Fillon veut des retraités plus morts que vifs !

jeudi 29 septembre 2011
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Faisons litière de la stupidité d’un certain nombre de journalistes persistant, contre l’évidence, à situer François Fillon à « l’aile sociale » de l’UMP alors même que toutes les réformes qu’il a mises en oeuvre depuis 2007 (n’oublions pas la calamiteuse réforme des retraites de 2003 qui porte son nom), tout autant que ses déclarations, prouvent qu’il est dans le camp de la droite la plus dure et réactionnaire : antisociale jusqu’à la moelle.

La dernière réforme des retraites à peine votée - en dépit de l’hostilité d’une grande majorité des Français (plus de 60 %) et de nombreuses manifestations d’envergure entre juin et octobre 2010 mais telle est l’indélébile marque du sarkozysme : vous n’en voulez pas ? On vous l’impose sans discussion possible - il envisage désormais de faire passer l’âge légal de départ en retraite à 67 ans, visant un âge de retraite commun entre la France et l’Allemagne (Flash-Actu du Figaro, 22 sept. 2011).

Il feint d’oublier une vérité dérangeante : à savoir qu’en ayant également élevé le nombre de trimestres nécessaires pour valider la retraite à 66 ans, elle est déjà repoussée jusqu’à 67 ans pour grand nombre de personnes qui présentent des interruptions dans leur carrière, notamment les femmes qui ont arrêté de travailler plusieurs années pour élever des enfants et grand nombre de travailleurs précaires ou de personnes exclues du monde du travail pour diverses raisons.

Vérités dérangeantes

Autre vérité dérangeante : nous lisons de façon récurrente que les entreprises ne veulent pas des vieux ! Qu’on les appelât aujourd’hui « seniors » ne change pas plus la problématique que de nommer les femmes et hommes de ménage « techniciens de surface ». Novlangue... Ils font tout pour s’en débarrasser. Certaines renouent d’ailleurs avec la pratique des pré-retraites qui fut stupidement abandonnée et mise au pilori.

C’est bien évidemment stupide sur les plans économique, social et humain. Mieux vaut en effet être pré-retraité avec des revenus convenables que chômeur voire en fin de droits ou touchant le RMA. Parce qu’être retraité à 60 ans ou pré-retraité plus jeune ne signifie nullement la fin d’une vie « active ». Leur temps libre n’est nullement une charge pour la société, bien au contraire : ils sont utiles à l’économie.

Il est en effet prouvé depuis belle lurette que les personnes partant à la retraite à 60 ans, voire plus tôt pour certains, voyageront certainement plus, si elles en ont les moyens, qu’à 66 ou 67 ans surtout si de surcroît elles atteignent l’âge légal encore plus sur les rotules ! Leurs loisirs - transports, hôtels et restaurants, musées, etc. - sont donc tout à fait bénéfiques à l’économie d’autant qu’ils partent le plus souvent en saison creuse.

Par ailleurs, l’on sait très bien que de nombreuses associations de toute nature - dont beaucoup rendent d’inestimables services à la société - ne pourraient fonctionner sans les retraités bénévoles qui s’y investissent en grand nombre. Y seront-ils aussi disposés après 67 ans ?

C’est surtout encore plus aberrant quand le nombre de chômeurs vient de dépasser les 4 millions, toutes catégories confondues et qu’il y a peu d’espoir de voir la tendance s’inverser de manière durable, bien au contraire. Je lis sur Marianne (n° 752 du 17 au 23 sept. 2011) dans un article de Jack Dion « La vraie règle d’or » que dans une tribune du Monde Guy Sorman - bien connu pour être un âne bâté de solides convictions ultralibérales... Je l’ai déjà assez critiqué, je vais encore me faire allumer ! mais rien à secouer : je persisterais et signerais autant qu’il me plaira - écrit qu’il fallait s’adapter « au fait inédit et peu reconnu du chômage permanent »...

Je ne sais sur quelle planète vit Guy Sorman mais j’oserais lui rappeler que le chômage de masse date de 1975 et du premier choc pétrolier et qu’il n’a jamais décru depuis, bien au contraire. Depuis 1985, le taux de chômage n’est jamais retombé en dessous de la barre de 8 %. Je ne sais s’il vous en souvient mais Jeremy Rifkin s’attira une belle volée de bois vert en pronostiquant La fin du travail (ouvrage publié en France en 1996 aux Editions de la Découverte)...

