Quand le FMI a une soif de Tantale, le peuple remplit le tonneau des Danaïdes !

jeudi 23 juin 2011
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Une situation sans précédent pour le peuple grec depuis la main mise du FMI et des banques européennes sur son avenir.
Tous les secteurs de l’économie sont soumis au remboursement de la « dette grecque », chiffrée à 347 milliards d’euros.

Les services publics – transport, énergie, santé etc.- sont mis à l’amende. Faire payer, soit par la privatisation, soit par des coupes claires au niveau des salaires et des pensions retraites, ou des coupes sombres sur les déremboursements des soins et des médicaments.
Partout le hold-up du FMI se voit. Sur les visages, les files d’attente devant les caisses sociales, dans la ville et les quartiers où les boutiques ont fermé les unes après les autres. Car le peuple regarde à la dépense. Son revenu baisse, son pouvoir d’achat aussi.

Le chômage atteint le chiffre record de 14,8% en janvier 2011 et les prévisions pour l’année 2011 sont des plus pessimistes. Le revenu de remplacement est à 50 % de leur salaire antérieur, tout en sachant que le salaire minimum est de 711 euros et que leur indemnisation ne dépasse pas les 454 euros pour une durée maximale de 12 mois. (Pour les familles 10 % supplémentaires sont rajoutés pour chaque enfant à charge).

Le chiffre de 14,8 % concerne les chômeurs inscrits à l’OAED (organisme de placement des demandeurs d’emploi). Des nombreux chômeurs ne se font même pas connaître, et souvent n’ont aucune ressource.

En Grèce, le nombre d’actifs, ayant un emploi est de 4 233 764, il est inférieur à celui des non actifs : 4 353 148 (pour une population de 11 millions d’habitants).

Le chômage des jeunes entre 25 et 34 ans a grimpé à 21 % (contre 13,7 % en 2009). Pour les jeunes entre 15 et 24 ans, le chômage atteint le chiffre record de 39% ! Chômage des femmes : 18,77 % (contre 14,8 % en déc. 2010). Chômage des hommes : 11,9 %, (contre 6,9 % en déc. 2009).
Concernant les allocations familiales, une aide de 100 euros par an( !) est accordée pour chaque enfant à charge.

Pour répondre à cette situation, les annonces du gouvernement socialiste grec ne concernent que des emplois dans l’insertion, avec des défiscalisations pour les patrons.
L’OAED ne propose que des emplois précaires. Le chiffre de 55 000 emplois aidés en contrats d’insertion, a été annoncé pour 2011. Il s’agit de travaux d’utilité générale, espaces verts, aide à la personne, des épiceries sociales, de l’accompagnement de scolaires. D’une durée de 5 mois pour un salaire maximum de 625 euros.

A l’heure où ils licencient des milliers de personnes, dans les mairies et les collectivités locales, ils placent des chômeurs sur des programmes de courte durée sans possibilité d’embauche, sans avenir. Et ce, au moment où de grands groupes hôteliers sont exonérés de cotisations patronales sur les emplois saisonniers.

Cet hiver, de nombreuses familles n’ont pas rempli les citernes de fioul, car il a fallu faire un choix, chauffer ses os ou remplir le frigo…
Cette situation sera vite intenable pour les ouvriers et les précaires qui sont exploités, que ce soit dans l’industrie du tourisme ou de l’agriculture.

Tous ces précaires qui n’arrivent plus à acquérir des droits à la maigre indemnisation du chômage qu’ils subissent, risquent fort pour le gouvernement, de déboucher sur une situation que l’on voit éclater tout autour de la méditerranée.

Des propositions faites par des parlementaires de gauche pour la défense des droits et de l’indemnisation des chômeurs, sont constamment repoussés par le trio PASOK (gouvernement socialiste), ND (droite libérale) et LAOS (populistes, copie conforme du FN).

Dans certains quartiers de l’agglomération d’Athènes et de grandes villes grecques, on voit la création de comités populaires ou de mouvements de protestation atypiques comme « je ne paye pas-je ne paye pas ». Ces derniers mènent des opérations de « péage libre » ou de gratuité dans le transport public.
Les comités populaires, font des actions de rétablissement de l’électricité, des actions concrètes dans les lieux de travail, les quartiers.
Ces comités traitent les questions de fond sur la situation et cherchent des alternatives en créant un mouvement organisé qui s’exprime souvent dans les rangs du PAME (syndicat de classe).
La situation du chômage et de la pauvreté en Grèce, sont la goutte qui nous pend au nez si nous ne réagissons pas.

Les principales mesures d’austérité en Grèce


Réduction générale de 10% des salaires dans la fonction publique, assortie de –30% sur le 13e mois versé avant Noël et –30% sur le 14e mois (distribué en deux parties à Pâques et avant l’été). Réduction de 10% du montant des pensions de retraite.

Réduction des dépenses publiques de 7,1% sur les neuf premiers mois de l’année, découlant surtout d’une coupe de 30% dans les investissements publics (plan précarité et pas d’embauche)

Hausse de la TVA de 19% à 23%.

Nouvelles taxes sur les cigarettes et sur l’alcool.

Restructuration des principales entreprises publiques, dont les chemins de fer (effectifs divisés par deux) en vue de leur privatisation.
Ouverture à la concurrence des professions réglementées (pharmaciens, notaires, architectes, avocats…)

Article paru dans Réactif, le journal des chômeurs CGT.



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