« Augmentation du smic » Stop a la culpabilisation des salaries Remettons les choses à l’endroit (13)

jeudi 5 juillet 2012
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« L’augmentation » du SMIC de 2% ( en réalité 1,4% au titre du rattrapage du pouvoir d’achat et « une augmentation coup de pouce » de 0.6% soit une augmentation de 0,70€ par jour !!! ) a suscité nombre de commentaires de « spécialistes » de tous acabits dont le fil conducteur est la culpabilisation des salariés et le danger d’une telle mesure.

Pour autant, le représentant du MEDEF n’a pu cacher sa satisfaction précisant : « le gouvernement nous a entendu ! ». Il n’est pas utile de faire de plus amples commentaires. Avec 0.6% d’augmentation, on est en effet plus près du mépris que d’une réelle mesure sociale contribuant à la satisfaction des besoins sociaux, d’une réelle mesure de relance économique.

Face au déchainement de contre-vérités sur le sujet, remettons les choses à l’endroit et notamment sur le phénomène de création de richesses.

- Le travail n’a pas de cout, il est créateur de richesses. Seul le travail humain dans la production a cette capacité. La création de richesses est collective, sociale. Ce ne sont pas les salariés, les salaires qui sont les causes de la crise, mais l’appropriation privée des richesses collectivement crées. On est bien là dans l’affrontement de classe, dans la contradiction fondamentale entre le capital et le travail : recherche permanente de profits privés ou satisfaction des besoins sociaux à partir des richesses collectivement crées. Par contre on peut parler du cout du capital. En 30 ans :
- La part des dividendes versée aux actionnaires a progressé sept fois plus vite que la masse salariale. Dividendes qui en 2011 pour la première fois ont été plus importants que les investissements.
- 10% de la richesse crée est passée de la poche des salariés à celle du capital.
- Le PIB ( produit intérieur brut ) qui est la somme des richesses créées dans le pays progresse chaque année du fait de la productivité du travail.
- « Les charges patronales ». C’est le thème lourd repris en boucle en permanence. Or, les « charges patronales » ça n’existe pas ! Il s’agit tout simplement de cotisations sociales prises sur les richesses créées par les salariés dans les entreprises. Ainsi tout comme les cotisations salariales, elles sont du salaire socialisé. Notre système social en grande partie issu du Conseil National de la Résistance ( CNR ) est fondé sur la solidarité et la répartition, donc sur les cotisations fondées à partir du travail, le salaire socialisé. Une autre répartition des richesses est plus que jamais d’actualité. Le capital n’est rien d’autre que du travail social, accumulé et accaparé. Le capitalisme qui est en crise systémique ( à la fois sociale, économique, financière, environnementale ) construit des réponses qui écrasent toujours plus le social, l’économie des pays, les peuples. Or c’est le social qui est le moteur de l’économie et non l’inverse !

Poursuivre dans cette logique est suicidaire.
La décision sur le SMIC est révélatrice.

1) Sans répercussion sur les grilles salariales, elle contribue à tirer l’ensemble des salaires vers le bas. C’est notamment le cas des très nombreux salariés qui ont des salaires à peine plus élevés que le SMIC.

2) Quant à l’augmentation du SMIC qui aurait pour conséquences la destruction de très nombreux emplois, ce ne sont pas les salaires qui détruisent l’emploi mais la voracité des actionnaires à la recherche permanente de profits toujours plus élevés.
Ne pas répondre aux exigences sociales, aux besoins exprimés par ceux qui sont à l’origine de la création de richesses, qui devraient en bénéficier et en décider, c’est une faute politique, une aberration économique et avant tout une injustice sociale. Cela augure mal quant aux résultats de la conférence sociale des 9 et 10 Juillet 2012.

Le changement ne peut pas être qu’une simple alternance d’équipe, mais un réel changement de politique. Pour l’instant les premières mesures sociales et économiques sont plus dans la logique du changement dans la continuité que de la remise en cause du système.

Or, cette conception politique, enfermée dans le carcan du capitalisme ne peut qu’aggraver la situation sociale et économique car ne remettant pas en cause la domination du capital sur toute la société.
Ce n’est pas de gestion loyale du capitalisme que notre peuple a besoin mais de rupture avec ce système et la construction d’une autre société débarrassée de ce carcan.

Sortir de la crise par des mesures fortes s’attaquant à ses causes est incontournable. Ainsi le SMIC à 1700€ avec répercussion sur les grilles salariales, la retraite à 60 ans pour tous à taux plein avec 75% du salaire et au minimum au SMIC non seulement répondent à des exigences sociales fondamentales mais sont également des facteurs de développement économique, de croissance, de création d’emplois.

Ignorer cette réalité, cette forte aspiration à la satisfaction des besoins sociaux, essentiels, vitaux, incontournables ne vont-ils pas, de plus, conforter les 46% qui se sont abstenus aux législatives dans leur positionnement, du moins pour l’instant et avant peut être d’être séduits par un vote populiste extrême ?

Une réelle politique de gauche est possible. Les moyens existent. C’est du rapport de force que dépend l’issue, du rassemblement, des luttes, du mouvement social. Toute notre histoire sociale et politique en témoigne.

Les communistes dans le rassemblement large de tous ceux qui ont intérêts a débarrasser la société de l’exploitation capitaliste, à un réel changement de politique, seront présents et à l’initiative, pour que du débat et de l’action, le véritable changement soit non un slogan mais une réalité concrète dans le quotidien des salariés, retraités, privés d’emploi, jeunes. La situation exige, du neuf, de l’audace, de la détermination. Le mouvement populaire sera décisif pour passer d’une appropriation privée des richesses collectivement créées à une répartition collective des richesses créées collectivement.

Robert Auzeby Béziers



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