La preuve par les faits de la justesse d’une lutte sans faute.

Montebourg le retour !
mardi 29 mai 2012
par  narosinfo
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Jeudi 24 mai 2012

L’annonce tardive de la venue du ministre du redressement productif avait été comme un coup de fouet. On se pinçait pour y croire. À la demande du Préfet, la rencontre [1] aura lieu en terrain neutre, dans la salle des fêtes de la mairie de Gémenos, et sera suivie d’une conférence de presse devant l’usine.

Vendredi 25 mai 2012

8H30, l’usine est fin prête, banderole géante, celle du jour fou recouvre entièrement le mur du bâtiment de l’entrée.(Ils sont aussi devenus alpinistes…)

Tout le monde est en « tenue de combat » avec le T.shirt, « UNILEVER TUE L’EMPLOI ».

La tension est palpable. On peut le comprendre : 605 jours de combat, de déconvenues et de victoires reconquises, de découragement et de fatigue, de ténacité (On lâchera rien !!) de lucidité et de courage, de solidarité et de fraternité. Il a fallu être clairvoyant, rassembleur… et aujourd’hui, peut être, un début de solution, enfin une perspective et un espoir pour le projet alternatif porté par les ouvriers de FRALIB.
Olivier, rappelle la position des Fralibs « le gouvernement actuel a pris des engagements, il faut qu’il les tienne. Il s’est engagé sur la tenue d’une table ronde, l’examen du projet alternatif et le maintien de la marque. Il a la possibilité avec FRALIB de faire un exemple fort. Arnaud Montebourg prône la démondialisation, c’est l’occasion pour lui d’agir. »

Une bataille gagnée sur le fond.

Arnaud Montebourg était déjà venu sur le site de l’usine Fralib. Il était alors candidat aux primaires du PS. Il y revient aujourd’hui comme ministre, « je me suis saisi du dossier FRALIB à la demande du 1er ministre et du président de la république ».

Après avoir remercié le maire de Gémenos pour son accueil, il annonce immédiatement la couleur et la règle du jeu :
À la demande du gouvernement le groupe Unilever, en la personne du président d’Unilever France, accepte de venir à la table des négociations.

Le groupe ne demandera pas l’exécution de la dernière décision de justice (l’expulsion des salariés après le 1er juin), et s’engage à ce que les machines ne quittent pas l’usine, tant que les négociations n’auront pas repris.

Un processus de discussions et de négociations va s’ouvrir sous l’égide du Ministère du Redressement productif, du Ministère de l’Economie sociale et solidaire, du Ministère de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire et du Ministère du Travail. Ce que les salariés revendiquaient explicitement depuis des mois en demandant la tenue d’une « table ronde ».

Après avoir subi un sévère revers par l’exercice du droit de préemption utilisé par la CUM, Unilever est contraint de s’asseoir à la table des négociations.
En effet, le Président de la Communauté Urbaine de Marseille, a pris l’engagement de se porter acquéreur du foncier : « Pour que toutes les possibilités de reprise soient examinées dans les meilleures conditions, le foncier industriel doit être entre les mains de la puissance publique locale »

M. Michel BENTOUNSI [[directeur départemental de la DIRECCTE, DIRection des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et l’Emploi) a été désigné par le Ministre comme médiateur pour organiser la table ronde dans les Bouches-du-Rhône.

Le Ministre a ouvert un délai d’un mois pour ces premières discussions. Au bout de ce délai, le point sera fait avec lui.

La solution alternative est désormais prise en compte. Elle est, pour tous, au cœur du processus de négociations qui s’engage. Ces dernières démarreront dès la semaine prochaine.

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Au menu de la table ronde

_ La table ronde réunira autour de la délégation des salariés et des représentants de la multinationale, le ministère de l’économie sociale et solidaire, du travail et celui de l’agriculture. Sera examinée au cours des négociations la convention de revitalisation du site, avec un objectif, défendre l’outil industriel et tous les emplois et dans ce but, « la crédibilité des différents projets ». A ce jour deux projets sont en présence : le projet alternatif des salarié-e-s et celui d’une entreprise locale de l’agroalimentaire.

