Il faut absolument penser nouveau

jeudi 7 octobre 2010
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Un de mes correspondants vient de me faire parvenir sa « Contribution au congrès NPA sur les échéances politiques ».
Je lui réponds :

« TON CHOIX N’EST PAS LE MIEN ! »

Ton choix n’est pas le mien, mais, bien évidemment, au moins pour moi, chacun est libre de son choix.
Tout aussi évidemment, en bonne démocratie, dans la prise en compte positive des diversités et des contradictions, tout choix peut être discuté, et même disputé.

CONTRIBUTION AU CONGRES NPA
_ SUR LES ECHEANCES POLITIQUES
_ PAR René NPA CAEN

1 ° - Il faut quand même rappeler que dans les pays occidentaux,
contrairement à la période de la Russie lors de la première révolution
prolétarienne, les classes sociales populaires sont ultra majoritaires
car dépassant les 80 % de la population active. Pourquoi dire cela=car la
notion de « dictature du prolétariat » ne peut se comprendre que dans
une situation historique où la classe ouvrière était minoritaire, et on sait
comment ensuite le stalinisme en a fait un instrument de domination
par les dirigeants du parti unique.

2° - Aujourd’hui donc, la priorité, c’est donc bien d’unifier les plus
que 80 % pour battre les défenseurs de la « dictature de l’actionnariat ».
Mais nous nous heurtons à des difficultés objectives = les couches moyennes
de la population ont radicalement changé. Il y a une réelle prolétarisation
des classes moyennes et une autant réelle marginalisation en nombre de
petits commerçants, de paysans et même des professions comme les
médecins généralistes sont concernées du moins en milieu rural !

3° - La Gauche dans son ensemble devrait être, toutes tendances
confondues, le reflet des différentes classes sociales victimes du système
capitaliste qui montre ouvertement son incapacité à maintenir et à
développer des politiques de progrès social. Mais on en est loin = la
social démocratie européenne se positionne ouvertement et en pratique
lorsqu’elle gouverne pour des orientations de droite ( en France, Straus-Kahn,
Valls, Colomb, Fabius etc… ), les abstentionnistes déçus sont de plus en
plus nombreux, le Front national capte sur des arguments de haine une
partie des ouvriers et employés largement aliénés.

4° - Devant le manque d’une politique de gauche crédible, une grande
partie des nouvelles couches moyennes, notamment en milieu urbain,
sont attirés par des organisations qui ne remettent en rien en cause
le système capitaliste et ses inégalités sociales = c’est le modem qui
varie selon le climat politique et Europe Ecologie défendant de plus en
plus ouvertement un capitalisme vert.

5° - Force est de constater que personne ne voit actuellement le NPA
comme force crédible, d’une part pour être en mesure de rassembler les
forces de gauche sur un projet crédible et d’autre part d’être un collectif
intellectuel porteur d’un cadre de discussions pour élaborer ce projet
politique crédible. D’où l’éparpillement actuel des forces de la gauche de
la gauche ! C’est à dire de créer une dynamique majoritaire à gauche du
PS ? Parti majoritaire à gauche actuellement et pas seulement sur le
terrain électoral.

6° - Les faits ont démontré que malgré les interrogations sur l’avenir,
le Front de Gauche apparaît comme un rassemblement porteur d’espoir.
Dire le contraire, c’est comme un aveugle qui voudrait lire Marx sans aucune
aide. C’est pourtant l’image que donne actuellement la majorité du NPA !
Nous pouvons déjà entendre les ex-lcr dire qu’il va falloir faire une croisade
aux signatures ! pour faire entre 1 et 2 % !!!???

7° - Le Front de Gauche peut et doit être une force dynamique si lui aussi
s’ouvre réellement notamment en faisant que la direction du PCF ne puisse
mettre en œuvre ses pratiques de division comme elle l’a fait lors des
dernières présidentielles après la victoire du Non au traité de Lisbonne.
Pour cela d’une part le parti de Gauche doit accepter d’autres forces et
notamment la FASE et que le NPA accepte de faire partie aussi de ce
cadre unitaire même avec éventuellement des réserves sur la gouvernance.

8° - Au delà des luttes sur le devenir des retraites et du mot d’ordre de
la grève générale reconductible, le NPA doit effectivement se battre
pour un contenu anti-capitaliste en rapport avec les réalités d’aujourd’hui.
Bien sûr il y a les urgences sociales mais aussi les moyens que sont les
niches fiscales, le budget militaire mais surtout la maîtrise de l’économie
par une réelle socialisation et donc par le retour à la propriété sociale
en l’étendant aux circuits de distribution et aux nouveaux monopoles
comme Véolia ou Accord.

9° - Il faut éviter l’unité pour l’unité comme l’a fait le courant de
Christian PIQUET mais à l’inverse pourquoi pas discuter sur un cadre
avec des réserves et on l’a vu lors des dernières élections régionales
lorsque des forces locales du NPA ont eu cette démarche, les listes
unitaires ont eu un certain succès.

