Le Parti des Espérant. (6)

samedi 30 juin 2012
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A mon avis, la situation politique actuelle est celle d’une simple alternance du pouvoir entre deux blocs politiques qui ne diffèrent que par la forme, mais qui se ressemblent, et parfois se rassemblent, sur le fond. Ce fond commun repose sur leur certitude que le système capitaliste est indépassable, et donc indispensable. Il est évident qu’un vrai changement nécessite de rompre avec ce système, car il a atteint une limite historique. Le système capitaliste ne peut pas satisfaire les besoins de tous. Le système capitaliste ne peut pas être amélioré, « adouci », humanisé….

Un vrai changement implique donc son remplacement par un autre système. Ici se pose la question du communisme. Elle est toujours d’actualité depuis que Karl Marx a mis à nu les mécanismes économiques et sociaux qui sont le moteur du système capitaliste : plus – value extorquée et camouflée, baisse tendancielle du taux de profit, suraccumulation – dévalorisation du capital, exploitation d’une masse toujours croissante de producteurs de plus en plus formés et de plus en plus méprisés, réduction de l’individu au rang d’un objet plus ou mois rentable, etc. …

Mais le mot communisme a pris un sens contraire à celui, princeps, des thèses de K. Marx. L’Histoire est passée par – là et ce mot communisme évoque immédiatement ce qui c’est passé dans les pays dit « communistes » et dans les partis affiliés à une internationale dite « communiste ». L’Histoire est passée et a démontré que sous ce vocable « communiste », un système autocratique, hyper centralisé, militaire, policier, inhumain, a évolué et failli en provoquant des drames économiques, humains, écologiques… Laissons l’Histoire se poursuivre et poursuivons le questionnement sur la responsabilité des circonstances et des hommes dans cette évolution tragique.

Malgré cette énorme erreur collective et mondiale, le système capitaliste, un temps favorisé par la chute du « communisme » et l’ouverture de marchés jusque – là inaccessibles, a continué à évoluer dans SA crise, inéluctablement, comme l’avait senti, prédit, et démontré K. Marx. Et nous sommes à l’heure de la défaillance de ce système. Le système capitaliste n’est pas capable de sortir de SA crise, il ne fait que l’aggraver, en « pataugeant » dedans. Son remplacement est à l’ordre du jour.

Retenons, en première conclusion, que les analyses de K. Marx n’ont pas été infirmées par l’expérience malheureuse des pays de l’Est. Retenons que le mot communisme, qui dit tout et son contraire, ne veut plus rien dire. Et, troisièmement, que la situation actuelle appelle des efforts théoriques pour qu’une nouvelle société naisse.

Efforts théoriques ? Oui, car de toute évidence les riches et puissants qui profitent de la situation actuelle ne font pas de sentiments, ni de cadeaux, pour améliorer leur situation actuelle de « profitation » Ils se défendent et luttent activement. Pour les battre, il nous faut lutter intelligemment.

Efforts théoriques ? Oui, car cette situation compliquée ne se résoudra pas toute seule. Pour que la nouvelle société naisse, il lui faut des accoucheurs qui l’aident à donner naissance à un monde nouveau. Et ces « sages – femmes » et « sages – hommes » ont besoin d’y voir clair. En clair, ils ont besoin d’un parti révolutionnaire pour se former et pour agir efficacement.
Efforts théoriques ? Oui, car ce parti ne pourra pas être l’efficace « catalyseur » des forces d’avenir qui luttent dès aujourd’hui contre ce système passé et dépassé, que s’il est porteur d’une théorie révolutionnaire.

Efforts théoriques ? Oui, car il ne suffit pas de se proclamer « révolutionnaire » pour l’être, mais il s’agit de faire la preuve, dans la pratique, de son efficacité d’accoucheur. Et pour juger de la qualité de cette pratique, il nous faut avoir des idées claires. Qu’est – ce que c’est « être révolutionnaire ? »…

Comment ne pas se rendre compte que cette ambition ne peut pas se réaliser tant que persistera le malentendu au sujet du mot communiste ? Etre révolutionnaire, c’est œuvrer à dissiper ce malentendu, à mettre les choses à plat, à redéfinir le mot.

« A bon entendeur, salut ! » oserai – je dire au sujet de ce malentendu…

Pour terminer, il me semble évident que vouloir donner un autre vocable à ce processus social qui tend à dépasser le capitalisme actuel n’est pas, comme certains le pensent et parfois disent, de la trahison ou de l’opportunisme. Ne peut – on pas, à contrario, considérer ceux qui se refugient dans une sacralisation du mot et dans des pratiques sectaires sont, eux, dans un opportunisme fainéant, et dans une trahison de fait devant les objectifs que K. Marx avait dégagés de l’ « analyse concrète de la situation concrète »…

ERIC BRES. 28.06.12.



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