Les jeunes cumuleront tous les désavantages

Mais baste ! Peu leur chaut en effet, qu’il y ait en France 8,2 millions de personnes pauvres (13,5 % de la population) vivant de revenus au-dessous du seuil de pauvreté (954 € par mois) et que l’Insee en expliquât la progression par celle du chômage. Et encore, s‘agit-il des chiffres de 2009 car le rapport annuel porte toujours sur les données de l’année N-2. Nul doute qu’ils n’aient encore augmenté depuis, comme en témoignent toutes les associations caritatives qui apportent leur aide aux plus démunis : le nombre de bénéficiaires et surtout de demandeurs - leurs moyens deviennent dramatiquement insuffisants pour répondre à toutes les demandes - est en hausse constante et touche désormais des personnes qui n’en avaient pas besoin auparavant : retraités au revenus modestes, salariés pauvres voire cadres au chômage.

Vous y ajoutez une belle petite saloperie de derrière les fagots, parue dans le Monde du 23 sept. 2009 et qui m’a fait grimper aux rideaux (que je n’ai pas) avant-hier quand j’en pris connaissance Les précaires, cœur de cible de la réforme des indemnités maladie. Il s’agit d’un nouveau mode de calcul des indemnités journalières pour maladie et accident du travail qui a été présenté le 22 septembre dans le budget de la Sécurité sociale.

Il consiste à calculer les indemnités non plus sur le salaire brut - avant cotisations sociales - mais sur le salaire net. Sachant que grosso modo les cotisations représentent 20 %, la perte est loin d’être négligeable. Ce qui, note Le Monde « va se traduire par une perte pour un certain nombre de salariés et notamment les plus jeunes et les plus précaires ».

La raison en est bien simple : dans la plupart des entreprises, du fait de la « mensualisation » qu’elle soit issue de la loi ou d’accords paritaires nationaux par secteurs d’activités, les salariés bénéficient du maintien intégral de leur salaire - y compris pendant la période dite de « carence » les premiers jours - ou partiel dans un second temps s’il s’agit d’un arrêt de longue durée. Ces dispositions sont fonction de leur ancienneté dans l’entreprise. Il faut en général un an de présence pour y avoir droit et la durée de la prise en charge par l‘employeur augmente le plus souvent par tranches de 5 ans.

Il est donc évident que les salariés précaires embauchés pour des contrats de courte durée sont les premiers pénalisés puisqu’ils auront rarement un temps de présence suffisant dans l’entreprise pour y prétendre. Les jeunes cumuleront tous les désavantages : très nombreux à enchaîner les emplois précaires, s’ils ont le malheur - même en étant embauchés en CDI - de tomber malade ou d’être accidentés la première année, ils y perdront beaucoup (rappelons que les indemnités journalières ne représentent que 50 % du salaire (60 % en accident du travail).

L’illusion des droits des salariés

C’est d’autant plus rageant qu’il fut envisagé - sinon promis ! - il n’y a pas si longtemps et pour tenir compte précisément de la précarité de l’emploi, des licenciements économiques et toutes causes provoquant une rupture dans un cursus professionnel, de mettre en œuvre la notion de « parcours professionnel » : les droits ne seraient plus fonction de l’ancienneté dans l’entreprise ou de la nature du contrat de travail (CDI, CDD, contrats d’intérim, etc.) mais attachés au salarié. Même en ayant quitté une entreprise, il les conserverait intuitu personae. Cela se passe ainsi dans d’autres pays de l’Union européenne : la France est toujours le mauvais élève s’agissant des droits des salariés.

Mais pourquoi voudriez-vous que les Sarkozy, Fillon & consorts se préoccupassent des « salauds de pauvres » autrement que pour les tondre un peu plus rasibus ? Du moment que leurs amis multimilliar-daires du COUAC-40 s’en missent plein les fouilles : je délocalise, je gagne plus.

François Fillon évoque la « convergence fiscale » entre les deux pays - ils nous ont déjà raconté tellement de chars sur cette question, y compris le « bouclier fiscal » que mieux vaut prendre ces déclarations la langue dans la joue comme disent nos amis anglais ! - pour justifier la nécessité « d’un rapprochement des durées de travail et de l’âge de départ en retraite entre les deux pays »... Pour la durée du travail, je ne saurais dire ce qu’il en est en règle générale en Allemagne mais j’ai lu dernièrement qu’elle était de 32 heures par semaine dans certaines industries... Chiche ?

