Les femmes pendant la Seconde Guerre Mondiale

samedi 8 mai 2010
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A l’occasion du 8 mai 1945, Linsay nous transmet cet hommage aux femmes et à leur rôle pendant la guerre.

Les femmes au travail

En fait, à nouveau, les femmes travaillent. Peut-être pas autant qu’en 1914-1918, car il y a moins d’hommes sur le front. Mais un million de soldats sont quand même faits prisonniers, gardés en Allemagne dans des Stalags ou Oflags jusqu’en 1945.

Par ailleurs, à partir de 1941, 650 000 Français sont réquisitionnés pour le STO (Service du travail obligatoire) et envoyés en Allemagne pour remplacer les soldats allemands partis combattre.

Beaucoup de femmes doivent donc, comme leur mère lors de la guerre précédente, se débrouiller seules pour vivre ou nourrir leurs enfants. Il leur faut trouver un emploi ou accomplir les travaux de la ferme à la place du mari absent, parfois avec l’aide du grand-père, qui reprend du service pour les tâches les plus dures malgré son âge.

La promotion de la mère

Pourtant, le nouveau gouvernement, celui du maréchal Pétain installé à Vichy, ne fait guère la promotion de la travailleuse même si, dans les faits, il ne peut rien empêcher.

C’est la mère qu’il choisit de mettre en avant. À la fois comme les gouvernements d’avant 1914 l’avaient fait, par l’affirmation d’une volonté nataliste (beaucoup d’enfants, c’est à terme beaucoup de soldats, une façon de redevenir une nation puissante face aux Allemands), mais aussi par un désir de « renouveau national » : si les femmes ne travaillent pas, elles élèveront mieux leurs enfants, ce qui donnera là encore un peuple plus fort.

Le gouvernement relance donc dès 1941 la journée des mères en mai (une fête créée en réalité par Édouard Herriot en 1926) et multiplie la propagande en faveur de la famille et de la femme au foyer.

Le règne de la débrouille

Impossible pourtant, si le mari est absent, de vivre sans travailler. Et, même s’il est là, les restrictions et les rationnements sont tels qu’il faut apprendre à s’organiser et que l’amélioration du quotidien incombe souvent aux femmes. Ce sont elles qui doivent trouver des produits remplaçant ceux qui manquent – et les journaux multiplient les conseils astucieux.

Plus de savon ? Elles apprennent à en fabriquer en mélangeant suif, soude et résine ou bien feuilles de lierre bouillies et lessive.
Plus de tissu ? Elles créent des robes, des blouses ou des chemises dans des rideaux découpés, dans des dessus-de-lit, voire dans de la toile à matelas. Elles détricotent les chaussettes trouées et les vieux pulls pour en tricoter des neufs.

Bref, les tâches ne manquent pas, sans compter les interminables queues à faire devant les magasins, tickets d’approvisionnement à la main, si les enfants sont trop jeunes pour patienter à leur place dans la file.

Deux nouvelles sortes de femmes

Deux catégories nouvelles de femmes apparaissent par ailleurs pendant la guerre : les femmes juives et les résistantes.

La première catégorie est mise au ban de la société sous la pression des Allemands et des lois antisémites imposées par Vichy : la femme juive cesse d’un seul coup d’être une femme comme les autres. À partir de juin 1942, elle doit porter une étoile jaune et, à partir de fin 1942, la mention « juive » figure en rouge sur sa carte d’identité.
De nombreux métiers lui sont interdits et elle n’échappe pas plus que les hommes ou les enfants aux déportations. Les femmes représentent ainsi une bonne partie des 76 000 juifs arrêtés en France et déportés en Allemagne pendant la durée de la guerre.

Une nouvelle catégorie, qui n’existait pas pendant le premier conflit mondial (plus militaire), c’est celle de la femme résistante. Car elle non plus n’accepte pas la défaite. Certaines femmes vont passer des munitions ou des informations, cacher des armes ou des personnes recherchées, faire passer la ligne de démarcation, imprimer ou distribuer des tracts, coller des affiches...

Même si, à la fin de la guerre, 6 femmes seulement ont reçu la croix de la Libération (sur 1059 attributions), leur action discrète mais efficace a contribué à la Victoire. Et, elles figurent aussi largement parmi les 93 000 résistants ou opposants politiques déportés.

Ne les oublions pas et sachons leur rendre hommage...

Sur le blog de Marie-Odile Mergnac LE MONDE.FR du 08/05/2010

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La femme et les symboles de la France.

Le symbole de la liberté ? Une femme. Le symbole de la justice ? Une femme. Le symbole de la France ? Une femme encore. Depuis la plus haute Antiquité, la femme se fait signe, pour les poètes comme pour les peuples.

Notre Marianne

Commençons par notre Marianne nationale. Dès les premiers jours de la Révolution, les gravures choisissent d’incarner les valeurs nouvelles à travers des femmes drapées à la romaine. En 1792, un décret stipule que « le sceau de l’État porterait [désormais] la France sous les traits d’une femme vêtue à l’antique, debout, tenant de la main droite une pique surmontée du bonnet phrygien, ou bonnet de la Liberté, la gauche appuyée sur un faisceau d’armes ». Elle n’est pas nommée par le législateur, mais on lui donne très vite le surnom populaire de « Marie-Anne », association des deux prénoms féminins les plus fréquents de l’époque. Avec la IIIe République, Marianne perd ses attributs guerriers et devient la semeuse, une sorte de mère nourricière, dont le bonnet phrygien est même parfois remplacé par une couronne d’épis. Elle devient pour tous le symbole de la France et son buste est aujourd’hui présent dans toutes nos mairies.

La Liberté

À la Révolution, les effigies de la Liberté présentent les mêmes caractéristiques que la Marianne. Encore une femme donc, mais qui perd rapidement son bonnet phrygien et se montre dans une grande tunique longue plus austère. Aujourd’hui, cette Liberté s’imagine spontanément, pour la plupart d’entre nous, sous la forme de la statue construite à New York, à l’entrée du port. C’est à l’origine une idée de la France, créée et offerte pour marquer le centenaire de l’Indépendance des Etats-Unis en 1871. Imaginée en 1867, avec un premier modèle établi en 1867 par le sculpteur Bartholdi, elle n’est finalement inaugurée que le 28 octobre 1886, il y a exactement 120 ans. Entre temps, l’Amérique avait fondu pour commémorer le centenaire de la Révolution française.

La Justice

Autre grand symbole féminin : la Justice. Elle est présentée traditionnellement sous la forme d’une femme drapée, portant une balance et ayant les yeux masqués par un bandeau. Non pas parce que « la Justice est aveugle » mais parce qu’elle ne se laisse pas influencer !

Les Muses

On dit toujours que chaque poète a sa muse… Ces divinités romaines incarnent les chants, les arts et les sciences. Leur nombre a varié selon les siècles, mais on s’accorde depuis Hésiode a en compter neuf, toutes filles de Zeus et de la déesse de la mémoire. Depuis plus de 2 000 ans, les peintres, les écrivains et les artistes les célèbrent dans leurs œuvres.

La Mort

C’est à une femme qu’on doit la vie. C’est symboliquement, dans la plupart des cultures européennes, une femme qui la clôt. La mort est souvent représentée sous les traits d’une femme âgée tenant une faux à la main. Il n’y a guère que chez les Bretons que le « faucheur de vie » est un homme : le fameux Ankou, qui circule en charrette à la nuit tombée…

Texte : Marie-Odile Mergnac sur www.orange.fr

Transmis par Linsay



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