10° - Pour ma part, je pense que dans cette dynamique, Mélanchon
est le meilleur candidat. Je pense que ce choix dépend largement du
bon sens qui veut que l’on mette l’efficacité avant les intérêts de
boutique. Pour reprendre une expression léniniste, combattre autant
l’opportunisme que le dogmatisme !

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Il faut absolument penser nouveau

- 1) D’accord avec ton premier point : en France, les salariés représentent 92% de la population active, il nous faut donc inventer une démocratie réelle qui permette au peuple de décider réellement et en permanence.

Cela n’a jamais été le cas encore. Avec la démocratie dite « représentative », en votant, le peuple se dépossède de sa souveraineté, au moins jusqu’aux élections suivantes.

Une nouvelle forme de démocratie pourrait consister en une démocratie directe et permanente.

Premier pas dans cette voie : abolir l’actuelle constitution qui instaure une forme de pouvoir personnel du Président de la République. Pour ma part, et à l’époque avec le PCF, j’ai voté « NON » aux deux référendums qui ont instauré cette constitution. La majorité du peuple s’est alors prononcée pour, mais un demi-siècle après, les opinions ont évolué..

- 2)Aujourd’hui, les conditions se créent de la création d’un large rassemblement populaire qui se donnerait l’objectif d’abolir le capitalisme : 72% des salariés considèrent ce système comme négatif.

Lors des deux dernières élections, le boycott a été majoritaire, et cette majorité du peuple exprime là un rejet profond du système, de ses institutions, des forces politiques qui lui donnent vie.

Cette majorité n’est donc pas constituée « d’abstentionnistes déçus », son boycott est une manifestation conséquente d’un niveau de conscience élevé et positif dans la remise en cause qu’il constitue de la situation actuelle, des méfaits du système.

- 3) Pour ma part, et depuis la signature du « programme commun », je dis que je ne suis pas de « gauche » mais communiste.

Aujourd’hui, j’ajoute que je ne suis plus membre du PCF, lequel est allé au gouvernement à plusieurs reprises dans ce qui a été une véritable gestion du capitalisme, et qui, de ce fait, est devenu un parti de collaboration de classe, collaboration qu’il dénonçait auparavant dans le parti socialiste.

- 4) Je me répète : ce sont ceux qui boycottent les élections qui sont devenus majoritaires. C’est clair et net.

De même qu’il est clair et net que leurs rejets sont des bases politiques sérieuses. Mais les forces politiques principales, sans aucun scrupule, veulent ignorer cette signification forte, comme elles « oublient » de dénoncer le « coup d’Etat » qu’a constitué le viol des résultats du référendum sur le traité constitutionnel européen.

Elles « oublient », parce qu’il y a dans ces résultats majoritaires les bases d’une politique alternative, les bases politiques d’un rassemblement populaire majoritaire qui se proposerait de sortir du système, en amorcerait le processus de sortie.

Elles « oublient » parce qu’il y a là la seule crédibilité d’une véritable alternative.

- 5) Encore la « gauche ». Il faudra me dire où et quand la dite « gauche » a mené une politique, ne serait-ce que progressiste.

Par exemple, la Chambre du Front populaire, sans les députés communistes, a fini par interdire le PCF et, avec le décret du ministre socialiste Sérol, a décidé que les communistes pouvaient être condamnés à mort.

C’est aussi cette Chambre qui a voté les pleins pouvoirs à Pétain.

A la Libération, le PCF a gouverné avec la droite gaulliste sur la base du programme du CNR.

Aujourd’hui, le NPA se veut « anticapitaliste ». Moi, je suis anticapitaliste depuis 1953, date à laquelle j’ai adhéré au PCF. Aussi, je souhaite ne plus être anticapitaliste au plus tôt, c’est-à-dire connaître enfin une situation politique où le capitalisme aura été aboli.

- 6 et 7) De nouveau et toujours la « gauche » ! Mais personne n’en veut de la « gauche » dans le peuple, le boycott est majoritaire en général, mais il bat ses records dans les quartiers populaires où le PCF faisait autrefois ses meilleurs résultats !

- 8) Avec l’augmentation énorme de la productivité ( informatisation et automation ), c’est la réduction du temps de travail qui est à l’ordre du jour, et c’est pourquoi il faut mettre au rencart le projet de Sarkosy qui veut à tout prix, avec les capitalistes qui sont ses mandataires, faire travailler plus le peuple !

Et, avec l’abolition du capitalisme, ce qui est à l’ordre du jour, c’est l’abolition du salariat : que deviennent alors les retraites ?

- 9 et 10) Si je comprends bien, tu souhaites que Mélanchon soit le prochain « fondé de pouvoir » du capitalisme.

Je l’ai dit, et surtout le peuple l’a proclamé : il faut en finir avec les institutions de la 5e République et aller vers des formes de démocratie réelle et directe, des formes de « conseils » dans le prolongement de ce qui a été la Commune de Paris.

Pour que le peuple puisse décider réellement et souverainement, il convient de lui donner, enfin et réellement le pouvoir, les pouvoirs, tous les pouvoirs, en permanence et dans le temps.



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