Quand on pense qu’ils continuent à nous chier des pendules avec les 35 heures qui auraient ruiné l’économie française. Certainement moins que les heures sup’ défiscalisées et exonérées de charges sociales : calamiteux tout autant pour le budget de l’Etat et celui de l’Urssaf et ne pouvant que contribuer à augmenter le nombre de chômeurs. Il n’y a guère - et c’est du dernier cocasse comme le soulignait L’Humanité du 2 mai 2011 - que Nathalie Kosciusko-Morisot à considérer que les 35 heures sont un « un acquis du quinquennat de Sarkozy » ! Jusqu’à présent, Martine Aubry était fustigée comme la « Madone des 35 heures ».

Pour le reste, Fillon reste - prudemment - dans le flou (même pas artistique) affirmant « qu’il n’y aurait pas de nouvelle réforme dans les prochains mois »… A moins d’être complètement con et compte tenu de l’exaspération croissante des Français - on peut même parler de « détestation » s’agissant de Sarkozy - il ne faut pas être grand clerc pour savoir - à moins de huit mois de l’élection présidentielle dont le résultat est pour l’heure des plus incertain - que Nicolas Sarkozy a dû mettre dans sa poche (et son mouchoir par-dessus) toutes les ambitions réformatrices qu’il pouvait encore nourrir.

La palme de la proposition à Bruno Le Maire

Espérons que Sarkozy sera battu en 2012 car ses partisans sont tellement stupides qu’ils ne savent même pas cacher leur ambitieux programme pour l’après-2012 ! Ils parlent d’organiser - dans les premiers mois du prochain quinquennat… c’est dire s’ils n’envisagent pas un instant que leur champion fût mis KO debout - des « Assises de la nouvelle démocratie sociale »…

Nouvelle ? Nous ne connaissons que trop leur conception de la démocratie sociale : ils imposent leurs réformes aux syndicats sans discussion possible, voire passent outre les accords difficilement trouvés avec le Medef. François Fillon qui prétend faire converger les dispositions sociales françaises et allemandes devrait bien plutôt s’inspirer de l’exemple allemand en matière d’accords entre les syndicats (puissants) et les entreprises. Les grèves sont relativement rares et je ne pense pas qu’il viendrait à l’esprit du pouvoir politique de rendre leurs accords caduques par le fait d’une loi.

- L’UMP entend donc démanteler non seulement les 35 heures (France Soir du 2 juillet 2011) comme le souhaite Hervé Novelli, secrétaire général adjoint de l’Elysée (et ancien militant d’extrême droite comme de nombreux amis de jeunesse de Nicolas Sarkozy) mais également en finir avec la durée légale du travail fin 2015 (Les Echos du 5 juillet 2011) ce qui constituerait comme le soulignait l’Humanité le 5 juin 2011 une dérégulation complète du temps de travail ;

- Augmenter la TVA de deux points en ajoutant de surcroît une TVA dite sans doute par sens de l’antiphrase ! « sociale »… Ce qui équivaudrait à porter le niveau de la TVA à 23,6 % (soit une hausse de 4 points !). Voilà qui devrait incontestablement améliorer le pouvoir d’achat de la grande majorité des Français, déjà plus qu’à la peine. Décidément, ils sont totalement dépourvus du simple bon sens en matière économique ! Rappelons à cet égard qu’en 1995 Jacques Chirac avait également augmenté la TVA de 2 points (de 18,6 % à 20,6 %) et que cela ne contribua sans doute pas pour rien au marasme économique. Le gouvernement Jospin l’abaissa le 1er avril 2000 à 19,6 %. Pourquoi si tard alors que l’embellie économique était déjà en déclin après le krach de la nouvelle économie ? Mystère et boule de gomme

- Incontestablement c’est à Bruno Le Maire que l’on doit attribuer la palme de la proposition la plus réac : rien moins que la quasi suppression de l’indemnisation du chômage (L’Expansion du 31 août 2011) . Il estime que « le redressement des finances publiques « suppose des décisions courageuses » et qu’il faut « rompre avec cette habitude qui fait reposer l’action politique sur de la dépense supplémentaire »… On croirait entendre Hervé Gaymard - alors tout nouveau ministre du Budget - oser affirmer que les Français devaient se « désintoxiquer de la dépense publique » juste avant (début 2005) que nous apprenions qu’il s’était vu octroyer comme logement de fonction - alors qu’il disposait d’un appartement à Paris mais l’avait loué ! - un immense triplex de luxe dans lequel il avait exécuter de dispendieux travaux d’aménagement, tout cela bien évidemment aux frais de la princesse…