_ Concernant le projet des salarié-e-s qui est déjà bien défini et solide, (voir document joint), le Ministre a confirmé l’engagement public pour qu’il soit affiné, avec le concours d’experts mis à dispositions par l’Etat.

_ Concernant l’autre projet, il s’agit de celui de la Société Sibell, la même société qui indiquait il y a quelques mois en CE avoir des difficultés financières affichant un déficit pour 2011 et qui d’un coup « par miracle  » aurait trouvé l’argent nécessaire à l’achat du site...ce qui permettrait de justifier de se débarrasser de machines dont elle n’a pas besoin et ruinerait donc le projet des salarié-e-s.

Vendredi la crédibilité de la direction de cette entreprise a été fortement mise en cause par la CGT par la voix de la secrétaire de l’union locale d’Aubagne :
Pratiques sociales pas du tout en accord avec la CGT.

Projet douteux qui ne reprendrait qu’un nombre infime de salariés de FRALIB (la direction a parlé de 15 emplois créés...et pas tous de Fralib !),

Direction ayant pour seul objectif la récupération des locaux,

Non application dans un passé récent d’un arrêté d’interdiction de fabrication pour non respect des règles d’hygiène,

Non respect du droit du travail…

Message reçu par Arnaud Montebourg qui a confirmé au moment de partir à la secrétaire de l’UL qu’il prenait acte de ces informations et qu’il les vérifierait.

Ce n’est qu’une fois devant l’usine Fralib, à l’issue de cette entrevue, que le ministre du Redressement productif a pris la parole en fin de matinée. « La nation est en mobilisation générale pour la défense de l’emploi industriel. Si un outil de travail est rentable, il doit être sauvé. C’est un objectif de premier plan du gouvernement pour réindustrialiser le pays. Appel est lancé à tous les dirigeants d’entreprises transnationales. »

Une fois de plus la preuve est donnée de la clairvoyance et de la combativité sans faille des ouvrier(e)s de l’usine.
C’est par des gardes inlassables et éprouvantes, pendant plusieurs semaines, organisées et planifiées méticuleusement nuit et jour, une surveillance de tous les lieux stratégiques de l’usine, les attaques et provocations des milices patronales repoussées, des fatigues accumulées, que les machines sont encore là.
Et aussi par la mobilisation et la solidarité de tout le département et de la France entière. Après 605 jours de combats âpres, les discussions vont enfin commencer.

La lueur d’espoir de ce vendredi dont a parlé Olivier n’enlève en rien la lucidité des salariés conscients de ce qu’ils ont fait bouger mais aussi conscients de la nécessité de poursuivre. Conscience exprimée entre autres par Johnny : « rien n’est réglé, mais il y a une victoire d’étape »
et Yves : « dans le film pot de thé pot de fer, il y avait un espoir, on avance.. ».

À l’évidence, la lutte paie. La mobilisation et la détermination des salariés et de toute la CGT reste intacte pour la protection de l’outil industriel, pour les emplois, pour qu’Unilever restitue aux salariés leur patrimoine et leur travail, le maintien de l’emploi et de l’Eléphant en Provence.

Pour conclure par une devinette, qui a dit : « Vous n’avez pas raison parce que d’autres sont d’accord avec vous. Vous avez raison parce que vos faits sont exacts et que votre raisonnement est juste »  ?*

Camille et la_peniche


*Warren Buffet ! Comme quoi dans Rouge Midi on peut même trouver des citations de capitaliste américain !!


[1Les salariés de Fralib et leurs représentants CGT, accompagnés de leurs structures, ont rencontré, le Ministre du redressement productif Arnaud Montebourg accompagné de la Ministre Marie-Arlette CARLOTTI, du Président de la Région PACA Michel VAUZELLE, du Président de la CUM Eugène CASELLI, du Préfet de Région Hugues PARANT et de Michel BENTOUNSI Directeur de la DIRRECTE.



Documents joints

Projet alternatif

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