le proclame l’Internationale. J’ajoute : ni parti politique qui jouerait ce rôle de « Créateur ».

Les hommes, par leur travail, créent les réalités de la société dans laquelle ils vivent et les idées qui sont dans cette société.

Ces idées sont souvent contradictoires, elles s’affrontent, comme s’affrontent, non pas la gauche et la droite qui ne peuvent créer que des maladroits et des malagauches, mais les exploiteurs et les exploités, les seuls que connaisse Marx.

Autrement dit, les capitalistes et les prolétaires, les propriétaires des grands moyens de production, d’échanges, des établissements financiers et bancaires...et les salariés.

Là où est la propriété, là est le pouvoir, qui se concentre en l’Etat, instrument de dominations.

Là est aussi la lutte des classes, l’exploitation, la domination, les aliénations du, ou des, peuples.

Les exploités, les esclaves d’hier et d’aujourd’hui, ne demandent à personne le droit de se révolter, ils se révoltent !

A qui Spartacus ou Toussaint Louverture avaient-ils demandé l’autorisation de révolter ? Ils se révoltaient pour obtenir ce qui n’existait pas. Plus tard, ils ont fait traduire dans des lois, institutions, constitutions, certains acquis de leurs luttes.

Mais, jusqu’alors, aucune Constitution n’a supprimé ni la propriété, ni l’esclavage salarial. Au mieux, ou au pire, tout a été étatisé. Et l’Etat, on le sait d’expérience, est un « bon patron », c’est l’Etat-patron !

Il faut donc aller au communisme, à l’appropriation sociale, au dépérissement de l’Etat, ce que Ndzana Seme ne connait pas.

Et pourtant ? Le peuple souverain ? Mais où ? Mais quand ?

Voyons, en 2005, le peuple français dit NON au traité constitutionnel européen, si le peuple est souverain, à partir de ce moment, le Traité n’existe plus, ni d’ailleurs l’ensemble des traités européens qui étaient repris par le texte. Ils sont forclos et l’UE n’existe plus.

Le peuple français n’est jamais revenu sur sa décision, il ne s’est jamais renié, on ne le lui a pas demandé d’ailleurs et, s’il est souverain, il n’y a que lui qui peut remettre en question les décisions qu’il a prises.

Et pourtant, toutes les forces politiques l’ont invité à aller voter le 7 juin dernier pour élire le Parlement d’une UE qui n’existe plus selon sa volonté souveraine.

La constitutionnaliste Anne-Marie Le Pourhiet considère que le Président Sarkozy, qui a conduit toute cette affaire, s’est rendu ainsi coupable de deux coups d’Etat et qu’il devrait être traduit en Haute Cour de Justice.

Elle a certainement raison...

En tout cas le peuple français lui donne raison en boycottant massivement les élections du 7 juin !

Le peuple français, les autres peuples européens, attendront-ils toujours que l’on respecte leurs décisions souveraines ?

Ou bien prendront-ils les dispositions nécessaires pour les faire respecter ?

Et pour cela pourraient-ils compter sur l’ONU ?

Mais qui décide en fait à l’ONU sinon le Conseil de Sécurité où les « cinq grands », c’est-à-dire les cinq grands pays capitalistes, colonialistes et impérialistes, jouent un rôle majeur ?

Là aussi et encore, la voix des peuples va devoir se faire entendre pour démocratiser vraiment cette institution ;

Dans l’immédiat, un grand progrès consisterait à donner le pouvoir de décision à l’Assemblée générale de cette ONU.

Mais même M.Ndzana Seme, s’il semble partisan du souverain droit des peuples à l’insurrection armée, ne propose pas cette disposition légitime, qu’il convient de rendre légitime !

Alors ? Alors, prolétaires de tous les pays...



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