UN FORT BESOIN DE DEMOCRATIE DIRECTE

dimanche 10 octobre 2010
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Pour moi, c’est évident, la lutte peut prendre différentes formes, et son contenu lui-même a toujours aussi plusieurs dimensions, économiques, sociales, politiques, théoriques...

L’objectif de la lutte détermine aussi la dimension principale : lutter pour les salaires et lutter pour l’école, ce n’est pas tout-à-fait la même chose, de plusieurs points de vue d’ailleurs.

Le moment ne vient-il pas de mettre toutes les revendications et aspirations sur la table ?

Avec le recul et l’expérience, ce qui m’apparait déterminant, c’est la base, le terrain, à commencer par l’entreprise, le bureau, l’école, le laboratoire... Et puis le quartier, le village. C’est en bas que l’essentiel se passe toujours, le succès comme la défaite. C’est là que se construisent les rapports de forces, l’ampleur des rassemblements. A partir de là, l’expression publique des luttes, leur forme...tout cela peut prendre différents visages.

Donc la base, et aussi l’organisation.

Il y a les organisations syndicales, politiques, et différentes formes d’organisations, d’associations, souvent plus spécialisées, et qui ont fait florès souvent avec la non-prise en compte, ou la mauvaise prise en compte, de nombre de problèmes par les organisations traditionnelles.

Dans les « grandes » luttes, les salariés se donnent des formes non-traditionnelles d’organisation. De plus en plus, ces salariés veulent diriger eux-mêmes leur lutte, il y a un grand besoin d’expression, de démocratie. Les assemblées générales prennent de plus en plus d’importance et leur contenu aborde souvent les différents aspects de la lutte, de son contexte dans toutes ses dimensions...

Il y a aussi les coordinations à différents niveaux...

Ce sont là des formes de démocratie directe et non plus représentative, chacun compte pour un, et le vote a lieu régulièrement, en permanence, au moins tous les jours s’agissant des reconductions.

Je crois qu’aujourd’hui nous avons besoin de démocratie directe au niveau politique.

La démocratie représentative a montré l’importance de ses dérives, le système capitaliste l’a récupérée. D’ailleurs, la bourgeoisie aurait-elle accordé certaines formes de suffrage universel et de fonctionnement des institutions pour se suicider politiquement ?

Je l’ai dit ailleurs, la forme actuelle de démocratie représentative dépossède le citoyen : dès qu’il a voté il n’a plus de pouvoir.

La démocratie participative a également mis en évidence ses limites, la plupart du temps elle n’est utilisée que pour les sujets de peu d’importance. Pourtant, appliquée à bon escient, elle pourrait se rapprocher beaucoup de la démocratie directe, tout dépend du contenu réel, véritablement décisionnel ou non, que l’on veut leur donner.

Il y a aussi la question de la « professionnalisation » des élus, syndicaux ou politiques d’ailleurs. Je pense que cette dimension doit disparaître. Les élus doivent être révocables à tout moment. Le nombre de leurs mandats doit être limité : un seul mandat renouvelable une seule fois...

Il y a enfin les instruments nouveaux qui peuvent également donner une dimension nouvelle au débat et à l’organisation. Je dis bien une ou des dimensions nouvelles, donc des élargissements des débats et non des remplacements...

Bien évidemment, rien de cela n’est exhaustif.

L’essentiel est que le débat s’engage, la société française a besoin d’un fort renouvellement de ses institutions.

Et il est souhaitable que ce renouvellement ait lieu avant la prochaine élection politique, il m’apparait que le boycott massif des dernières élections avait cette forte motivation. Le mouvement actuel relatif aux retraites en est également et intensément porteur.



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