Le Maire plaide en effet - avec Jean-François Copé toujours présent pour les mauvais coups ! - pour un projet qui « coûtera zéro euro au pays (…) une première pour un projet présidentiel : Toute nouvelle dépense devra être compensée par la réduction d’une autre ». Nul besoin d’être grand clerc pour subodorer que ce seront comme toujours les plus démunis et les classes moyennes déjà fort mises à mal par plus de quatre ans de « sarkozysme réel » qui en feront les frais ! Ils ne risquent pas de « désespérer Bettencourt ».

Sans doute Bruno Le Maire qui s’interroge sur la « survie du dispositif d’indemnisation du chômage parmi les plus généreux au monde, en particulier pour les cadres à hauts salaires » - il crache le morceau : seuls les riches intéressent l’UMP, les chômeurs du vulgum pecus peuvent bien aller se faire brosser - n’est-il pas au courant : les indemnités de chômage ne sont nullement financées par le budget de l’Etat mais par les Assedic sur les fonds collectés par l’Unedic - organisme paritaire géré par les syndicats salariés et patronaux. C’est donc l’argent des entreprises et des salariés. Mais nous ne connaissons que trop l’habituelle tendance du gouvernement à faire main basse sur l’argent des autres.

S’il faut piquer de l’argent ailleurs, je suggèrerais bien plutôt de baisser le salaire des ministres - celui de Sarkozy, itou - car leurs émoluments qui avaient déjà été portés à 10.000 € sous Chirac dépassent aujourd’hui 15.000 €… 50 % en 4 ans, je doute que beaucoup de salariés eussent été à pareille fête. Pour un portrait peu flatteur de Bruno Le Maire je ne peux que vous encourager à lire un article du… Figaro ! Le Maire : jusqu’où ira-t-il ?, qui n’hésite pas à le présenter comme « le plus cynique et brutal de sa génération ». Dont acte.

Plaidoyer pro domo de Francois Fillon : « Il faudra aller vers un temps de travail commun, il faudra aller vers un âge de retraite commun, il faudra aller vers une convergence progressive de l’organisation économique et sociale de nos deux pays, car c’est la clef de la survie et du développement de la zone euro et du continent européen »…

Ne doutant pas un instant que pour l’UMP, il s’agira toujours d’une convergence « par le bas » ! S’agissant des seules retraites, j’avais lu en son temps sur plusieurs articles critiquant la dernière réforme que dans aucun des pays qui avaient réformé leur système de retraite pour tenir compte du vieillissement de la population, il n’y avait eu en même temps ET augmentation de l’âge de départ ET augmentation de la durée de cotisation nécessaire pour faire valider ses droits à la retraite… Seule la France - championne ès réaction anti-sociale - a réussi ce double exploit.

Quant à la « survie et au développement de la zone euro et de l’Europe communautaire », je vais très certainement me faire allumer par certains mais non seulement je n’ai rien à secouer de cette Europe ultralibérale qui nous a fait déjà bien assez de mal, je ne verserais aucune larme si elles s’écrasent façon puzzle sur leur « mur du çon » à moins qu’elles ne fussent englouties par un gigantesque trou noir.
Pour parler de « convergence » encore faut-il comparer ce qui est comparable.

Or, selon les fort intéressantes données fournies par Wikipédia, si l’Allemagne et la France sont respectivement quatrième et cinquième puissances économiques mondiales, tout les sépare. L’Allemagne - qui s’est bien gardée de délocaliser son industrie ! - emploie 33 % de sa population active (43,35 millions de personnes pour 82 millions d’habitants) dans le secteur industriel. Elle est devenue la première puissance exportatrice de biens - notamment des voitures, des machines et des produits chimiques - devant la Chine et les Etats-Unis. Sa balance des paiements est largement excédentaire (je ne dispose pas de chiffres récents) ; le déficit public représentait 3,3 % du PIB en 2010 et le taux de chômage était de 6,1 % en juin 2011.

