Bernadette Chirac : fiel, mon mari !.

dimanche 11 septembre 2011
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Bernie ne se contente pas d’aller récupérer son Jacques dans les bistrots. Elle l’assaisonne à sa façon avant d’aller faire du gringue à Sarko.

Le spectacle a fait le bonheur des photographes et des touristes en goguette à Saint-Tropez cet été.

Droite dans ses mocassins en python, le regard vipérin fixé sur l’horizon, Bernadette attend la voiture et les gardes du corps qui viendront enfin embarquer son mari, qui sirote en terrasse sa troisième colada de la matinée.

Derrière elle, Jacquot, affalé dans son fauteuil, contemple, l’oeil dépité et rageur, cette épouse qui joue les gardes-chiourme alors qu’il était en train de mater les jolies filles, leur claquer la bise et signer des autographes...

Il est loin, le temps où Bernadette, alors frêle et effacée, se contentait de baisser la tête quand son mari lui jetait en public des « Taisez-vous ! », lui balançait des « Vous ratez tout et vous faites tout rater ! », on lançait en fin de banquet devant elle, rougissante :

« A nos femmes, à nos chevaux et à ceux qui les montent » !.

La reine mère de la nuit

Désormais, son épouse a repris les rênes.

A 78 ans, « Maman » court les défilés de mode et les soirées mondaines quand son mari reste, comme il le dit lui-même, « coucouche panier, bouboule en rond, papattes croisées », dans leur appartement qu quai Voltaire.

Un galetas de plus de 400 m2 prêté depuis 2007 à ce couple de miséreux par la famille de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri.

La très pieuse Bernie fréquente même les boîtes de nuit.

Des « night-clubbers » jurent l’avoir vue, en avril 2010, fredonner « Big Girl », au club parisien 1515.

L’année précédente, elle était allée applaudir le DJ d’un soir du VIP Room de Saint-Trop, qui n’était autre que le fils de Bernard Arnault, le patron de LVMH.

Un bon investissement : un an plus tard, le milliardaire faisait entrer l’ex-première dame de France dans son conseil d’administration, avec 70 000 euros par an de jetons de présence à la clé...

Quand elle ne passe pas son temps à faire la teuf, à récolter les pièces jaunes ou à squatter en famille les résidences de François Pinault à Saint-Tropez et à Dinard, Bernadette occupe ses loisirs à donner des interviews pleines de fiel et de bons sentiments.

Son Jacques reste la première cible de ses vacheries ciselées avec soin.

Du « Cinquante-cinq ans de mariage, c’est affreux ! » susurré chez Ardisson au « Je vous amènerai mon mari, cela lui fera une sortie ! » jeté, devant les micros, à un retraité corrézien de 102 ans, en passant par « Mes parents m’ont donné une éducation très sévère, mais je les en remercie. Il fallait être bien dressée pour être l’épouse de Jacques Chirac », c’est presque tous les jours la fête à Jacquot....

Dent dure mais estomac d’acier :

« Elle aime bien manger et elle n’est pas la dernière à lever le coude », confesse un de ses ex-collaborateurs, qui précise qu’elle a un petit faible pour « le bordeaux, le bourgogne et le whisky ».

Madame déchire également à belles dents les amis de monsieur, comme Jean-Louis Debré, qui l’emmène en loucedé boire un coup et s’empiffrer de cochonnailles.

Et, quand elle ne peut pas interdire les escapades du retraité,elle chapitre ses compagnons de bordée d’un :

« Surtout, surveillez-le ! Empêchez-le de dire des bêtises ! ».

Raté !

En juin, le vieux garnement ne peut s’empêcher de lâcher devant les télés son fameux

« Je peux dire que je voterai Hollande ! ».

C’est aussitôt le branle-bas de combat dans la maison Chirac.

Un communiqué prétend qu’il s’agissait d’« humour corrézien », et Bernie saute sur son téléphone pour présenter des excuses à Sarko et l’assurer de son « soutien le moment venu ».

Son intervention est d’autant plus comique qu’elle compte elle-même parmi les groupies de Hollande.

En Corrèze, elle a ainsi été la seule élue UMP à voter certaines propositions de la gauche au conseil général, présidé par François Hollande.

Lequel le lui rend bien : alors que Bernadette a vu son élection de conseillère invalidée par la justice, le PS local a décidé de ne pas présenter de vrai candidat face à elle pour le scrutin partiel du 25 septembre.

Séance de lèche au palais.

Si Bernie a tenu à cajoler Sarko avant le procès des emplois fictifs, ses relations avec lui n’ont pas été toujours idylliques.

Ami de Claude Chirac dans les années 80, le futur président fréquente alors la table familiale, avant de s’afficher brusquement au côté de Balladur.

Un affront terrible pour Bernadette, qui le soupçonnera d’avoir balancé à la presse des dossiers sur son époux et sur les affaires immobilières des Chodron de Courcel.

Sa rage est telle qu’elle jure en 1995 :

« Ce petit monsieur peut serrer les fesses, je les lui botterai tant et si bien qu’il n’en aura plus jamais ! ».

Mais, pragmatique, Bernie comprendra pourtant, en 2004, que le vent a tourné : devenu incontournable, Sarko a de bonnes chances de devenir président, et son appui pourra être précieux pour faire face aux ennuis judiciaires.

Du jour au lendemain, elle lui adresse une débauche de compliments publics.

Du genre :

« Je le soutiens avec ardeur » ou « Heureusement qu’on vous a ! »

L’ex-« petit salaud » va se laisser séduire.

Au point de lancer dans un meeting en 2005 :

« Une personne m’a tendu la main, m’a écouté, m’a respecté : c’était vous, madame. Si les choses n’ont jamais dépassé l’irrémédiable, c’est parce qu’il y avait une bonne fée qui veillait ».

Depuis, Bernadette a continué son offensive de charme.

Elle ne tarit plus d’éloges sur Sarko et sur Carla, « une merveilleuse personne » qui « apporte beaucoup au Président ».

Et ça paie.

En 2010, au cours d’un déjeuner avec Sarko et son époux, elle arrache un drôle d’accord financier :

l’UMP prendra en charge la moitié de la facture des emplois bidon à rembourser à la Mairie de Paris.

Mais c’est encore insuffisant pour faire annuler la procédure judiciaire.

Cramponnée à l’idée que « c’est insensé de faire comparaître un homme qui a tout donné à la France », la dame qui ne manque aucune occasion de défendre l’image de son Jacques au point, le 31 janvier dernier, de se fendre d’une interview très très préparée, avec son ami Elkabach, compte désormais sur l’état de santé de son mari pour faire annuler le procès.

Mais pas question de laisser croire que l’Ex fuit la justice.

Ce ne serait pas très convenable.

Foi de Bernie :

« Jacques Chirac n’a jamais eu l’intention de se dérober, jamais ! ».

Après tout, cela ne fait guère qu’une vingtaine d’années que la famille Chirac joue à cache-cache avec la justice......

D’après Hervé Liffran dans Le Canard enchaîné du 31/08/2011

Transmis par Linsay



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