Les leçons de Grèce

jeudi 27 octobre 2011
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Pour Mariucha Fontana seule une grève générale illimitée pour renverser le gouvernement et construire une alternative de pouvoir peut vaincre la guerre sociale contre le peuple grec.

Les leçons de Grèce : seule une grève générale illimitée pour renverser le gouvernement et construire une alternative de pouvoir peut vaincre la guerre sociale contre le peuple grec.

« Notre mode de vie, de travailler, de consommer et d’organiser nos vies s’est achevé hier ». Ce sont là les mots du périodique grec pro-gouvernemental « Ta Nea » au mois de mai, quand le gouvernement du « socialiste » Papandreou, en pleine révolte du peuple grec, approuva au Parlement un nouveau et plus brutal « plan d’ajustement » (depuis deux autres ont été adoptés).

Les mesures sont si destructrices que, en plus de dévaster tous les droits du peuple travailleur et d’apporter la faim, elles transforment le pays en une colonie dépendante du capitalisme allemand et français.

La crise du système capitaliste, qui a son épicentre actuellement en Europe, est si profonde qu’elle n’est comparable qu’à la Grande Dépression mondiale qui suivit la crise de 1929. Pour le capitalisme, il n’y a pas d’autre manière de sortir de la crise que de détruire des moyens de production en masse et des emplois par millions. Seulement ainsi il peut parvenir à retrouver les taux de bénéfice, raison d’être de l’existence de ce système irrationnel, anarchique et obsolète.

Ils sortirent seulement de la Grande Dépression de 1929 que par la Guerre Mondiale, après avoir détruit des pays, des usines, des infrastructures et tué plus de 50 millions de personnes.
Actuellement nous n’avons pas une IIIe Guerre Mondiale, mais bien une guerre sociale aux dimensions énormes, qui veut faire disparaître de haut en bas l’ « Etat-Providence » et nous faire reculer de 60 ans.

Prêts à tout pour imposer les plans d’ajustement
La crise est si profonde, que les gouvernements de l’UE, qu’ils soient « sociaux-démocrates » ou de droite, se trouvent sans marge de manoeuvre pour retirer, adoucir, ou même retarder les plans d’ajustement. Ils ne peuvent céder parce que, s’ils le font, tout le plan de la zone euro et de l’UE menace de s’écrouler. Ils sont prêts à tout pour nous les imposer.

La Grèce est l’exemple le plus clair : les travailleurs ont fait 8 grèves générales en 2010 et 5 en 2011, dont deux de 48 heures. Il y a quelques années une mobilisation moindre aurait remporté d’importants succès. Maintenant la situation est très différente. Faire reculer le gouvernement et faire chuter le plan de la troïka est beaucoup plus compliqué, parce qu’elle exige de mettre sur pied non une grève générale de 24 ou 48 heures pour « protester » contre le gouvernement, mais une grève générale illimitée directement orientée à le renverser et à poser une alternative de pouvoir imposant un programme alternatif.

Un programme basé sur le non-paiement de la dette publique (ce qui implique la sortie de l’euro et de l’UE), accompagné de mesures d’auto-défense de base comme l’expropriation des banques et des secteurs stratégiques, le contrôle des mouvements de capitaux et le monopole du commerce extérieur. Mesures nécessaires pour réorganiser l’économie au service de l’immense majorité et qui vont organiser la lutte unie avec la classe travailleuse de tout le continent, parce que seulement dans une Europe unie des Travailleurs nous pouvons trouver des solutions aux problèmes.

Article de Mariucha Fontana publié dans Pagina Roja n°8, publication mensuelle de Corriente Roja

Traduit de l’espagnol par Gérard Jugant




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