En France, les activités de service sont devenues majoritaires : le secteur tertiaire employant 77,6 % de la population active (28,1 millions de personnes pour un peu plus de 66 millions d’habitants) alors que la part de l’industrie ne représente plus que 14,9 % de la population active en 2009 (chiffres de l’Insee) contre 20,4 % en 1999... L’on constate aisément la dégradation du secteur industriel en 10 ans : résultat de la mondialisation et des délocalisations. Le résultat en matières d’indicateurs économiques n’est donc nullement surprenant : la balance commerciale est en déficit permanent depuis 2004 et ne cesse de dépasser de (tristes) records mois après mois ; le déficit public atteignait 7 % du PIB en 2010 et l’on sait qu’il n’a cessé d’augmenter depuis (résultat de la désastreuse politique de Sarkozy qui l’aggrave encore : prêts à la Grèce, intervention militaire en Libye, etc.) et quant au taux de chômage, il était de 9,7 % en juin 2011 et a encore fortement augmenté depuis...

S’agissant de la sidérurgie et notamment de la production d’acier ; bien que marginale eu égard aux grands pays producteurs - Chine, Etats-Unis, Japon - l’Allemagne se classe au 6e rang des producteurs mondiaux avec 47,2 millions de tonnes et de surcroît avec une croissance de la production de l’ordre de 6 % entre 2002 et 2006 : bref, les gouvernements allemands qu’ils fussent de gauche - Gerhard Schröder - ou de droite - Angela Merkel - se sont bien gardés de brader la sidérurgie allemande.

Or, et je ne cesserais de le répéter tant c’est important : un pays sans industrie est un pays économiquement fichu. Disparaissent avec les usines non seulement la production de biens qu’il faut importer - déséquilibre de la balance des paiements, laquelle atteint des sommets en France depuis bien avant 2007 et qu’il faut bien financer, d’où des emprunts sur les marchés financiers dont nous sommes encore plus captifs - mais également les seuls emplois ouvriers réellement qualifiés qui étaient naguère bien rémunérés en France. Economiquement fichu également parce que les activités du secteur tertiaire - commerce, services, etc. - sont nettement plus tributaires de la conjoncture économique et pour la plupart, non exportables.

« Privatisation des profits, nationalisation des pertes »

D’autant plus dramatique que depuis 2002 les ministres des Finances n’ont eu cesse de prôner la relance par la consommation ce qui accroît les importations ! faute de « patriotisme économique » dont même l’idée n’effleure les dirigeants et gros actionnaires des multinationales du COUAC-40 - et qui plus est, sans en donner les moyens aux consommateurs, allant jusqu’à vouloir que nous nous endettions pour consommer davantage… Et ta sœur ! - c’est d’ailleurs le même mécanisme qui est à l’origine de la crise des supprimes et de la faillite des économies américaines et britanniques : pousser - par des taux d’intérêts relativement bas - les salariés dont le pouvoir d’achat est en baisse à s’endetter pour maintenir le même niveau de vie.

En France, Nicolas Sarkozy aura beau se présenter en « chevalier blanc » se portant au secours de l’industrie, il ne convaincra que les abrutis et ceux qui le soutiennent mordicus. Que restera-t-il de la sidérurgie française quand Mittal aura fermé définitivement le dernier haut-fourneau encore en activité en Lorraine ? Après l’aciérie de Gandrange en 2008, celle de Florange en 2011 ou 2012 ?

D’après l’article de Perrine Cherchève dans Marianne (n° 752 du 17 au 23 sept. 2011) il serait tricard à Gandrange ! « Pour les Mosellans, Sarkozy a menti - il n’a pas tenu ses promesses - il doit payer ! »
Il me parait tout aussi évident que le plan concocté dans le plus grand secret par PSA et visant la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-bois - pour délocaliser en Inde - sera mis en œuvre immédiatement après l’élection présidentielle (ils doivent serrer les doigts en espérant que le champion toute catégorie des délocalisations soit réélu).

On rappellera utilement que l’industrie automobile française a reçu de fort substantielles aides, à coup de centaines de millions d’euros en 2008-2009 et que la prime de l’Etat pour l’achat d’une voiture neuve n’a pas été pour rien dans leurs performances des dernières années.

Mais il me revint en mémoire, il y a quelques jours, un aphorisme déjà ancien sur le libéralisme (économique) : « privatisation des profits, nationalisation des pertes ». Toujours et de plus en plus d’actualité ! Et ce sont les Français modestes ou des classes moyennes que l’on ose qualifier « d’assistés »…

Par Lait d’Beu - Blogueur associé associé Marianne 2 le 28/09/2011

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