Le Liban : troisième front de la guerre antiterroriste, selon M. Bush.

jeudi 17 août 2006
popularité : 4%

Washington : correspondante : « Corinne Lesnes ».

A la déception des militants antiguerre qui manifestent à proximité de son ranch, le président américain Georges Bush n’a passé cette année que dix jours à Crawford, au Texas.

De retour lundi à Washington, il a passé la journée à s’entretenir de la « guerre contre le terrorisme » avec ses principaux collaborateurs au ministère de la défense et au département d’Etat, avant de participer à un déjeuner consacré à l’Irak, où était convié un groupe de personnalités censé lui apporter, selon le porte-parole de la Maison Blanche, des « perspectives différentes ».

Répondant aux journalistes, M. Bush a montré qu’il n’avait pas changé d’avis.

Il a décrit la guerre au Liban comme un conflit historique entre les forces de la libertés et celles de la terreur.

- Pour lui, il y a maintenant « trois fronts » dans la guerre mondiale contre le terrorisme :

- le Liban.
- l’Irak.
- l’Afghanistan.

La démocratisation du Moyen-Orient n’est pas remise en cause. « Pendant des décennies, la politique américaine a été de tenter de parvenir à la paix en encourageant la stabilité, a-t-il dit.Nous en avons vu les conséquences le 11 septembre 2001. »

Toute la journée, les médias ont tenté de mesurer qui, du Hezbollah, d’Israel, de l’ONU, de Washington ou de Téhéran avait le plus perdu ou gagné des trente-quatre jours de conflit, ou, comme l’a dit Fox News, qui avait été « le plus affaibli ».

A contre- courant du sentiment majoritaire, le président américain a estimé que le Hezbollah a « subi une défaite », quoi qu’en dise son chef, Hassan Nasrallah.

« Comment pouvez-vous clamer victoire alors que vous étiez un Etat dans l’Etat, en sécurité au Liban sud, et que vous allez être supplanté par une armée libanaise appuyée par une force internationale ? », a-t-il déclaré.

M. Bush s’en est pris à l’Iran, qu’il a accusé de soutenir des « groupes armés » au Liban comme en Irak « dans l’espoir d’interrompre la progression de la démocratie ». « Le monde doit maintenant reconnaître que c’est le soutien iranien au Hezbollah qui a exacerbé la situation au Proche-Orient » a-t-il affirmé.

PARTICIPATION AMERICAINE.

Dans l’hebdomadaire The New Yorker, le journaliste Seymour Hers, connu pour ses sources dans les milieux du renseignement, affirme cette semaine que les Etats-Unis ont participé « étroitement » à la préparation de l’attaque contre le Hezbollah avec Israel avant même l’enlèvement des soldats israéliens.

Pour l’administration Bush, ajoute-t-il, il s’agissait d’affaiblir le Hezbollah afin de diminuer sa capacité de représailles contre Israel si les Etats-Unis s’en prenaient à l’Iran.

Washington souhaitait aussi tester les capacités militaires de destruction des caches d’armes souterraines. Le porte-parole de la Maison-Blanche a démenti ces informations et qualifié l’article de « fiction ».

Pour le chercheur irano-américain Vali Nasrn qui vient de publier un livre- La Renaissance chïïte( W.W.Norton $Company, septembre 2006)- sur les divisions entre chïïtes et sunnistes, la résistance manifestée par le Hezbollah est un avertissement à ceux qui, dans l’administration Bush, rêvent d’en découdre avec l’Iran.
Selon lui,le régime de Téhéran a l’impression d’avoir les cartes en main.

« Cette fois, personne n’est allé rencontrer les Saoudiens. Personne n’est allé négocier au Caire. C’est l’Iran qui a été reconnu comme une puissance régionale », explique le chercheur.

A deux semaines de l’expiration de l’ultimatum du Conseil de sécurité de l’ONU sur la suspension de l’enrichissement d’uranium, les Iraniens se sentent « suffisamment puissants » pour « forcer les Etats-Unis à négocier sur la question nucléaire », affirme-t-il.

Art écrit dans « Le Monde ».
Transmis par Linsay



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur