REFLEXIONS SUR LES MOYENS DE SORTIR DE LA SITUATION ACTUELLE (14)

vendredi 6 juillet 2012
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Les évènements qui se déroulent, en France comme en Europe, n’ont jamais tant justifié l’analyse permanente que les marxistes ont toujours faite de l’évolution du capitalisme.

Pendant des décennies, l’analyse n’apparaissait que prophétique. La grande bourgeoisie pouvait encore donner le change, s’appuyant alors sur des secteurs larges de la société, qui bénéficiaient de retombées, semblant assurer la pérennité du système.

D’autre part, les luttes ouvrières pouvaient déboucher sur des acquis, le capital disposant alors de « grains à moudre », quitte à les reprendre à la première occasion.

Nous n’en sommes plus là.

La crise interne qui frappe la classe dominante interdit à celle-ci d’avoir recours à de tels expédients. La course folle aux profits, avec la concurrence sauvage qu’elle entraine entre groupes, au niveau national comme au niveau mondial, conduit à un capital toujours plus restreint, à imposer une révision drastique de sa stratégie. Il n’est plus question de partager, fussent de quelques miettes, les profits qu’il engrange. Au contraire, il lui est nécessaire d’obtenir de nouveaux moyens d’assurer sa survie. La baisse du coût du travail, sous toutes ses formes, est devenue une exigence existentielle.

Certes, la classe ouvrière fait, la première, les frais de cette politique. Mais d’autres catégories de la population, hier encore protégées, sont frappées à leur tour. Et la « pyramide » du Capital ne s’appuie plus sur une base large.

Elle a tendance à restreindre son assise sur sa pointe.

Tout devrait ainsi concourir à rassembler, non seulement les classes populaires, premières victimes de cette stratégie, mais, au-delà, des couches aujourd’hui menacées elles aussi, par une paupérisation rampante.

Et pourtant, malgré cela, alors que tous les éléments sont rassemblés qui justifieraient une prise de confiance, d’abord des travailleurs, et autour d’eux, de secteurs plus vastes de la société, nous assistons à une passivité politique, et – malgré nombre de luttes sociales, combatives mais encore isolées – en complet divorce avec la dangerosité de l’offensive capitaliste.

Certes, plus de 40% des électeurs se sont abstenus lors des dernières élections législatives, chiffre qui montre le fossé existant entre non seulement l’expression politique des forces économiquement dominantes, du PS à l’UMP en passant par le Front National.
Mais cette prise de distance se mesure également à l’égard d’une opposition qui veut se situer « à la gauche de la gauche », y compris les groupes qui se revendiquent d’un « vrai communisme ».

C’est ce dernier fossé qu’il faut combler.

Certes, depuis trente ans, essentiellement du fait de la grande désillusion provoquée par les espérances trahies de l’ère mitterrandienne, des « alternances » gauche-droite qui ont suivies, poursuivant une même politique, auxquelles s’est associé la direction du PCF, durant la « gauche plurielle » de 1997 à 2002, et jamais répudiée depuis, les idées progressistes, de « changement de société » ne sont plus aujourd’hui, portées par les masses.

Par contre, l’ennemi de classe, sous différents visages, a gagné la bataille idéologique, le socialisme, le communisme ne sont plus, de nos jours, des valeurs d’avenir aux yeux de notre peuple.

Il faut retenir cette réalité.
Comment changer le cours de l’histoire, telle devrait être l’interrogation première des militants, qui sont rassemblés à Marseille, et au-delà d’eux, de tous ceux qui ont au cœur de travailler à l’évènement d’une autre société.

D’abord, il faut prendre en compte l’obstacle essentiel qui fait barrage à la diffusion de nos idées : celles diffusée par le Capital, qui en abreuve en continue, et par tous les moyens, la population française.
Et comment, matériellement, contrer cette nouvelle Propaganda Abteilung.

Telle est l’interrogation que je porte en débat.

Jean LEVY
Membre de la Polex, du PRCF et du Comité Valmy
Animateur du blog « canempechepasnicolas »



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