J’aime mon filleul...

...et il me le rend bien
mardi 27 juin 2006
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Samedi 24 à Marseille dans la mairie des quartiers nord avait donc lieu la séance de parrainages.

C’était l’un des plus beaux moments républicains depuis longtemps et cette journée restera gravée dans nos têtes*.

Des centaines de parrainages soit plusieurs centaines de personnes qui ont défilé de 9H à 12H dans la salle municipale. Un grand moment d’émotion et de joie tant pour les parrains que pour les filleuls.

Comme l’a rappelé Frédéric Dutoit le maire du 15/16 « les certificats de parrainage sont destinés à protéger des enfants, des hommes, des femmes ». Dans la salle comble le maire et ses adjoints avaient parfois du mal à se faire entendre mais qu’importe au delà des mots l’important était d’être là, de se sentir solidaires, unis dans un de ces actes dont on sort grandis.

Il y a des militants nombreux qui à titre personnel ont tenus à parrainer un ou une citoyenne du monde. Ils sont de la CGT, du RESF, des Verts, du PCF, de la LCR ou membres d’aucune organisation mais citoyens engagés ...S’il y a beaucoup d’anonymes combattants parmi eux ont reconnaît aussi nombre de militants connus comme Jean Paul Israël le secrétaire du syndicat des marins. Acte d’hommes et de femmes libres qui disent ainsi à la face de ce gouvernement d’exclueurs qu’ils ne laisseront pas faire.

Il y a aussi et surtout des organisations (évidemment Rouges Vifs en fait partie**) qui en tant que telles ont tenu à parrainer répondant ainsi largement à l’appel du collectif sans papiers. Ces parrainages collectifs, en particulier au plan syndical (plus de 60 pour la seule CGT), sont d’une importance qui pourrait s’avérer décisive pour la suite du combat.

60 syndicats qui parrainent cela veut dire 60 entreprises où l’on va distribuer des tracts, présenter aux salarié-e-s le ou la filleule, faire signer des pétitions pour sa régularisation, débattre des droits de l’homme et du racisme organisé.

60 entreprises où l’on va s’expliquer sur cette véritable entreprise de déportation économique du capitalisme international dans un monde où tout à la fois personne n’a choisi son lieu de naissance mais en plus nombre de gens ne peuvent choisir leur lieu de résidence. Déjà plusieurs initiatives diverses sont annoncées au CHU Timone, aux télécoms, à Gardanne, Vitrolles,... Faut il le redire ici ? les sans papiers ne sont pas venus « de leur plein gré vider les poubelles à Paris » (Pierre Perret).

A cause de cette somme d’engagements individuels et collectifs ces parrainages constituent une avancée très importante de la lutte des sans papiers. C’est un de ces moments que l’on a envie de voir se renouveler tant ils soulèvent d’espérance partagée.

Ce sont des moments où tous se prennent à rêver tout haut d’un monde fraternel. Bien sur tout le monde dans la salle sait bien que le précieux certificat ne donne rien, ne garantit de rien, mais en le prenant, en le voyant arboré avec tant de fierté et un sourire éclatant par tant de visages je repensais aux propos de Néruza au sortir du congrès de l’UD CGT.

Oui camarades travailleurs que ce système a transformé en sans papiers la fraternité existe,
oui tous les français ne s’appellent pas Sarkozy ou Le Pen,
oui ensemble nous changerons le monde...

photo : Vincent Lucas et lesfacteursdimages

* Seule ombre au tableau, alors que se tenait ces parrainages, un étudiant tunisien en DEA à la faculté d’Aix-en-Provence, Fathi Toualbi, a été expulsé de Marseille par bateau, malgré la mobilisation autour de son cas les jours précédents.

**Il s’agit de Ahmet dont on vous reparlera

Logo de l’article par « Vincent Lucas et lesfacteursdimages »




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