Fabriquer des prétextes

lundi 30 mai 2011
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Réflexions cubaines sur une tentative de plus de discréditer la révolution et l’expérience de ce pays grâce à une machination qui a fait long feu.

La plus récente de ces machinations, à laquelle se sont prêtés leurs « multilauréats » informateurs, s’est dégonflée en 72 heures. Les politiciens menteurs, les médias qui ont calomnié pour des raisons politiques, ainsi que les journalistes qui ont couvert des faits qui n’ont jamais existé sans même avoir pris la peine de confirmer la moindre information, ne devraient pas rester impunis. Ils devraient au moins reconnaître leur erreur et demander des excuses à la famille, dont ils n’ont pas respecté le deuil.

Curieusement, ils ne disent mot devant le million de civils morts en Irak et en Afghanistan, qu’ils considèrent comme des « dommages collatéraux », ni devant les exécutions extrajudiciaires perpétrées par les drones dans des pays souverains.

Ils gardent un silence prudent devant le recours à la torture, devant l’existence de prisons nord-américaines secrètes en Europe, et empêchent les enquêtes sur les crimes qui sont commis à Abou Graib et dans la base navale de Guantanamo, portion du territoire cubain occupé par l’armée yankee, et sur les vols secrets de la CIA avec à bord des personnes enlevées dans d’autres pays.

Ils ne semblent ressentir aucune émotion devant la manière brutale dont les gouvernements font peser sur les plus pauvres et les émigrés les conséquences de la crise économique. Ils regardent ailleurs lorsque les chômeurs et les étudiants de ces sociétés opulentes sont réprimés avec une violence inouïe.

Cependant, ils sont à l’affût de prétextes pour dénigrer Cuba et, faute de prétextes, ils les fabriquent.

Faisant preuve d’une effronterie incroyable, ils ont tout fait pour transformer une pancréatite en un assassinat politique ; une détention policière justifiée de moins de trois heures pour trouble de l’ordre public – sans le moindre recours à la force – en un passage à tabac mortel ; quelqu’un ayant des antécédents délictueux – condamné à deux ans de réclusion pour délit de droit commun – en un dissident politique victime d’une longue peine.

Le peuple fait siennes les protestations de la famille, offensée dans sa douleur, ainsi que l’indignation des médecins que l’on a pratiquement accusés de complicité dans un homicide. Le monde connaît les nombreux exemples de la vocation humaniste de nos médecins, qui n’ont pas ménagé leurs efforts et au risque de leurs propres vies ont prêté leurs services sur tous les continents.

Le législateur Dabid Rivera, célèbre pour ses scandales de corruption électorale et pour ses campagnes extrémistes en faveur de la suppression du droit des ressortissants cubains à voyager dans leur pays – il a récemment accusé le président James Carter d’être un « agent cubain » – a affirmé sous serment devant le Congrès des Etats-Unis que le citoyen cubain décédé avait été « assassiné à coups de matraque en plein milieu du Parc Vidal de Villa Clara, dimanche dernier ».

Il n’a même pas pris la peine de vérifier que même les personnes les plus malintentionnées reconnaissent que cette personne était dans ce parc, avant et après sa brève arrestation, le jeudi 5 mai, et non pas le dimanche, car il avait été hospitalisé. Le fait qu’ils mentent n’est pas une surprise en soi, mais il faut avouer que ce mensonge est dur à faire passer…

Un monsieur nommé Salafranca, europarlementaire du Parti populaire (PP) aux nombreux mérites anticubains et proyankees, qui affirme que les vols secrets de la CIA n’apportent aucune information supplémentaire et préfère fermer les yeux afin de s’abstenir de toute condamnation, a déclaré devant le Parlement européen que la personne « est décédée des suites de sa détention et d’un tabassage par la police cubaine ».

Le quotidien espagnol El País, qui appartient au groupe Prisa, suite à une manœuvre ourdie par le PP, a publié un article sous le titre « Un dissident tabassé à mort par la police cubaine ». L’agence de presse ABC, réputée pour s’être mise au service des causes les plus sombres, titrait quant à elle : « Un opposant cubain mort à la suite de coups donnés par la police castriste ». Peu leur importe confirmer la véracité des faits, et ils ne prennent même pas la peine de dissimuler leur collusion avec des titres différents.

Ce qui est insolite, c’est que le président Barak Obama en personne, à Miami, en réponse à une question tendancieuse de la chaîne Univision – même s’il a admis ne pas avoir tous les détails – s’est également prononcé sur les événements du Parc Vidal qui n’ont jamais eu lieu.

Il est curieux qu’Obama, toujours très occupé, puisse avoir en mémoire l’affaire d’une personne détenue dans un parc cubain, dans lequel cette personne a pu retourner quelque moment plus tard. Cependant, le président n’a rien dit et ne se souvient probablement plus du visage angoissé ou du récit de la fillette irakienne Samar Hassan paru dans le New York Times le 7 mai. Les parents de cette fillette de cinq ans ont été tués sous ses yeux par des soldats US sur le chemin de retour de l’hôpital, où ils étaient allés soigner les blessures de son petit frère.

Mais, en ce qui concerne Cuba, le pire, ce ne sont pas les mensonges grossiers fabriqués et relayés chaque jour. Ce qui est impardonnable, c’est que l’on puisse censurer les grandes vérités et l’histoire d’un peuple héroïque et assiégé, qui a été capable de réaliser ce que la grande majorité de l’Humanité est considère encore comme un rêve.

Par le passé, on a tenté d’isoler Cuba ou d’encourager des troubles pour provoquer une intervention des Etats-Unis. Que veut-on cacher derrière ces campagnes ? Dénigrer, ou quelque chose de pire ? Les marionnettes et leurs salariés internes aimeraient-ils prétexter la protection des civils pour bombarder La Havane ?

Notre peuple ne se laissera pas induire en erreur par les contre-révolutionnaires internes qui cherchent à créer un climat médiatique pour provoquer un conflit avec les Etats-Unis, et il saura répondre sereinement et fermement aux actions de ces mercenaires.

Les arguments de la Révolution cubaine ne sauraient être fabriqués, comme le sont les mensonges de nos ennemis. Nos arguments se construisent avec la dignité et l’intégrité de notre peuple, qui a appris que la vérité est l’arme la plus propre dont disposent les hommes.

Source Granma le 17/05/2011

Transmis par Linsay



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